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Sinistre Citadelle [FT Hendrik De Ruyter]

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Kuro Karasu

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Kuro Karasu
Mar 7 Mai 2024 - 22:06
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Sinistre Citadelle

Quelque part en mer, bercé par la houle des vagues, un navire marchand voguait vers une direction inconnue. Kuro avait choisi cette destination par intérêt. Un homme mystérieux était venu à sa rencontre quelques jours plus tôt pour lui parler d'une secte énigmatique dirigée par un gourou considéré comme un Dieu. Cette information avait attisé la curiosité du pirate. Il avait toujours rêvé d'un combat épique, pour prouver sa supériorité. Il en demanda plus à l'inconnu qui lui donna toutes les informations nécessaires pour se rendre sur l'île en question. Kuro ne chercha même pas à savoir pourquoi cet homme était venu lui raconter tout ça et quel était son intérêt. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, il ne croyait pas au hasard. Le destin peut parfois surprendre. Si cet homme s'était retrouvé ici devant lui, nul doute qu'il ne s'agissait pas d'une coïncidence, et notre pirate était convaincu que quelque chose l'attendait là-bas. Une rencontre ? Une victoire ? Peu importe. Et en prime, la possibilité d'un futur affrontement contre un Dieu le faisait frémir d'impatience.

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Il était donc monté à bord d'un bateau qui transportait des produits, comme de la soie ou bien des épices. Quand Kuro vit l'ile vers laquelle ils s'approchaient, le jeune homme trembla d'excitation. En glissant les mains dans ses poches, il sentit une feuille. L'extirpant de son manteau, il découvrir qu'il s'agissait d'une lettre manuscrite. Sûrement l'homme en question qui lui avait glissé dedans afin qu'il puisse en connaître un peu plus sur la situation.

Bienvenue sur l'île de Dogma , la célèbre secte Sleeping Forest. Créée en l'an 780 par une branche secondaire d'une église satanique relevant du droit canonique, elle est dirigée par le grand-prêtre Uldor. Son but est de combattre l'hérésie (enfin ce qu'il croit en être evidemment !). Il inflige à ceux qui ne respectent pas le dogme, des peines variant de la simple confiscation des biens à la peine de mort, frissonant de plaisir à chaque cri de souffrance. Combattant l'hérésie, la secte macabre se substitue à l'ordalie, possédant leur propre justice - biaisée par la soif de sang. Une grande partie de la doctrine de Slepping Forest est basée sur un code de conduite strict. La secte monopolise la richesse des adeptes tout en supprimant les menaces potentielles qui pèsent autour d'elle. Ainsi elle condamne le culte des êtres non-humains et la consommation de fruit du démon, considérée comme une hérésie. Le grand-prêtre prédit la venue d'un ange déchu connu sous le nom d'Ardeidae tenebris, qui viendrait « Quand le crie de douleur de l'humanité retentira assez fort pour le réveil de son profond sommeil ".La foi est au cœur des enseignements de la secte, les gens doivent agir pour leur Dieu, et seulement pour lui. Dans les moments difficiles, la foi est mise à l'épreuve. La secte vénère Daemonium, un démon redoutable capable d'accomplir des miracles. Il prône la souffrance pour soulager leur âme damnée. L'autoflagellation pendant les moments de culte lavera ainsi leurs pêchés, recouvrant leur être d'une protection divine. Quelle ironie : subir les pires sévices pour la redemption, Uldor a créé finalement son propre paradis.

Le ciel était recouvert d'un épais manteau nuageux, la grisaille ambiante n'indiquait rien de bon, même Dieu avait décidé d'occulter cette ville de son champ de vision. Une fois accosté sur l'île, notre protagoniste decida de faire profil bas. Il ne devait pas se faire repérer dans la région. Kuro prit la route en direction du fief afin de glaner des informations. A la lecture de la lettre, il était persuadé que les agissement de ce groupuscule étaient des plus douteux, mais il fallait qu'il en soit sûr.Le jeune homme avait clairement l'impression que cet endroit allait lui causer des problèmes. La prudence était de rigueur dans ce genre de cloaque... enfin les premiers jours. Finir dans les geôles de la secte ... Très peu pour lui ! Hélas, sa nouvelle façon de penser risquerait certainement de lui poser problème. À savoir qu'il était devenu plus enclin à la lutte qu'à la discrétion

Pendant sa marche funèbre, le pirate fut témoin de tant de souffrance. Tant de corps pendus aux arbres, des corps consumés par le désespoir laissant derrière eux un amat de chagrin. Il sentait encore l'odeur des bûches chaudes de la veille. Une horde de rats devorait leur festin dans un bruit qui vous glace le sang. Une odeur nauséabonde se dégageait à plusieurs kilomètres à la ronde. Les croassements des corbeaux resonnaient dans les prairies rappelant le son du glas avant une exécution.

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Bien loin de la vision hautaine des tours de garde se trouvaient des soldats s'assurant que les péages soient bien versés. Après plusieurs heures de marche, Kuro était enfin arrivé à destination. Autour du palais s'etendait une ville. Une petite cité qui faisait la fierté de son souverain dû à l'immensité de ses murailles, qui offraient une protection face à toute attaque extérieure.

Le corbeau se déplaça furtivement à travers la cité. Il masquait son visage sous une capuche et sa silhouette sous un épais manteau marron. Alors qu'il avançait dans ces rues infâmes, Kuro remarqua la mendicité du lieu, mais également la pauvreté environnante. Des gamins, pieds nus, mais furieusement habiles, s'emparaient du portefeuille d'un homme complètement ivre. Les enfants étaient pire que des démons. Ils pouvaient vous tendre la main et une fois le dos tourné, vous enfoncer un poignard de sang-froid. Il fallait être très prudent avec ce genre de créature dans ce secteur.Cet endroit ne sentait pas bon, on pouvait y renifler l'odeur putride du sang. Il y avait des meurtres, de la misère et un tyran qui s'enrichissait sur le dos de ces pauvres malheureux. La pauvreté des uns faisait la richesse des autres. Pourtant les conditions climatiques semblaient propices à la culture de matières premières. Elles auraient pu changer la vie de ces sujets. Alors qu'il marchait tranquillement dans une avenue, il entendit des cris provenir d'une ruelle au loin. Toujours très curieux, Kuro alla inspecter de ses yeux de quoi il s'agissait. Il fut alors témoin de la plus grande peine du monde. Cette vision d'horreur qui aurait pu en terrifier plus d'un, n'affecta en aucun cas le jeune pirate.

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Une jeune femme d'à peine vingt ans, sur une estrade, était entourée d'une foule subjugée par le spectacle qui s'offrait à eux. Un bourreau armé d'une hache rouillée par le sang s'apprêtait à mettre fin à ses jours de la pire des manière. La populace épris d'un sentiment de toute puissance se donnait à coeur joie à un lynchage public. Les gémissements terrifiés de la pauvre malheureuse se mélangeaient aux cris du public. Et c'est dans ce vacarme assourdissant qu'un prête de la secte s'exclama : " Je prononce donc mon verdict, Sleeping forest reconnait l'accusée coupable d'hérésie impie et de pacte avec le démon. La sentence est la peine de mort : applicable immédiadement ! " Le discours prit fin au bruit de la hache qui s'abattit sur le cou de la condamnée. La tête ensanglantée roula au sol. Tandis que son regard perdait la vie, Kuro cru apercevoir une larme qui ruisselait sur sa joue. Des hurlements de joie résonnèrent dans la petite cité maudite.
Gram

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Gram
Sam 11 Mai 2024 - 1:34
Gram
« Merci bien madame, j'oublierai pas votre geste. Prenez soin de vous hein. »

Je salue la bonne femme d'un petit mouvement de tête et je repars de chez elle, les cheveux soyeux et le kimono tout propre tout sec avec deux-trois choses à grignoter en prime. C'est la première fois que quelqu'un me traite avec autant de bonté, en vrai. En tout cas sans arrière-pensée ou intention d'entretenir une relation de mentor pirate plus malsaine qu'autre chose. Première fois depuis maman, pour être juste.
Me demande si elle va bien, elle. C'est pas impossible qu'elle aie rendu l'âme, ça me servira à rien de me mentir à moi-même. Et puis j'ai d'autres choses à penser, des choses sur lesquelles j'ai le contrôle là de suite.

Quelle journée en vrai. Déjà ces débiles décident de débarquer sur cette île dégueulasse, et par dégueulasse j'entends pas sale, parce qu'à ce niveau encore ça va, mais plutôt vraiment pas belle. Des cadavres, rien que l'architecture pourrait faire froid dans le dos, et je recommence à perdre la vue ou il fait jamais vraiment jour dans ce taudis ? De là, l'Horrible débarque et je suis le seul qui a la présence d'esprit que face à un Corsaire, à notre niveau, faut s'éclipser en vitesse. Peut-être le seul qui avait le cardio aussi. J'irai pas jusqu'à dire que je regrette de m'être retourné dans ma course, mais la vision de ces glandus gisant tous sur le sol après s'être faits embrocher un par un, je m'en serais bien passé. Enfin, avec tous ces macchabées dans la forêt ça change pas grand chose à l'ambiance générale du secteur.
Bon, y a bien cette paysanne qui m'a été d'une bonne aide. Elle a une fille d'à peu près mon âge en plus, franchement pas déplaisante. Elles m'ont expliqué toutes les histoires de secte d'ici, même si j'avoue que je m'en cognais un peu. Elles ont surtout été aux petits soins avec ma ganache, alors qu'entre nous ça se voit qu'elles roulent pas sur l'or, ou même sur le bronze. Dommage, la demoiselle était pas là quand je me suis levé après. Probablement qu'elle est partie cultiver des carottes ou je sais pas quoi qu'on fait sur une île régie par un gourou de mes noix.

Ouais, je réitère hein, cet endroit est vraiment pas agréable. Rien que s'y promener sent mauvais, et pourtant maman disait que se promener c'était une activité sympa. Me demandez pas comment je m'en souviens. Tout ce que je sais c'est qu'elle a eu une vie avant toute cette mouise, et donc qu'elle était bien placée pour savoir que se promener c'était une activité sympa. Là, vu les frissons que me donnent des simples pas sur des dalles en pierre noire affreuse, je regrette de pas pouvoir lui donner raison.
Y a un cri strident qui me libère de cet enfer, une sorte d'annonce on dirait. J'essaie de tendre l'esgourde pour distinguer mieux ce qui se raconte.

« ...pacte avec le démon. La sentence est la peine de mort : applicable immédiatement ! »

Bon, autant aller y jeter un œil, même si j'avoue pas me trémousser d'excitation. Je viens d'échapper à ma propre exécution par Hannibal le fou furieux, voilà que je dois replonger dans le monde de la mise à mort en regardant la décapitation de quelqu'un d'autre. Un de ces jours faudra que ces gens comprennent que crever, c'est pas marrant ou divertissant, c'est juste pas terrible. Mais c'est seulement quand je prends l'angle de rue qui mène à la place que mes mirettes reconnaissent la silhouette de la coupable du jour. J'arrive à distinguer sa tronche au loin, et ce que je vois me fait pas plaisir.
La rejetonne. J'accélère le pas jusqu'à carrément courir et je me retrouve au milieu de la place, prêt à défendre mon pain. Ce que je fais sans attendre, pointant un doigt accusateur en direction du bourreau.

« Eh, fais pas ça hein ! Cette fille et sa mère m'ont bien dépanné hier soir, alors que j'étais pas dans la meilleure des situations ! Tu la laisses partir et tu passes à la trogne suivante, c'est bon ? »

Silence de mort aux alentours, instauré par mon coup de gueule apparemment. Les gens s'attendaient pas à ce qu'un jeune type s'oppose au spectacle du jour, probablement que ça se fait pas trop dans le coin. Le boucher m'ignore et fait ce qu'il a à faire bien sèchement, provoquant plusieurs vagues d'émotion dans le public. Moi, j'ai déjà suffisamment la haine comme ça. Ces pleutres trouvent vraiment de l'intérêt à rester admirer la caboche d'une jeune villageoise rouler sur le sol ? Sauf qu'en plus de ça, le digne représentant du clergé qui vient d'appeler à mettre à mort une quasi-gamine s'éclaircit la voix et revient sur ce que j'ai dit juste avant le coup fatal.

« Attends, garnement. Sa mère, as-tu dit ? »

J'écarquille mes mirettes rouges abîmées et je réalise l'erreur claire que je viens de faire. Maintenant, ils vont aller chercher la vieille.
Bon, c'est peut-être ma faute, mais c'est hors de question quand même. Je craque mes paumes l'une contre l'autre un bon coup. Va falloir se taper contre un prêtre et un gros type avec une hache.
Hendrik De Ruyter

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Hendrik De Ruyter
Lieutenant
Lun 13 Mai 2024 - 5:37
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- Fan-tas-ti-que. Tout simplement fan-tas-ti-que.


En temps normal, la nouvelle aurait été accueillie avec liesse. Vu le backlog monumental qu’accumulaient les chantiers navals de la Marine, pas aidé par les pertes face aux pirates, certains officiers devaient attendre des mois avant de recevoir leur navire de fonction. Hendrik ? Même pas une semaine après être sorti de l’école des officiers qu’il recevait la Noble. Et la mission qui allait avec. Tournant et retournant l’ordre de mission comme s’il espérait que son contenu allait changer à force de manipuler le papier, le lieutenant réalisa que ses ordres restaient les mêmes : aller enquêter sur la supposée installation d’une secte sur une île perdue de West Blue, déterminer s’ils étaient dangereux et si non, s’assurer qu’ils étaient en règle avec les lois du Gouvernement Mondial. « En règle » signifiant « s’assurer qu’ils paieraient leurs taxes et resteraient à la botte de Marie-Joie », évidemment. Le fait que les ordres restaient vagues si la secte en question s’avérait être dangereuse pour ses membres ou pour les habitants des îles aux alentours exaspérait le nouveau lieutenant. Fallait-il comprendre que ces mabouls religieux pouvaient faire ce qu’ils voulaient du moment que les impôts étaient payés ? La Marine devait jouer le rôle de percepteur avant celui de protecteur des faibles ?


Des coups à la porte de sa cabine sortirent l'officier de sa torpeur. Un matelot ouvrit la porte, saluant.



- Lieutenant, nous sommes en vue de Dogma. La vigie dit avoir repéré des signes inquiétants, cependant.
- Quels signes ?
- Des corbeaux et de la fumée noire, notamment.
- Des signes de bataille…? Je vais aller vérifier cela moi-même. Qu’on prépare deux canots et une escorte armée.





La brise était légère, mais la puanteur des corps en décomposition était bien présente dans l’air à l’approche de l’île; sitôt les canots arrivés sur la plage, les cris des charognards et l’odeur ne laissaient plus aucun doute sur la présence d’un charnier sur cette île. Si plusieurs des matelots semblaient mal a l’aise en la sentant, Hendrik ne réagit pas; même dans les beaux quartiers d’Horkast, on trouvait un macchabée bien faisandé une fois par mois dans un buisson ou sous une des arches du canal, alors reconnaître l’odeur de la mort était facile pour lui ! L’ordre de mission et ses détails spartiates lui revenait en tête : il n’était mentionné nulle part que cette secte était violente. Bien sûr, il était toujours possible que des pirates aient débarqué avant eux et avaient commis un carnage pour piller le culte, mais West Blue n’avait pas la réputation d’être si mal famée que cela, ou du moins elle n’abritait pas d’équipages réputés pour leur sauvagerie… La prudence ne fut rapidement plus de mise, car la plage où la Marine avait débarqué laissa place, après quelques minutes de marche, à une véritable ville ! Cette « secte » avait réussi à se construire une ville entière au nez et à la barbe des autorités ! Et surtout une ville gardée par des tours de garde et entourée par d’épais murs. Le temps que les troupes de Marine réalisent qu’elles étaient à découvert, les troupes postées sur les tours de garde ouvrirent le feu. Manque d’entraînement ou chance surnaturelle, pas un des soldats à l’emblème de mouette ne fut touché; cependant, ils s’empressèrent de tous battre en retraite pour aller se mettre à couvert. Tous, sauf leur officier. Réalisant que les portes de la ville étaient grandes ouvertes, le jeune lieutenant courut dans leur direction, jugeant que les zélotes n’auraient pas le temps de les fermer avant qu’il ne soit rentré. Un véritable officier est le premier a rentrer et le dernier à sortir !

Une lourde herse chuta au sol, bloquant l’entrée dans la ville. Dans les tours, les dévots de garde dévalaient les escaliers quatre à quatre pour aller intercepter le mécréant qui profanait leur site sacré, ou peu importe comment ils considéraient ce qui se passait en ce moment. Quand à Hendrik, éventail dans une main et sabre dans l’autre, il courait au hasard des rues, cherchant… Allez savoir quoi. C’était bien beau de vouloir mener par l’exemple, mais avec toute une troupe de dingues de Dieu qui vous courent après ? Au moins, s’il y avait d’autres troubles-fêtes, personne ne ferait attention à eux !
Kuro Karasu

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Kuro Karasu
Mer 15 Mai 2024 - 22:47
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Sinistre Citadelle

Une odeur de sang remplissait l'atmosphère macabre. On pouvait voir dans le ciel grisâtre des vautours tourbillonner en quête de leurs futurs repas. Pendant ces quelques secondes, Kuro vagabondait dans les méandres de son esprit, tant de cruauté l'avait happé de ce monde. Un brouhaha assourdissant l'éveilla soudain de sa stupéfaction. Les spectateurs avaient focalisé leur attention sur un homme brun aux pupilles étranges. Il ne lui fallut que très peu de temps pour le reconnaître : c'était Gram, un pirate qu'il avait croisé sur sa route il y a longtemps. Gram avait osé prendre la parole face à cette comédie macabre. Il semblait connaître la jeune fille qui venait de perdre la vie. Un membre de la secte s'adressa même directement à lui : « Attends, garnement. Sa mère, as-tu dit ? »

Subitement, une ombre immense se déploya sur la scène. Sur le balcon de l'Église de la grande place, un homme habillé d'une soutane blanche apparut. Un faisceau lumineux transperça les épais nuages gris, pointant le visage à la mâchoire carrée d'Uldor. Son apparition était digne d'une arrivée divine, rendant cette scène surréaliste presque ironique. Un rictus se dessina sur le visage de Kuro. «Kss...pathétique...» pensa-t-il à voix basse. Il avait enfin trouvé le fameux prêtre. Des hurlements résonnèrent à travers les rues du royaume, les spectateurs rentrèrent alors en transe. Kuro assista alors à une scène presque aussi irréelle que la précédente : les pupilles des observateurs se déplaçaient de gauche à droite à une vitesse folle, si bien qu'on avait l'impression que leurs yeux étaient blancs, de la bave coulait de leur bouche qui dessinait un sourire presque démoniaque. Le prêtre avait définitivement aspiré toute l'humanité en eux. Le contrôle qu'il exerçait sur eux était proche du divin.

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« Mes chers Frères, vous êtes témoins de la puissance divine face à l'hérésie. Suivez mes pas et vous n'aurez rien à craindre. Dieu m'a parlé dans mon sommeil et m'a confié que le chemin que nous suivions est celui de la rédemption. Les brebis galeuses qui voudraient sortir du troupeau seront sévèrement punies. Que Dieu ait pitié de leur âme damnée."

Au son de leur maître, la foule entière se prosterna à genoux. Deux hommes restèrent de marbre face à ce discours démago. Uldor fut étonné. Ses sourcils se froncèrent légèrement, mais une étincelle de peur s'enflamma dans son regard.  « Oh ! Nous avons deux brebis égarées qui ne s'agenouillent pas ! J'espère que toi et ton ami vous avez apprécié le spectacle. Voici ce qui arrive aux hérétiques comme vous qui se croient supérieurs à la toute Puissance divine ! J'aurai pu tenter de vous remettre dans le droit chemin, mais c'est peine perdue. Vos âmes sont souillées et plus aucune lumière ne pourra y pénétrer. Malheureusement, je n'ai pas de temps à perdre. Alastor occupe toi de ces misérables. »

D'un simple claquement de doigts, une compagnie de plusieurs hommes armés encercla la foule. Cela importait peu à Uldor de blesser ou tuer quelques-uns de ses adeptes s'il le fallait. Tous les moyens étaient bons pour mettre hors d'état de nuire les deux intrus qui menaçaient son royaume. Le symbole de la secte était visible sur les manteaux des gardes. Les soldats formaient une stratégie en cercle, afin d'occulter la moindre porte de sortie à nos deux compères. Kuro était impatient d'en découdre. Il était curieux de se battre au côté de Gram et ainsi de voir ce qu'il avait dans le ventre. Les hommes se mirent en position de tir. Nos deux compères étaient encerclés par l'ennemi. Ils ne savaient plus trop comment gérer la situation. Pourtant, une seule solution s'offrait à eux. Ils devaient combattre et anéantir ce groupuscule.

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Alastor, le bourreau, bondit du haut de la scène et atterrit puissamment sur le sol le faisant trembler et créant un épais nuage de poussières derrière lui. Le monstre mesurait au moins deux mètres de haut, ses bras étaient si musclés que chacun de ses coups  de hache fissurés l'air  Le reste de son corps n'en était pas moins robuste. Son visage était recouvert d'une cagoule cachant ainsi son identité. On apercevait uniquement deux petits yeux injectés de sang remplis d'une soif insatiable de violence avec un large sourrire.

Alastor Le Boureau Rieur:
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