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Luth et épée sur le fil [FB - Rey]

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Ren Aoncan

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Ren Aoncan
Ven 20 Oct 2023 - 2:55
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- À l’abordage camarades ! Hissez le grand foc et harponnez-moi ces morses ! m’écriais-je sur mon petit voilier en passant de l’avant à l’arrière de l’embarcation en faisant de grands gestes alors que j’étais seul.

Voilà deux semaines que je voguais vers l’inconnu sur les eaux d’East Blue. À l’origine, le voyage n’était censé durer que deux ou trois jours jusqu’à Logue Town, toutefois ma boussole avait décidé d’en faire autrement et de rendre l’âme à mi-chemin. Naviguant à l’aveuglette, je cru garder le cap comme un chef mais, après quelques jours d’errance, je dû finalement me rendre à l’évidence : j’étais vraiment une tanche en navigation. Pour ne rien arranger, j’avais seulement prévu des vivres pour le trajet et, après deux semaines en mer le manque commençait à se faire sérieusement sentir et sous le soleil de plomb je commençais à perdre la boule.

- Vous ne nous aurez pas, monstres des mers ! Prenez ça dans vos mouilles! vociférais-je en frappant dans le vide, de l’écume aux lèvres alors que j’hallucinais complet.

Un gargouillis aussi sonore qu’un rugissement s’échappa de mon ventre alors que je tombais à la renverse dans mon embarcation. Plus d’eau, plus de bouffe ni même de clopes, et malgré les cinq bouteilles de rhum du départ, je n’avais plus rien. Était-ce là la fin de mon aventure ? Ce serait minable pour moi qui aspirait à tant de grandeur, à une vie de liberté et de péripéties jusqu’à découvrir les secrets de ce monde. Des rêves qui en demeureraient apparemment.

Alors que ma vision parasitée par mon imaginaire se brouillait, j’entendis un cri de mouette avant qu’un objet non-identifié ne vienne s’écraser sur ma joue, l’ombre de l’oiseau me couvrant un instant. Le contact chaud et gluant de l’objet à présent identifié me ramena aussitôt à la réalité, mon impulsivité agissant comme shoot d’adrénaline pour m’aider à me relever en levant un poing en direction du coupable ailé.

- Reviens là saloperie de piaf de merde, mange ton guano fils de mouette! criais-je à l’attention du volatile, et ce coup-ci j’étais sûr qu’il était réel, sa merde sur ma joue me l’attestait en tout cas, m'en débarassant rapidement du bout de ma manche.

Et, alors que je pestais contre l’animal, le poing brandit comme si j’allais le toucher d’ici, l’information monta finalement à mon cerveau. Si cette foutue mouette était là, c’est que la terre ne devait pas être loin. Me tournant brusquement dans l’autre direction, je me mis à scruter l’horizon avant d’enfin apercevoir une silhouette qui se dessinait. Ses côtes apparurent alors que j’étouffais un cri de joie, ma gorge trop sèche pour émettre un son. Alors que je me pensais perdu, voilà que le guano d’une mouette sur ma gueule me sauvait la vie, le karma avait un drôle de sens de l’humour.

Les minutes qui suivirent parurent durer des heures interminables. Je ramais aussi vite que j’en étais  capable avec mes maigres forces, ayant réglé la voile pour profiter au maximum du vent qui soufflait dans mon dos. Mon ventre criait famine et mon foie, lui, à la picole. Des pintes plein la tête, je déployais toute la force dont j’étais capable, propulsant l’embarcation en avant droit vers l’île inconnue mais bienvenue. Le petite voilier rencontra finalement un ponton si brusquement que j’en fus éjecté. Je partis en vol plané sur une dizaine de mètres avant de m’écraser au sol et de rouler par terre au milieu des badauds hébétés par mon entrée en scène.

- Beubeu...ware... balbutiais-je encore sonné par le choc et mon état minable.

- Pardon ? Vous allez bien monsieur? s’interrogea une jolie jeune femme, la seule à ne pas avoir prit peur apparemment et se penchait sur mon corps accidenté, à moitié roulé en boule en plein milieu du port.

- Bouware...boire!! m’exclamais-je en articulant enfin une parole intelligible.

La belle inconnue pointa un établissement du doigt et n’eût pas le temps de dire un mot que je m’étais élancé comme un diable dans la direction du bar, soulevant un nuage de poussière sur mon passage. Dommage, la belle semblait bien apprêtée et j’avais même repéré une broche en or accrochée à sa veste, une proie de choix pour remplir mes poches tristement vides. Mais il y avait plus urgent pour l’instant, et c’était de remplir mon ventre qui était encore plus vide que mes poches.

Trouvant enfin le bar qu’on m’avait indiqué, je plongeais à travers la porte battante en débarquant comme un sauvage dans le bâtiment. Et, contre toute attente dont je me fichais bien, personne ne remarqua cette arrivée curieuse tant l’ambiance était à la fête. La musique faisait danser la moitié des clients qui riaient et criaient, complètement imbibés. Content de passer inaperçu, je débarqua au comptoir en m’y affalant de tout mon poids, haletant avec peine comme un chien essoufflé. Attrapant le regard du barman, je levais une main qui indiqua plusieurs nombres les uns après les autres.

- Un tonnelet de flotte, trois pintes de bière, une bouteille de rhum et votre plat du jour cinq fois siouplait... peinais-je à dire en un souffle.

Pour toute réponse, le barman acquiesça en commençant par me servir une de mes bières commandées, s’inquiétant probablement que je tourne de l’œil dans son bar. Une fois posée devant moi, je la renversa aussitôt dans ma gueule en prenant bien soin de ne pas en perdre une goutte. Je sentis le breuvage descendre dans ma gorge sèche en propageant une onde de chaleur et de fraîcheur mélangées. Mes forces et ma conscience commencèrent à revenir alors que je continuais de vider mon verre que je reposa devant moi sur le comptoir une fois fait.

- Aaaaaaaaaaah ça fait du bien putain ! J’avais l’impression de crever, loué sois-tu alcool d’exister! m’exclamais-je, heureux d’être en vie. Je tournais alors ma tête vers mon voisin au bar, qui était resté silencieux jusque-là. - Eh mon pote, t’aurais pas une clope par hasard ?
Rey Pastenag

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Rey Pastenag
Lun 23 Oct 2023 - 22:46
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— YOHOHOHOHOHOH ! YOHOHOHOHOHOHOH ! YOHOHOHOHOHOHOHOHOOOO !

Debout sur une table, les deux pieds tapant en rythme contre le bois du mobilier, Rey Pastenag reprenait en chœur les paroles de cette célèbre chanson pirates. Toute la salle chantait avec lui, certains se prenant dans les bras, d’autres dansant autour des chaises, tandis que certains agitaient bien haut leurs chopes de bière et de rhum. L’ambiance dans la taverne était à la fête depuis des heures maintenant, l’alcool coulant à flot, la nourriture défilant plats après plats, la joie et la bonne humeur envahissant jusqu’à la moindre parcelle de bois dont le sol était constitué. Autant vous dire que l’ancien chevalier ne regrettait aucunement d’y avoir mis les pieds, encore moins d’y être resté pour se désaltérer et contenter sa faim.

Ce lieu était tout simplement ce genre d’endroit qu’il adorait fréquenter, respirant la joie, remplis de bonnes ondes vous transportant dans ce vacarme festif capable de vous faire oublier tous vos soucis et simplement profiter. Et profiter, Rey comptait bien le faire jusqu’aux dernières heures de la nuit, s’accordant une journée de repos dans son long périple, sa noble quête. Orange Town ne semblait pas avoir d’intérêt particulier concernant sa recherche de l’épée Calibourne, ni même sa traque des Chevaliers des Ténèbres. Autrement dit, il n’avait pas besoin de se tracasser avec ce genre de soucis tant qu’il resterait ici, alors autant décompresser, non ?

Bercé par l’ivresse depuis assez longtemps pour ne plus compter les heures ni même faire attention à la clientèle entrant ou sortant du bar, il sauta de la table à la fin de la chanson, applaudissant et riant aux éclats. D’un geste franc, il agrippa la poignée de son épée qu’il avait laissée en appuis contre la table et la souleva légèrement du sol, prenant la direction du comptoir. Zigzaguant entre les clients et les tables, l’image quelque peu chancelante, la dextre tenant son arme et la senestre ne lâchant pas sa chope, il arriva tant bien que mal au comptoir, s’affalant à moitié dessus. — L’ami ! Une autre, steuplé ! De la façon avec laquelle il s’exprimait, l’ivresse n'aidait pas à l’articulation et la formulation de belles phrases poétiques, et son état actuel, qui irait s’imaginer qu’il s’agissait là d’un ancien chevalier ?

Pendant que le tenancier s’attelait à lui servir sa pinte, le jeune homme à la chevelure lavande eut la bonne idée de reposer sa tête sur le comptoir, histoire de souffler un peu, juste un petit peu, l’espace de quelques secondes…

Eh mon pote, t’aurais pas une clope par hasard ?

Ses mots semblant sortir d’un autre monde, d’une autre dimension, réussirent à arracher le jeune guerrier de son coma intermédiaire. Un coma intermédiaire oui, une sorte de sommeil profond dans lequel il finissait par se plonger lorsqu’il avait trop bu, généralement durant entre quelques dizaines de minutes à deux bonnes heures, dans le but évident de récupérer un peu pour mieux repartir ensuite. Une vieille technique d’ivrogne qu’on lui avait enseigné peu de temps après son départ du royaume, un brave homme répondant au nom de Pirceflav, capable d’engloutir des litres de rhum durant une semaine durant, le tout sans dormir, seulement en s’autorisant des phases de coma intermédiaire, comme il appelait ça.

— Gmbrlgné ? Fut la seule chose qu’il parvient à articuler sur l’instant, relevant la tête, encore à moitié plongé dans sa phase de coma intermédiaire. Il ne savait évidemment pas dire combien de temps celle-ci avait duré, mais fut soulagé et drôlement heureux de constater qu' entre-temps, sa pinte était arrivée. Affichant un sourire satisfait, il leva son verre et salua le tenancier, engloutissant quelques larges gorgées de son breuvage, non sans en renverser au passage. Reposant bruyamment le tout sur le bois, il constata le mec à sa gauche qui le fixait, comme attendant quelque chose de sa part.

une clope par hasard ?

Ah oui, les clopes. — Je fume pas moi, désolé ! Honnête, il n’aimait pas le tabac, ni son odeur ni son goût. Il parlait peut-être un peu trop fort, et avait bien du mal à articuler correctement chacun des mots prononcés, mais il restait compréhensible. — Mais si tu cherches un peu, tu vas trouver c’est sûr ! Moi, je préfère picoler, eh. Comme si cela nécessitait une démonstration, il s’enquilla quelques gorgées supplémentaires. Et avant même de laisser le choix à son interlocuteur de réagir, il se leva de son tabouret, bourré, chope en main, enchaînant. — Viendre avec moi... trouver ta clope. Il lui claque un sourire un peu niais, alcoolisé, guilleret. On ne lui avait pas demandé d’en faire autant, mais son état d'ébriété mélangé à son naturel serviable avaient poussé cette initiative.

Malheureusement les premières notes d’une nouvelle mélodie s’élevèrent dans la pièce et immédiatement, Rey en reconnut le titre. L’expression faciale qu’il arbora témoignant très clairement qu’il l’appréciait plus que de raison, il poussa un hurlement excité, agitant sa chope dans tous les sens. — OH BON SANG OUI !

Dénicher une cigarette venait d’être subitement relégué dans la liste des priorités.


Dernière édition par Rey Pastenag le Sam 4 Nov 2023 - 5:29, édité 1 fois
Ren Aoncan

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Ren Aoncan
Mer 25 Oct 2023 - 0:38
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Quelle amabilité ce gars là, presque chevaleresque même. À peine lui avais-je demandé une sèche qu’il transformait cela en quête. Toutefois, le barman venait de ramener ma commande composée de plats et boissons à foison, et mon nouveau pote aux cheveux lavande repartait déjà pour trouver l’objet de notre quête. Quelle énergie, ou bien était-ce seulement moi qui étais encore sur les rotules ? J’engloutissais une nouvelle pinte sans respirer et laissais glisser le contenu d’une assiette dans ma bouche avant d’attraper le reste de ma commande dans mes bras. Je sentais déjà les forces revenir et je ne comptais pas abandonner tout ça, bien qu’il subsistait un problème…

- Eh toi ! T’as pas payé! s’écria le barman alors que je m’éloignais en suivant l’épéiste qui s’était mit à danser de plus belle au son de cette mélodie qui semblait le mettre en transe. - Saleté d’albinos, reviens-là!

Avec la musique, les rires et cris de tous ces clients qui dansaient et chantaient en chœur, il ne fallut pas longtemps avant que je ne l’entende plus. Mais, se faufiler dans cette foule en suivant un épéiste danseur tout en portant plusieurs plats dans une main, deux pintes dans l’autre et un tonnelet de flotte sous le bras, relevait de l’exploit. Un tout nouveau numéro d’équilibriste, de jongle et d’alcoolisme, une attraction unique venez nombreux.

Tout autour de nous, les gens dansaient dans la joie et les vapeurs d’alcool. La musique emplissait la pièce en faisant bouger la foule en rythme et son influence commençait à déteindre sur moi. Malgré mes bras chargés et mon équilibre précaire, mon pied commençait à battre la mesure. Mes forces revenaient peu à peu, et une fête à laquelle je ne participais pas était un outrage. La vie était trop courte pour se laisser ralentir par une pseudo famine en mer, et j’avais une réputation à laquelle faire honneur. Posant mon tonnelet d’eau sur une table, j’ingurgitais une nouvelle assiette et une nouvelle pinte jusqu’à m’en gonfler les joues à la manière d’un écureuil. Plus je consommais, et moins j’étais encombré, mais plus j’étais ballonné. J’avalais une bouchée avec difficulté, manquant de peu de m’étouffer. Finalement, je parvins à terminer mon alcool et ma bouffe qui m’encombraient jusque-là, me libérant les bras par la même occasion.

- Aaaaaah je suis en vie! m’exclamais-je alors qu’une main se posait sur mon épaule.

- Pas pour longtemps enfoiré! fit la voix du barman dans mon dos.

Je me retournais, les joues toujours gonflées, pour faire face au barman et au propriétaire de la grosse paluche posée sur mon épaule, l’un des videurs de l’établissement j’imagine. Me toisant du haut de ses deux mètres cinquante, le colosse me fixait en grognant comme une bête prête à attaquer. J’avais espéré qu’ils me perdent dans la foule, mais ma malchance m’avait joué un nouveau tour, ou le karma, ou le destin, ou simplement le fait que je m’étais tiré sans payer et que ces gars-là n’étaient pas si débiles. Une grande quantité d’alcool et de bouffe descendait en même temps dans mon organisme, créant un joyeux bordel qui créa un puissant gaz que je ne pu contrôler. Mes joues toujours pleines, je recrachais le tout accompagné d’un rot tonitruant qui tonna comme le tonnerre dans le bar malgré la musique. Mes deux interlocuteurs se retrouvaient subitement couverts d’un mélange de bière et de nourriture des pieds à la tête, m’offrant là l’occasion idéale pour me tirer. J’attrapais discrètement le paquet de cigarette dépassant de la poche du barman et déguerpissais sans demander mon reste en profitant de leur aveuglement momentané.

- Désolé l’ami, mais c’est ma porte de sortie. dis-je au jeune gars aux cheveux lavande.

Ainsi débarrassé de ma charge encombrante, il était devenu bien plus facile de me faufiler dans la foule tout en me dandinant sur le rythme entraînant. Le gars aux cheveux lavandes avait l’air sympa, mais le mieux pour moi était de me tirer d’ici au plus vite si je ne voulais pas que ça tourne au pugilat avec les types de la sécurité. Pas que je disais non à la baston d’habitude, mais mon voyage m’avait grandement amoindri et j’en ressentais encore les effets. D’autant plus que je ne savais même pas où j’ avais foutu les pieds. Enfin, je gagna la porte et en sortit aussi vite que j’y étais entré.

À l’extérieur, le soleil m’aveugla un instant avant que mes yeux ne fassent le point. Des couleurs vives de partout, des murs bariolés et même des objets décoratifs loufoques ou, disons conceptuels, comme ces éclairages de rues qui ressemblaient à s’y méprendre à de très longs ballons. Un peu plus loin, une bande de monocyclistes traversait la rue en riant à grands éclats. Une atmosphère de fête se dégageait de cette île et des hauts parleurs retransmettaient d’ailleurs des musiques entraînantes comme pour encourager ce climat léger et festif. Des gens masqués, d’autres déguisés, je me serais cru débarqué tout droit dans un parc d’attraction en pleine descente d’une drogue inconnue. Trop absorbé par le paysage, je ne fis pas attention à la personne qui sortit du bar derrière moi et me bouscula pour passer. Je me retournais pour réagir mais l’inconnu s’était déjà faufilé et s’éloignait à grandes enjambées. C’est alors que je sentis comme un poids en moins, me contorsionnant comme un ver pour vérifier la présence de mon luth accroché dans mon dos.

- C’est quoi c’bordel... commençais-je à marmonner en regardant à nouveau dans la direction du bousculeur fuyard, me rendant compte qu’il transportait des objets dans ses bras, mon luth en particulier ainsi qu’une épée enfilée à la va-vite à sa ceinture. - Reviens là toi ! On vole pas un voleur! m’écriais-je en prenant le voleur en chasse alors que les portes du bar s'ouvraient à la volée dans mon dos.
Rey Pastenag

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Rey Pastenag
Lun 6 Nov 2023 - 13:07
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Son large verre à la main levé au plus haut en direction du plafond, tout son corps s’était enflammé dès que les premières notes de guitare avaient résonnées dans la pièce, l’âme de l’ancien chevalier s’embrasant immédiatement en réponse à ce morceau qu’il adorait. Et alors que la musique s’intensifiait, tout son corps répondait, bougeant frénétiquement en rythme, un large sourire heureux trônant sur sa trogne. Si l’alcool était un sacré désinhibiteur, mélangé avec le pouvoir de la musique, certains esprits ne répondaient plus de rien. C’était le cas de Rey, qui répondit à peine aux paroles du gars à la casquette, le saluant d’un geste de la main sans pour autant s’arrêter de danser. Et peut-être que s’il n’avait pas autant bu aujourd’hui, il aurait remarqué les ennuis semblant suivre l’inconnu,  mais comme il avait plus que bien picolé…

Ce fut même tout à fait par hasard que ses yeux aperçurent cette silhouette féminine se faufilant parmi les clients afin de regagner la sortie. Svelte et agile, elle frôlait les personnes sans jamais les toucher, ne faisant que passer, n’étant pas plus qu’un vague souvenir d’une bonne bouille croisée dans ce merveilleux bar passant une musique d’enfer. Et probablement que cela aurait été le cas pour le Pastenag également si son regard ne s’était pas maladroitement attardé sur la pile d’objets que semblait transporter cette femme. Un en particulier attira son attention éméchée, une épée qu’elle tenait par la sangle autour de son épaule comme un écolier rentrant de sa journée de classe, une bretelle du sac à dos sur le dos, l’autre pendouillant au vent. Une bien jolie épée qu’il s’était d’abord fait la remarque, ressemblant sympathiquement à la sienne.

Vraiment beaucoup de ressemblance avec sa Pourfendeuse de Crache-Venins, vu d’ici…


Voilà la gente dame qui se rapprochait de la sortie, non sans s’emparer d’une petite chose au passage ne lui appartenant pas.
Marrant tiens, qu’il se disait alors, si cette chipie s’était également chargé de lui voler sa précieuse lame.


Oui, que voulez-vous, quand on est torché le temps de réaction est affreusement plus long…


Éclair de lucidité surgissant des flots alcoolémiques dans lesquels il se noyait depuis trop longtemps, sa dextre vient tâter derrière son épaule à la recherche de la présence rassurante de la poignée de son épée.

Absence totale de cette dernière.


— Mais… ?! Mais c’est la mienne d’épée… ??! HEY TOI ! REVIENS ICI SALE VOLEUSE !

Il pouvait bien s’exclamer, la musique couvrait fort bien sa voix et il fut forcé de prendre en chasse la voleuse s’il ne voulait pas voir s’envoler son bien le plus précieux. Si elle s’était glissé telle une ombre jusqu’à la porte de l’établissement, ce fut en tant que bulldozer affolé qu’il se fraya son chemin, ouvrant en grand la porte qui claqua dans son dos tandis qu’il beuglait après la coupable. — MON ÉPÉE ! STOP ! RENDS-MOI MON ÉPÉE ! Pas réellement capable de sortir plus de mots dans son état, il s’élança à sa poursuite d’une course aussi hasardeuse qu’elle était inefficace, ses jambes s'entremêlent dangereusement sous les effets de la picole, ses yeux ne suivant pas, il lui était impossible de courir en ligne droite.

Une chance pour lui qu’un autre gars, venant tout juste de se faire dépouiller, pouvait plus facilement assurer la poursuite. Le type à la casquette, il l’avait reconnu, courait une bonne vingtaine de mètres devant lui, assurant le relais visuel entre Rey et la criminelle. Il ne fut en mesure de relever aucun nombre, que ce soit le total de rues et ruelles empruntées, celui de portes en bois et des pots de fleurs aux fenêtres, par contre il se fit la réflexion que la ville semblait être prise en pleine célébration d’un carnaval ou d’une fête joyeuse du genre. Et si l’alcool ne brouillait pas autant sa mémoire, il aurait pu se rappeler que c’était cette atmosphère festive imprégnant tout Orange qui l’avait conduit jusqu’à cette taverne afin de participer un peu également. Ensuite, les choses avaient légèrement dérapées concernant le débit de rhum engloutit…

Un cul de sac, la voleuse semblait être prise au piège, dos à un mur qui ne conduisait nulle part et surtout pas à voie neuf trois-quart. Son camarade de tout à l’heure l’avait déjà rattrapé, empêchant la demoiselle de rebrousser chemin pour détaler à nouveau, lorsque Rey déboula à son tour, non sans manquer de se rétamer dans la prise de son virage. Il revint à hauteur de son acolyte, l’esprit encore trouble mais se sentant déjà mieux qu’avant, la course poursuite ayant au moins eu l’effet de le faire dessaouler un peu. Il pointa un doigt accusateur en direction de la chapardeuse. — On te tient, voleuse ! Rends-nous ce que tu nous a pris !

Sans doute qu’au Royaume de Madahine dont il était originaire c’était suffisant pour convaincre un malfrat de renoncer à son crime, mais ici, la concernée ne paraissait nullement affolée. Au contraire, le petit sourire espiègle qu’elle arborait, démontrait son assurance malgré sa situation délicate. En guise de réponse, elle se contenta de porter sa main à la poche, en sortant un paquet de carte duquel elle tira une carte. Ni Rey ni Ren ne purent voir de quoi il s’agissait, mais la carte tirée sembla satisfaire la demoiselle qui afficha un sourire satisfait, avant de les gratifier d’une grimace. — Pas de chance pour vous mes jolis, c’est la fin de la partie. Inspirant profondément, elle poussa un hurlement qui sonna comme un signal vocal, comme un animal cherchant à communiquer avec un autre, plus loin. Rey grimaça, la tête sensible à un son pareil, avant de se décider d’en finir avec toute cette histoire. Son épée était ce qu’il avait de plus précieux depuis qu’il avait quitté le Royaume et sa famille et il ne comptait laisser personne l’en séparer.

Seulement à peine avait-il fait quelques pas qu’une silhouette fit irruption depuis le toit d’une maisonnette, se plaçant en obstacle entre Rey et Oria Avdine.

Semblant tout droit sortir d’un cirque, une jeune femme à la chevelure bleutée coiffée en deux tresses étranges, évoquant deux serpents dansant dans le vent. Ses longs bras, bien plus allongés que ceux d’un humain ordinaire, possédaient une articulation supplémentaire. Un nez rouge surplombé d’une étoile dissimulait son véritable nez, et son accoutrement loufoque et riche en couleurs tape-à-l’œil donnèrent réellement l’impression au chevalier de se retrouver face à un authentique clown. Si bien qu’il eut du mal à en jauger la menace, pensant à une sorte de farce. — Pardonnez-moi madame, mais je n’ai pas le temps pour un de vos numéros…

Il tenta purement et simplement de passer sans prêter attention à elle et c’est avec douleur qu’il comprit son erreur, une droite lui écrasant le minois avec puissance, le repoussant ainsi d’où il venait.
Ren Aoncan

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Ren Aoncan
Mar 7 Nov 2023 - 13:47
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Quelle foutue poisse, à croire que les emmerdes me suivaient comme mon ombre. À peine un tavernier pigeonné que quelqu’un me volait ce que j’avais de plus précieux pour moi : mon instrument. J’étais le seul autorisé à le malmener, quiconque d’autre s’arrogeant ce droit s’exposerait à de sévères conséquences. Qu’elle soit une femme n’y changerait rien, je n’étais pas du genre à faire exception pour des broutilles aussi insignifiantes.

La coinçant dans une impasse, je remarquais alors le danseur pastel à l’épée qui arrivait à mes côtés, visiblement hébété par une légère ivresse. Mais, bien qu’acculée, la voleuse ne montra pas les crocs et parut même amusée par la situation, ce qui n’annonçait rien de bon. J’ignorais tout de cette ville ou même de cette île, et ce jusqu’à leurs noms, de même pour qui régnait en ces terres et leurs lois. Enfin peu importe, quoi qu’il en soit, ce n’est pas comme si je comptais respecter la loi, non mais quelle blague. Alors que je réfléchissais, le chevalier sans épée, très remonté par le vol de son arme, s’occupa du pourparler, si on peut appeler ça comme ça. Et, sans grande surprise, sa naïve invective ne suffit pas à ce que la voleuse reconsidère son geste, bien tenté mais bien loupé mon pote.

Fumant tranquillement ma clope, je n’étais pas pressé et j’étais persuadé que la situation favorable dans laquelle nous nous trouvions suffirait. C’était bien mal connaître ma malchance légendaire. Mais, contre toute attente, une carte suffit à changer la situation, puis un cri pour en rajouter une couche. Comme quoi, je savais bien que ça puait le coup fourré. J’entendis des bruits de pas, de ceux qui se précipitent, zieutant dans la ruelle s’il y avait quelques gardes qui se radinaient, mais rien. Toutefois, lorsque mon regard revint sur le cul de sac et mon compère détroussé qui s’avançait, une quatrième personne était apparue. D’une pirouette, elle tomba du toit pour atterrir avec grâce entre le chevalier lavande et la voleuse cartomancienne. Et, elle ne sembla pas apprécier le fait d’être ignorée lorsqu’elle déplia ses articulations pour coller une violente mandale à mon compagnon d’infortune. Ce dernier revint jusqu’à moi en roulant sur le sol, l’aidant à s’arrêter du bout du pied comme s’il n’avait été qu’une balle.

- Eh beh, j’suis désolé de pas être intervenu plus tôt mon copain. dis-je d’un air penaud, surpris par l’enchaînement malencontreux d’évènements qui venaient de se dérouler sous mes yeux. Il faut dire qu’en peu de temps j’avais ingurgité une grande quantité de nourriture, et surtout d’alcool qui me montait à la tête malgré moi. Les informations n’étaient pas toutes claires dans ma tête, mais je pensa à tendre la main à l’épéiste sans épée pour l’aider à se relever. - Z’ont l’air bizarres les gens ici, c’est tendance le nez rouge sur cette île? hoquetais-je en retenant un rôt, et un rire que je tût aussitôt en voyant que personne n’était réceptif dans cette situation.

- Dis-moi Oria, tu te serais pas encore attirée des problèmes par hasard? s’exclama la long-bras, poings sur les hanches, une intonation dans la voix qui rappelait celle d’un clown faisant une blague.  

- Mais non voyons, pas du tout! s’exclama la dénommée Oria qui parut soudainement faussement vexée par l’accusation de son amie. - Enfin, oui, mais ce n’est pas de ma faute, ces deux criminels m’ont poursuivis et ils m’ont menacés! renchérit-elle en tirant la manche de la clown aux cheveux bleus, lui lançant un regard digne d’un chaton apeuré. Une chose était sûre, c’est que cette voleuse savait jouer la comédie pour plaider sa cause.

- Des criminels tu dis ? son regard se braqua sur nous deux. - Vous avez quelque chose à dire pour plaider votre cause vous deux? de nouveau elle plaça ses poings sur ses hanches et gonfla les joues pour montrer son mécontentement avec une gestuelle qui pouvait rappeler les mimes et leur tendance à l’exagération.

- Il y a un malentendu ma p’tite dame. commençais-je à plaider en m’avançant mains en avant en signe de paix. - Cette jeune femme nous a volé nos biens et s’est enfuie, on s’est contentés de la poursuivre pour les récupérer.

L’expression de la clown changea brusquement à peine avais-je commencé à parler, elle s’empara du sabre à sa ceinture et le dégaina sans aucun son métallique. Et pour cause, car cette arme était faite en ballon. Elle frotta sa pointe contre son pantalon bouffant puis le pointa dans notre direction, un air passablement énervé dans le regard.

- « Ma p’tite dame » ? Je suis Plinette Gorval, et je m’occupe de la sécurité ici, alors un peu de respect « mon p’tit pote »! fit-elle en s’approchant, secouant son ballon sous nos nez de façon se voulant menaçante, mais qui avec une telle arme rendait la chose assez ridicule. - Et tu accuses donc mon amie de mentir ?

La situation m’échappait et cet ersatz de procès ne semblait pas tourner en notre faveur. De plus, dans mon état actuel, j’avais du mal à bien comprendre la situation. Ainsi, l’ordre ici était assuré par des clowns ? Sur quel genre d’île j’avais encore débarqué ? Bien que n’ayant pas l’air mal-intentionnée, la jeune femme aux airs clownesque se faisait mener par le bout de son nez rouge étoilé par la cartomancienne qui continuait de minauder devant elle.

- Ne les écoutes pas Plinette, l’albinos n’a pas payé sa commande au bar et je lui ai simplement pris son luth afin de rembourser le tenancier. fit-elle sur un ton innocent en me pointant du doigt.

- Tiens, tiens, voilà une information que vous aviez oublié de mentionner, vous avez quelque chose à dire pour votre défense?

Échec et mat, voilà que je cherchais des arguments convaincants pour plaider notre cause sans parvenir à en trouver un seul. Merde, cette voleuse était douée et moi j’étais bien trop bourré pour me défendre verbalement. Ainsi soit-il, il me restait toujours mes poings.

- Bien, j’imagine que c’est inutile de continuer avec ces conneries, je vois qu’un seul moyen de régler cette affaire. dis-je finalement, en me mettant en garde. Je jetais un coup d’œil à mon compagnon d’infortune, hochant la tête pour tenter de faire passer le message.

Juste sous mes yeux, Plinette continuait de secouer son arme pour nous intimider, chose difficile à faire lorsque l’on menace quelqu’un avec un ballon. D’un geste martial expert, je frappais le sabre-ballon de côté afin de le repousser. Mais, il y avait un facteur que j’ignorais, et son grand sourire me le confirma.

- Mauvaise idée! ricana-t-elle, tournant légèrement son arme.

Eel Strike!

Un puissant choc électrique fut transmit de l’arme à mon corps, hérissant l’intégralité de mes poils et me vrillant la tête. J’ouvris la bouche pour dire quelque chose mais tout ce qui s’en échappa fut une fumerolle noire, comme si j’avais brûlé de l’intérieur. Les yeux révulsés, je m’écrasais au sol face contre terre, perdant rapidement connaissance alors que j’entendais un nouveau grésillement et le corps de l’épéiste aux cheveux lavandes s’écraser à mes côtés.

- Fait chier. furent mes derniers mots avant de perdre connaissance.

…………………….



- Bienvenue mesdames et messieurs à la Garnison de mandarine pour une nouvelle édition du « Jugement du Cirque » ! Prenez place, le spectacle va bientôt commencer. Consommez, criez, riez, le mot d’ordre en cette magnifique soirée est : Amusez-vous! s’exclamait une voix alors que je revenais à moi.

La tête lourde, je clignais des yeux pour tenter de dégager le voile qui obstruait ma vue, parvenant finalement à faire le point. Un projecteur m’illumina alors soudainement depuis le plafond, m’aveuglant un court instant.

- Et voici les concurrents du jour ! Applaudissez-les à tout rompre pour leur donner du courage, ils en auront besoin!

La salle s’emplit d’applaudissement, de cris et de rires alors que je me rendais compte de la situation. Nous nous trouvions sous un grand chapiteau de cirque et des gradins le bordaient pour accueillir une multitude de spectateurs. Certains arboraient un style vestimentaire semblable à celui de la clown au ballon électrique. Des perruques, des maquillages criards et des costumes qui allaient de paire avec le lieu du spectacle. D’un regard de côté, je remarquais le chevalier lavande et d’autres types attachés, tout comme je l’étais, à un pilori en plein milieu de la piste. S’il y avait un spectacle ce soir, nous en serions les participants principaux. Et, bien que les spectateurs prenaient cela à la légère, je m’attendais au pire.
Rey Pastenag

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Rey Pastenag
Mar 21 Nov 2023 - 13:57
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Le tonnerre d'applaudissement qui secoua le chapiteau soudainement éclairé fit sortir le chevalier de sa longue sieste forcée, non sans pousser un léger râle plaintif du fait de la manière dont il avait été plongé dans l’inconscience. Entre la cuite qu’il s’était mise et le brusque retour à la réalité, il ne se souvenait pas de grand-chose, si ce n’est d’une silhouette féminine, d’un nez de clown et d’une décharge électrique… Cette dernière pouvait sans doute expliquer la sensation de picotements encore présente dans les membres de son corps, quant à la bouche pâteuse et le mal de crâne, eh bien…

Il lui fallut quelques dizaines de secondes pour retourner réellement à l’instant présent, l’ivresse de tout à l’heure étant désormais un lointain souvenir, il ne restait que les mauvais effets de l’alcool sur le corps et l’incompréhension du moment. Où est-ce qu’il se trouvait ? Pourquoi était-il attaché comme un vulgaire prisonnier à ce poteau ? Une arène ? Non, cela ressemblait à une espèce de scène, le sable sous ses pieds et les gradins l’entourant rappelant ceux d’un cirque. Les gens présents dans le public confirmèrent son intuition. Tous étaient habillés de façon extravagante, portant des perruques ridicules, maquillées comme des pantins du rire. Ils semblaient transcendés par la vue qui leur était offerte, riant, gesticulant, hurlant.

Jetant un œil autour de lui, Rey remarqua qu’il n’était pas seul dans cette galère. Le gars à la casquette… il le reconnaissait, en avait gardé le souvenir. La taverne, les nombreux verres, la musique, son épée… Son épée ! Voilà comment il en était arrivé là ! Il avait poursuivi une sale voleuse qui lui avait dérobé son précieux trésor, Pourfendeuse de Crache-Venins, et l’autre gars à la casquette était là lui aussi. Puis le sifflet, puis l’autre femme, puis le vilain coup de poing dans la face, qui en se le remémorant arracha une légère grimace au Pastenag, puis la douloureuse décharge électrique qui avait scellé leur sort. L’inconscience…

Et quand il avait retrouvé ses esprits, il était là, prisonnier.
Une parfaite journée qui tournait au cauchemar, s’il s’était imaginé finir dans une situation pareille en posant les pieds sur cette délicieuse petite ville qu’est Orange Town… Les apparences pouvaient se révéler trompeuses et il l’apprenait une nouvelle fois à ses dépens, cette fois peut-être plus sévèrement que d’habitude. — Hey, tu sais qui sont ces gens ? Qu’il demanda à son acolyte d’infortune, misant sur le fait qu’il était sur cette île depuis plus longtemps que lui pour avoir déjà fait leur connaissance. Mais le geste de la tête qu’il lui renvoya enterra toute espérance d’obtenir davantage d’informations sur leurs ravisseurs.

Devant eux, sur une espèce de petit tabouret circulaire, se tenait un homme de petite taille, à la peau jaunâtre et à l’apparence d’une boule en caoutchouc, qui ne cessait de parler dans l’escargo-micro qu’il tenait fermement dans sa dextre, captivant la foule de sa verve, le projecteur braqué sur lui.

— Ils t’ont volé quoi, à toi ? Son interlocuteur tourna le regard dans sa direction, interrogatif, poussant Rey à préciser sa question.
— Aujourd’hui nous vous avons réservé un spectacle d’anthologie ! Les nerfs de nos petits concurrents vont être mis à rude épreuve…
— Tout à l’heure, tu poursuivais cette voleuse toi aussi, elle t’as volé quoi ?
— … et numéros époustouflants d’équilibriste, de jonglerie et de dressage d’animaux sont au programme…
— Mon luth, mon instrument de musique. C’est ce que j’ai de plus précieux.
— Alors ouvrez grands vos yeux et riez forts car vous…
— Toi aussi ils t'ont pris ce que t’as de plus précieux ? Ils vont nous payer ça, crois-moi…
— VOUS PERMETTEZ, LES CHIARDS, JE PARLE A MON PUBLIC !


Un coup de fouet vint claquer avec autorité aux pieds des deux prisonniers, pourtant situé à une bonne vingtaine de mètres de Fargus Anselm, le propriétaire de l’arme. De quoi immédiatement rétablir le silence qu’il espérait, ne supportant pas qu’on lui manque de respect, parler pendant qu’il se donnait en spectacle en étant un. Quand Monsieur Anselm présente son show à son audience, les rats se taisent. — Vous n’avez donc aucune éducation, voleurs ? Ne vous a-t-on pas appris à tenir vos bouches fermées pendant que quelqu’un parle ? Vos pitoyables génitrices ont si mal fait leur travail ? AH ! Le fouet claqua une nouvelle fois, dans l’air, de façon à impressionner l’ensemble des captifs cette fois. — Économisez votre salive, fieffé voleurs ! Bientôt, vous allez en manquer !

Tourné vers eux, Fargus remarque le regard noir que lui lance Rey, qui n’apprécie pas qu’on parle ainsi de sa mère dont il est aussi fier qu’il lui porte un immense amour. Après avoir pausé son escargo-micro à terre, il s’avança de ses petits pas ballotants, sa cravate moutarde bien trop grande se baladant en rythme. Rendu à hauteur des genoux de l’épéiste, il lui adressa quelques mots que seul lui pouvait entendre, un air amusé lui déformant le visage. — Garde cet air hargneux mon petit… ce sera encore plus amusant de te faire souffrir au son de mes coups de fouet… Il éclata de rire, faisant volte face pour reprendre son micro escargot et sa place sur le tabouret. — Mesdames et Messieurs, je déclare la Cinq-cent-quarante-troisième édition du Jugement du Cirque… OUVEEEEEEEEEERTE !

Explosion de joie dans les tribunes, acclamations, applaudissements et sifflets, les tambours résonnent et les trompettes chantent. Une série de flammes illumine la garnison un bref instant, réchauffant encore un peu plus l’ambiance. Le maître de cérémonie s’imprègne de l’atmosphère avant d’enchaîner en annonçant à tous la première épreuve.

Tic Tac BOOM.

Le principe du jeu est simple, six participants pour quatres gros ballons multicolores. La moitié sont de simples balles ordinaires, certes plus grosses que la normale et zébrées aux couleurs de l’arc-en-ciel. Quant aux deux restantes, si on tend l’oreille on peut entendre le bruit significatif d’un réveil à l’intérieur. Tic, tac, tic, tac, les secondes passent. Seulement le temps ne s’écoule pas à l’infini, et lorsque le son s’arrête, la bombe à l’intérieur du réveil, lui-même à l'intérieur de la grosse balle, explose. Et malheur à celui qui aura la balle entre les mains à ce moment-là…

Les captifs ont été positionnés en cercle, se faisant face les uns les autres. Les règles ont été entendues, les ballons distribués aléatoirement et le compte à rebours lancé.

Une fois terminé, ils devront s’employer pour ne pas se retrouver avec le ballon explosif au moment où ces derniers exploseront.
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