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Sauver le soldat Samar ! [Quête ft. Bargest]

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Miyamoto Musachi

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Miyamoto Musachi
Mer 24 Jan 2024 - 21:01
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Alors que le jeune révolutionnaire s’exerçait à l’arme en feu en cette fin de journée, Bryce Hoor vint l’interrompre dans ses tâches.

« Eh, gamin. Viens m’voir un peu. J’ai un p’tit truc pour toi.
- Ne vois-tu donc pas que je suis occupé, vieil homme ?
- Je ne comprends pas. T’es bretteur ou tireur ? Fais ton choix et j’arrêterai peut-être de t’interrompre. Les jeunes, j’vous jure. Ils se croient capables de tout maint’nant, même de l’impossible. » fit-il en mimant la négation de la tête.

Miyamoto ne comprenait pas que de tels personnages n’aient pas évolué dans leur façon de concevoir le monde. Certes, le révolutionnaire ne sera probablement jamais le meilleur épéiste, ni même le meilleur utilisateur d’armes à feu, mais peut-être que l’un ou l’autre le sauverait lors d’une situation périlleuse. Avoir deux choix était toujours plus appréciable que de n’avoir qu’un seul choix.

« Que me veux-tu, vieil homme ?
- Hehe. Ton stage est terminé, gamin. Tu pars en mission.
- Soit tu me prends pour un idiot ; soit tu manques cruellement d’hommes au point d’envoyer un novice que tu ne voulais pourtant pas solliciter avant la fin de sa formation. Et même si la deuxième option était la plus juste, tu ne le ferais pas… à moins que ce ne soit une mission capitale pour la cause.
- Tu sais qu’tu peux être rageant avec tes airs de « je sais tout ». Mais t’as bien d’viner, j’manque d’options et la mission ne peut attendre. T’as déjà entendu de Samar ? Samar El Ghamal ? »

Miyamoto se tint le menton et prit le temps d’y réfléchir. En fait, il savait parfaitement qui elle était. Une femme, plutôt séduisante, au passé ô combien obscur mais pourtant teinté d’une bonté incroyable. Elle agissait naturellement contre le Gouvernement Mondial, sauf qu’elle le faisait de manière pacifique, notamment grâce à un réseau de communications, via lequel transitait tout un tas d’informations contre l’ennemi. Bien que son travail devînt rapidement important, l’amateurisme et la fragilité de cette femme, dans le sens où elle manquait de protection, était évident. Si Bryce en parlait, la situation devait être critique.

« Que lui est-il arrivé ?
- Pfff. Rageant le type. Elle a été enlevée, emprisonnée et condamnée à mort pour servir d’exemples.
- Et tu m’envoies là-bas, seul, pour tenter de la libérer.
- Heh. Oui, j’suis à ce point désespéré, gamin. Je n’peux pas bouger d’ici et je n’peux pas laisser Samar se faire couper la tête comme un poulet. Elle détient des informations capitales pour nous, mais aussi contre nous, qu’ils tentent certainement déjà de récolter. »

Le taciturne se tint encore le menton, l’air songeur.

« Si elle est si importante, pourquoi n’a-t-elle pas bénéficié d’une protection, d’une délocalisation ? Ce qui arrive actuellement n’était pas prévisible ? On passe vraiment pour des amateurs, vieil homme.
- Elle était en période de test. Puis on manque d’hommes au cas où tu ne l’aurais pas compris. Allez, file te préparer. Ton navire t’attend. J’t’accompagne pour te faire le débriefing. »

Malgré ses airs pressés et sa confiance inébranlable, Hoor s’inquiétait naturellement pour son petit protégé. Le Ragnarök n’aurait probablement pas approuvé de l’envoyer sur place, mais quel autre choix lui restait-il ?

« Avant de me rendre sur Sinah, je ferai un léger détour afin d’y retrouver quelques amis.
- Des amis ?
- Hem. Euh oui, des amis… plus ou moins fiables. »

Le vieil homme resta songeur.

« Nous n’avons pas de temps à perdre, gamin. Mais je sais une chose : tu as un don certain pour t’approcher des bonnes. »

Un peu facile, songea le révolutionnaire. De rapides salutations, un débriefing des plus brefs, un remplissage rapide de quelques vivres pour le voyage, puis le voilà déjà à naviguer sur un petit voilier d’une seule voile. Les mers calmes arrangèrent ses affaires. Son ami et lui avaient réussi à se joindre via un escargophone. Ils se donnèrent rendez-vous non loin de Garbeige, sur une petite île sauvage.

« Je n’étais pas sûr de t’y retrouver, Bargest. Ta parole vaut bien plus que tu ne le laisses croire. »


Dernière édition par Miyamoto Musachi le Mer 21 Fév 2024 - 22:10, édité 3 fois
Bargest

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Bargest
Ven 2 Fév 2024 - 16:26
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Les miches posées sur une pierre, j’inspire une profonde bouffée d’air frais. Ah bon dieu de merde que c’est rafraichissant d’être de retour aux affaires. Sur cette satanée île de Cormlak, je me suis égaré. Vous savez ce que c’est, malgré ce que l’on peut dire sur mon compte, je ne suis qu’un homme au final, nous sommes tous faibles devant une bonne paire de cuisses et le petit trésor sucré qui s’y cache entre. Yuna m’aura bien ramolli, tout le contraire de l’énergie qu’elle m’offrait une fois seule avec elle. C’est affolant ce que l’emprise d’une femme peut avoir sur un homme, moi qui avait pour habitude de fracasser des crânes à la pelle, entre ses bras je ne ressentais plus la force de me battre. Le plus dangereux aura été de commencer à croire en ses belles paroles sur la non-violence et autres conneries pacifistes, j’ai bien failli devenir une chiffe molle, merde ! Heureusement que tout cela est derrière moi désormais, j’ai remis les panards sur les bons rails, ceux de la mort, du feu et du sang.
Alors quand le petit Miyamoto m’a contacté par escargophone pour me demander de lui fournir de l’aide pour une bonne vieille mission suicide, j’étais tout sourire, les ratiches bien visibles. Il ne m’a pas tout donné en détails, impossible via ce moyen de communication, le Gouvernement pouvant facilement l’intercepter et se goinfrer d’informations faciles. Mais le peu qu’il m’en a dit, j’en ai eu des frissons d'excitation.

Forcément que je me suis pointé au lieu de rendez-vous, accompagné de quelques BlackDogs, même que nous étions les premiers. C’est là, le cul sur la rocaille, la batte posée sur l’épaule, que j’ai pris cette bouffée d’air frais. Conscient que je me suis retrouvé, conscient que je me suis éloigné de la lumière pour replonger tête en avant dans les ténèbres. Car c’est là qu’est ma place, c’est ici que j’opère, c’est de là que je mène mon combat. Un combat pour le bien de tous, pour tous ces peuples incapables de prendre les armes eux-mêmes, de lutter contre l’emprise du Gouvernement et de la Marine. Mes méthodes sont jugées expéditives, trop radicales, trop sanglantes et destructrices, mais je m’en tamponne bien, ma méthode apporte de sacrés résultats. La seule fois où j’ai essayé de la jouer comme un type bien, je suis passé à deux doigts de me faire enfiler jusqu’à la nuque. Alors je garde mes méthodes de salopard, continue de laisser le Chien Noir s’exprimer.
— Ah, tu te décides enfin à montrer ta trogne de petite crapule, Miyamoto ! Ce rocher n’a rien de confortable, mon derche commençait à se plaindre, mais je ne voulais surtout pas manquer ton arrivée ! Je lui lâche un sourire amusé, joueur. D’un rapide coup d'œil derrière son épaule, je constate qu’il est venu seul, une fois de plus. — Personne pour accompagner le futur leader de la Révolution ? Alors quoi, ça n’intéresse aucun de nos camarades de participer à une opération de laquelle ils ne reviendront pas ? La cause quelque soit les sacrifices, c’est pas ça notre crédo dans la Révolution ? Je ricane, la vérité c’est que je n’ai aucune idée de ce que pourrait être ce fameux crédo au sein de notre cause, tout simplement parce que la Révolution ne ressemble pas à grand-chose en l’état actuel. Principalement des petits groupes que forment quelques soldats révolutionnaires, parfois des cellules se créent, mais personne n’ira dire que l’on possède une véritable armée, et encore moins de meneurs pour la diriger. C’est un peu casse gueule d’être révolutionnaire de nos jours.

On parlera bien du Ragnarök évidemment, tout le monde avec un esprit rebelle connaît ce nom, beaucoup fondent leurs espoirs d’une renaissance de l’Armée Révolutionnaire entre ses mains, mais jusqu’à présent ce type c’est surtout un fléau menant sa guerre de son côté. Quand il se décidera à rassembler les malheureux qui se battent pour sa cause, peut-être alors pourrons-nous commencer à parler de la Révolution comme d’une véritable entité.
En attendant ce jour, je vais continuer de faire ce que j’ai toujours fait, foutre la merde à mon échelle et causer le plus de cauchemars possible au Gouvernement. Et avec ce que semble nous avoir concocté comme projet le sabreur en costard, j’ai de bons espoirs sur la dose cauchemardesque que nous allons distiller à ces enfoirés. — Plus sérieusement, évidemment que je n’allais pas rater ta petite sauterie, partout où on peut faire chier le Gouvernement, je suis là. C’est pour ça qu’existe les BlackDogs ! Les gars rigolent dans mon dos, aussi enthousiasmés que je le suis à l’idée de partir se mettre sur la tronche. Ce qui me fait penser à un petit truc que je me dois de préciser au petit. — Bon par contre petit tu m’en veux pas, mais c’est tout ce que j’ai pu rameuter pour l’occasion. Le reste de la bande est sur un autre coup qui demandait plus de bras, mais ceux-là sont bien gratinés aussi et puis surtout, je suis là ! Nouveau rire, je sens que l’on va s’amuser comme des petits fous.


Dernière édition par Bargest le Sam 17 Fév 2024 - 9:41, édité 5 fois
Miyamoto Musachi

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Miyamoto Musachi
Mer 7 Fév 2024 - 22:37
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Fidèle à lui-même, Bargest n’avait pas changé d’un poil depuis leur dernière rencontre. Peut-être était-il plus excité que la dernière fois à l’idée de partir à l’aventure. Et quelle aventure ! Hélas, ils manquaient cruellement de main-d’œuvre, le capitaine révolutionnaire n’en avait peu à sa disposition au moment du départ. Mais l’appellation « futur leader de la Révolution » le laissa quelque peu pantois. En effet, pour lui, le seul capable de tenir un tel rôle ne pouvait être que Ragnar, plus communément appelé le « Ragnarök ». Miyamoto n’aspirait qu’à être un simple serviteur de la cause. Cela dit, le seul qui se bougeait Samar, c’était bien lui.

« Pour être leader de la Révolution, il faudrait que la Révolution existe. », lâcha-t-il en guise de réponse.

Pour l’heure, le mouvement n’existait pas réellement. Des combats et des groupes éparpillés à travers le monde entier. Et pour rassembler tout ce beau monde, Miyamoto et le vieux Bryce Hoor avaient besoin d’une Samar. Souriant, Miyamoto tapota l’épaule de son récent ami.

« Ne t’en fais pas, camarade. Un Bargest surexcité vaut bien dix mille hommes. Allez, assez perdu de temps, en route. »

Ils montèrent à bord de la modeste embarcation et prirent définitivement la route en direction de Sinah. Le jeune taciturne profita de ce temps pour évoquer les différents éléments de la mission à ses camarades, mais surtout du plan imaginé.

« Samar est détenue dans la prison de la capitale. Dans l’idée, infiltrer la prison et la retrouver ne devrait pas être le plus difficile. Par contre, pour en ressortir, je nous souhaite bon courage. Mais je comptais justement sur toi pour faire diversion. Me créer une belle diversion qui nécessitera l’intervention de l’ensemble de la garnison. »

Une question allait naturellement se poser : « comment diable vas-tu infiltrer la prison ? » C’était une excellente question.

« J’imaginais emprunter une tenue d’un soldat et passer pour un mousse. De là, on me laissera probablement apporter les paniers repas aux détenus. Il va falloir que je cible un des soldats des notre arrivée et que je le suive quelques jours, noter ses horaires, ses habitudes, son rôle dans la garnison… En bref, un travail fort peu passionnant. Tu n’es pas de ceux à qui l’on donne des ordres, alors je ne te dirais pas quoi faire. »

En effet, Bargest agissait pour construire un monde nouveau, même s’il n’existait qu’une pseudo révolution et que l’homme à la batte se comportait comme un pirate. Mais pour créer la diversion attendue, c’était le parfait candidat.


Après quelques jours de voyage, une traversée de l’île à travers le seul et unique fleuve, le navire atteignit enfin le port de Ninema. C’était l’unique ville portuaire de l’île. Des milliers de navires, des cargaisons à n’en plus savoir quoi faire, des agents maritimes en action, des commerçants, des acheteurs… Toute une entreprise en somme. Pour l’heure, l’arrivée des révolutionnaires devait être la plus banale possible et attirait l’attention la dernière chose à faire. Si Ninema jouissait d’une telle activité, elle n’en demeurait pas moins une ville dans laquelle la pauvreté était bien trop présente. Un aspect qui ne laissa pas le jeune Miyamoto indifférent. Cela pourrait servir. Un léger regard en direction de son acolyte qui avait certainement compris où il voulait en venir.

« Pour attirer toute l’armée royale, il faut une bonne raison. Cette bonne raison peut-être le poumon économique de ce pays. Il existe plusieurs moyens de faire exploser un royaume inégalitaire, mais la plus courante et la plus efficace est assurément la lutte des classes. Fomente un sentiment d’injustice et des partisans se joindront aussitôt à ton combat. », marmonna le taciturne en continuant sa marche vers les petites embarcations qui menaient directement à Tinariwen, la capitale.


Dernière édition par Miyamoto Musachi le Mer 21 Fév 2024 - 22:11, édité 1 fois
Bargest

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Bargest
Sam 17 Fév 2024 - 9:43
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Le petit Miyamoto a de la répartie, on pourra pas lui enlever ça. Depuis que j’ai croisé son chemin sur La Plage, j’ai pu constater le mordant dans ses réponses, même si ça manque un peu d’expression sur sa fiole. Souvent l’impression que ça l’emmerde un peu de devoir causer, c’est plutôt le genre à aimer faire les choses de façon silencieuse, sans devoir la ramener toutes les cinq secondes. Sauf que ça colle pas vraiment avec mon énergie, moi qui adore m’entendre parler, qui aime plus que tout que les autres m’entendent. Je suis comme ça, on ne me changera pas vu l’âge, un vrai moulin à paroles.
Il faudrait que la Révolution existe… Dans un sens, il n’a pas vraiment tort. Ce qui subsiste de l’effort révolutionnaire depuis un moment, ça fait peur à voir. Mais si personne ne se bouge les miches pour prendre les rennes et guider ces petits groupes éparpillés vers la bonne direction, aucune chance que la Révolution existe réellement un jour. Et y’a du potentiel dans ce petit en costard, je l’ai direct senti. C’est en partie pour cette raison que j’ai accepté de lui filer un coup de main pour son affaire, je veux voir si mon instinct ne me trompe pas, si je fais bien de miser quelques berrys sur sa trogne. Au passage, j’emmerde le Gouvernement et montre un peu plus au monde ce que les Black Dogs peuvent faire, signe notre retour aux bonnes vieilles affaires après avoir croupi trop longtemps sur Kolomar, c’est tout bénef non ?

— Vous avez entendu le p’tit chef ? En route bande de salopards ! J’agite un instant ma batte au-dessus de ma caboche, faisant signe à mes clebs enragés de monter à bord de l’embarcation que nous a ramené le sabreur. Des petits surnoms affectueux pour mes gars, j’en ai plein. C’est habituel chez moi, plus j’apprécie quelqu’un et plus doux sera le surnom que je vais lui attribuer. C’est comme avoir envie de mordre la personne que l’on aime, plus on éprouve de sentiments pour cette personne et plus forte sera l’envie d’y mettre un coup de dents dans le bras. Mes Black Dogs, c’est la famille, mes plus fidèles alliés, ceux avec qui je veux voir le Gouvernement Mondial tomber. Ensemble, on regardera le drapeau brûler, un chope de rhum dans la dextre, un cigare dans le coin de la bouche, à la belle étoile.
Chacun s’installe un peu comme il le peut, où il le veut. Moi, je vais poser mes miches pas loin de celles du beau gosse au regard azuré. Jamais vu des yeux bleus pareils, avec cette petite gueule d’ange, il a de quoi laisser pas mal de nanas mouiller entre les cuisses. Mais le plus marrant avec lui, c’est son physique qui va pas du tout avec sa taille. Il est aussi grand que moi, mais a l’air encore plus fragile que la tige d’une fleur. Mon avis qu’un coup de batte bien senti dans les genoux risquerait de les plier en sens inverse pour le reste de ses jours. M’enfin, je commence à savoir que c’est qu’une impression, son frêle gabarit ne l’a pas empêché d’assurer sur La Plage, quand la Marine nous reniflait si fort le derche que ça en devenait gênant de vouloir lâcher une caisse.

Le temps que nous offre la traversée en mer jusqu’à Sinah, est mis à profit pour détailler un peu plus le plan et ce qui nous attend en terres sablonneuses. L’objectif étant de sauver une partisane à la cause, Samar El Ghamal. Si je la connais pas personnellement, jamais eu la chance de croiser son joli petit minois en personne, j’ai entendu parler d’elle à plusieurs reprises. Il faut dire que c’est une des têtes fortes de ce semblant d’armée révolutionnaire, celle qui détient et détourne l’information, celle qui la manipule et l’utilise à notre avantage. L’information, c’est elle, si on veut résumer le tout. Sauf que l’Information est actuellement enfermée dans une cellule de la prison de Sinah et personne jusqu’à présent s’est donné la peine de se remuer le fion pour aller l’en sortir. L’Armée Révolutionnaire manque cruellement d’organisation…
— Faire diversion, hein ? C’est justement une de nos spécialités. Sourire mauvais qui dévoile ma dentition, j’imagine déjà comment je vais m’y prendre pour attirer l’attention de la garnison sur notre pomme. Des scénarios commencent déjà à se dessiner dans mon esprit, certains plus délicats que d’autres, mais aucun ne contient une absence totale de violence. Car ce n’est pas dans la passivité ou la méthode douce que l’on obtient des résultats, que l’on fait bouger les choses. Je l’ai compris y’a bien longtemps et cela fait des années que mes méthodes se révèlent efficaces, bien que j’ai conscience que beaucoup de mes camarades révolutionnaires ne les approuve pas. — Par contre, tu te doutes bien que ça ne va pas se faire sans casser quelques œufs. Je pense qu’il a eu un bon aperçu de ma manière de fonctionner sur La Plage, mais sait-on jamais, je ne voudrais pas que son petit cœur en prenne un coup quand une ou deux déflagrations surgiront dans les rues du royaume.

Musachi aura besoin de quelques jours avant d’infiltrer la prison, ça tombe bien j’aurais également besoin de temps pour mettre en place mon plan. Je ne suis jamais allé au royaume de Sinah et même si je me suis un minimum renseigné dessus en sachant qu’on allait y mettre les panards, je ne connais pas assez sa situation. Il va me falloir faire du repérage et me procurer de quoi avoir les moyens de créer une diversion assez conséquente pour m’attirer toute l’armée royale sur le râble, quelques jours ne seront pas de trop, donc. — Ne t’en fais pas p’tit chef, les Black Dogs vont t’offrir la plus belle des diversions dont tu puisses rêver. Pas vrai les gars ?! La réponse à l’unisson accompagnée de rires gras et sadiques témoigna de la motivation de mon groupe. Pour autant, ce n’était pas pour tout de suite. Des jours de navigation s’offraient à nous, l’occasion de peaufiner notre stratégie et de se reposer un peu. Une fois mis les pieds au sein du royaume de sable, le sommeil allait se faire beaucoup plus rare.

_________________________

Enfin la terre ferme.
Je dois reconnaître que je suis pas le loustic le plus à l’aise en mer, j’aime pas vraiment me savoir coincé sur des planches de bois, à la merci d’un déchaînement climatique. Un petit soulagement au cœur de me savoir intact me prend lorsque mes bottes claquent au sol et que la ville portuaire de Ninema s’offre à nous. Avec le bordel ambiant qui règne sur le port, c’est un jeu d’enfant de passer inaperçu. Je ne crois pas déjà avoir vu autant de rafiots convergés sur un même port, des gens et de la marchandise en pagaille, cet endroit transpire la vie. Et pas besoin de mirer bien loin pour s'apercevoir que tout n’est pas uniquement rose, ici aussi. Pour avoir perdu beaucoup trop de mon temps sur Kolomar, je sais reconnaître un clochard quand j’en vois un. La pauvreté n’épargne pas ce royaume, mais c’est pas franchement surprenant, je suppose que la famille royale doit se tailler une belle part de la richesse économique de ce pays.
Musachi aussi s’en est aperçu. Mieux encore, il m’aiguille vers une piste plutôt maligne pour mener notre projet à terme. Soulever les plus démunis contre la famille royale, profiter de leur faiblesse et leur position de détresse pour en faire des pions servant nos desseins. Tout à fait possible, c’était même une des solutions que j’envisageais. — Ces quelques jours que tu vas prendre pour filer ce gars, je vais en avoir besoin pour mettre en place mon plan. J’ai beau être doué avec les mots, soulever les peigne culs contre l’armée royale ne se fera pas en claquant des doigts.

Autrement dit, même si j’ai les idées pour le faire, cette pseudo-révolution à enclencher va me demander un peu de préparation.
Miyamoto Musachi

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Miyamoto Musachi
Mer 21 Fév 2024 - 23:27
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Miyamoto ne put s’empêcher de sourire quand son camarade lui évoqua le fait qu’il ferait du grabuge. Beaucoup de grabuge. En réalité, il ne s’attendait pas à de la subtilité de sa part, bien au contraire. Bargest avait un rôle bien défini. La Révolution n’existait plus. Pour retrouver un semblant d’aura, la destruction était plus que nécessaire. En temps normal, le jeune révolutionnaire ne cautionnerait pas vraiment ce genre de choses, mais aux grands maux les grands moyens. Alors, sans pour autant nuire aux civils, on pouvait supposer que créer du carnage permettrait d’être craint. Ensuite, la seconde phase consisterait à se montrer aidant envers les plus nécessiteux. Cressendo.

« Du moment que les civils se portent bien, tu as carte blanche. Les soldats de la marine savaient à quoi s’attendre en s’engageant. Tout comme nous. », fit-il d’un air songeur. Puis, relevant la tête en direction de l’homme à la batte, il lui sourit. « Concernant la diversion en elle-même, je ne me fais aucun souci sur la question. J’ai entièrement confiance en toi, Bargest. »

Musachi commencerait-il à devenir un meneur d’hommes ? Cela arrivait bien malgré lui. Ce jeune homme n’avait pas à vocation à diriger, mais les circonstances l’obligeaient à prendre les rennes. Heureusement, pensait-il, la compagnie dont il disposait était des plus efficaces. Un plan se dessinait dans l’esprit de son acolyte qui était prêt à s’y atteler le plus rapidement possible. Tant de motivation ne pouvait que satisfaire le jeune épéiste. Il était presque temps de se séparer. Miyamoto avait prévu de se rendre à l’auberge la plus proche de la garnison de Tinariwan. Autant se rapprocher le plus possible de l’objectif pour obtenir des informations.

« Il est temps de nous quitter, mon ami. Dans cinq jours, à l’aube, j’attendrai ton signal pour libérer notre camarade. Le navire devra être prêt à partir, nous n’aurons que très peu de temps pour décamper d’ici. »

_________________________________


Trois jours plus tard, auberge du centre.


Finalement, Miyamoto n’avait dormi que la première nuit à l’auberge la plus proche du centre. Après une journée d’observation, il avait suivi un fonctionnaire de la garnison dont la ressemblance était presque frappante. Une véritable aubaine pour lui. Bon, il fallait évidemment insister sur le "presque". La ressemblance se résumait à avoir une chevelure ressemblante, une queue de cheval, une taille à peu près identique et un nez ressemblant. Pour le reste, Miyamoto espérait que la tenue ferait le travail. Alors, il l’avait suivi jusqu’à son domicile. Un jeune homme, à peine plus âgé que lui, célibataire, vivant dans un appartement au cœur de la capitale. Pas un grand carriériste. Il avancerait en rang avec l’âge, mais aucunement pour ses compétences. Un boulot simple qui lui permettait de subvenir à ses besoins. A la fin de son service, il rentrait chez lui se changer avant de sortir boire un coup à la taverne se trouvant en-face de chez lui. Voilà l’endroit où créchait Musachi depuis deux jours.

Le deuxième jour, dans le but d’obtenir des informations essentielles, le taciturne se rendit directement au sein même de la garnison, le tout vêtu d’un élégant chapeau et de lunettes de soleil. Le parfait marchand installé dans la capitale. Sa visite n’avait pour but que de remercier les soldats pour leur dévouement à la protection de la ville, de repérer les quelques coins visibles, les quelques noms utiles pour ne pas se planter lors de son infiltration. Il repéra évidemment sa cible qui ne prit même pas la peine de la saluer. A première vue, il n’existait qu’un seul étage au-dessus de lui. Probablement les bureaux de l’officier supérieur et des quelques lieutenants présents. Au rez-de-chaussée, où se circulaient essentiellement les matelots de premier rang, se trouvait le réfectoire où ils s’alimentaient.

Une porte ne s’ouvrait que rarement, celle menant probablement au sous-sol. De l’extérieur, on pouvait apercevoir une mince ouverture bien barrée par de solides barreaux. Les cachots se trouvaient au sous-sol. Il en était intimement convaincu. Le responsable des tâches appela un homme, apparemment responsable du service de restauration pour les détenus. Il effectua plusieurs allers-retours avec des plateaux repas. Le premier objectif sera donc de savoir qui sera de service le jour de l’évasion et prendre sa place. Son presque-jumeau devait bien savoir quand était son tour et qui devra effectuer cette corvée dans deux jours. Musachi avait une brève idée. En observant sa cible, il constata qu’il était relativement bien apprécié par ses camarades, friand de blagues graveleuses et de conneries en tout genre.

Miyamoto remercia une dernière fois les soldats à ses côtés avant de quitter les lieux. Prochaine étape : s’occuper de sa cible, le dénommé Maurice, qu’il avait hâte d’appréhender au détour d’une ruelle, après une de ses soirées arrosées. D’ailleurs, il se demanda par quel miracle pouvait-il être aussi frais le lendemain ? Maurice n’était pas du genre à se contenter d’une seule pinte de bière pour se rafraîchir le gosier. Il était de ceux à enchainer les verres, à boire jusqu'à plus soif, à séduire les plus belles donzelles et à finir la nuit avec quand cela lui était permis. Et dès le lendemain matin, il rempilait sans broncher. Quelle force !




Dernière édition par Miyamoto Musachi le Mar 19 Mar 2024 - 14:18, édité 2 fois
Bargest

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Bargest
Mar 19 Mar 2024 - 11:17
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— Rassures-toi, camarade, je n’ai pas l’intention de toucher aux civils. Je vais même avoir besoin d’eux, en réalité. Le sourire échangé nous fait comprendre que nous avons plus ou même la même idée derrière la tête quant à cette diversion, là où on doit diverger en revanche, c’est concernant la mise en place du plan. Mais si Miyamoto m’a confié la charge de cette partie de la mission, c’est bien parce qu’il sait avoir besoin de mes méthodes particulières, autrement il aurait fait appel à n’importe quel autre partisan trop lisse se disant révolutionnaire.
— Dans cinq jours, c’est entendu. Deux hommes à moi resteront sur le navire. Lorsque nous aurons besoin de déguerpir de cette mer de sable, il n’y aura qu’à poser nos miches sur ce rafiot et profiter de la balade. Tout ce qu’il a à faire, c’est de s’infiltrer dans la prison des mouettes et en faire sortir Samar El Ghamal, trois fois rien pour une future tête d’affiche de la Révolution, non ?

Tandis que le Musachi s’éloigne, je désigne deux de mes gars pour rester à bord du navire et faire en sorte qu’il soit encore là dans cinq jours, prêt à lever l’ancre et filer au vent dans la seconde où nous en aurons besoin. Les autres viennent avec moi, huit salopards révolutionnaires impatients de commencer à foutre le bordel dans ce merveilleux royaume sablonneux, gouverné par une famille royale qui a depuis longtemps embrassé la douce main du Gouvernement Mondial…

_________________________

Fin du premier jour de l’opération, Tinariwen, la capitale du Pays.

Les première vingt-quatre heures au sein de la capitale du royaume se sont écoulées, j’ai pu placer mes différents pions comme je le voulais, il est temps de faire un premier bilan de la situation afin d’avoir une vue d’ensemble.
Une chambre de fortune au deuxième étage d’une auberge, la dernière chambre au fond du couloir, c’est ici que le point avec trois de mes hommes sera effectué. Je les attends patiemment, lorsque l’obscurité de la soirée a définitivement installé son rideau sur la ville, ils arrivent. Par intervalle régulier, l’un après l’autre, les voilà qui apparaissent. Même si nous ne sommes pas connus de l’armée royale ici, ni même des soldats de la Marine, nous prenons certaines précautions afin de ne pas éveiller d’inutiles soupçons. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être grillé avant même le début des festivités.

Rook, Bishop et Springer s’installent autour de la petite table en bois disposée au centre de la pièce, à quelques mètres du plumard sur lequel je pionce durant la nuit. J’attends que le dernier ait posé son derche, observant par la fenêtre les mouvements des habitants en contrebas. Lorsque tous les trois sont enfin installés, je m’extrait de l’encadrement, leur adressant un sourire amusé. Les choses se mettent doucement en place, je commence déjà à m’amuser et ils le savent. Chaque fois que ce sourire apparaît sur mes lèvres, c’est que je prends mon pied, que les choses se déroulent comme je les ai prévus. — Bien les gars, je crois que nous avons deux ou trois petites choses à nous dire, hein ? Je ferme la fenêtre derrière-moi, sait-on jamais que des oreilles indiscrètes captent un mauvais bout de notre conversation. M’avance de quelques pas, pour finalement m’installer à mon tour autour de la table. Sur celle-ci se trouve une feuille de papier représentant grossièrement la carte du Royaume de Sinah, plus pratique quand on veut se représenter le bordel. Je l’ai dessiné à partir d’une vraie carte, mais que je trouvais trop fournie pour illustrer mes propos et nos opérations à venir. Il faut savoir épurer les choses par moment, les simplifier.

— Petit résumé de la situation actuelle, histoire de se remettre tout bien dans le crâne avant de passer à la suite. Ma dextre s’agite et s’empare de deux figurines en bois d’ébène, deux pions que je viens positionner sur un bateau dessiné au crayon. — Ici, nous avons Gorgansson et Crowley, qui surveillent le navire et s’occupent de nous le préparer pour la grande détroussade. Mes doigts s’emparent de deux autres pions, que je place un peu plus loin du navire, mais sur la même portion de la carte. Celle marquée par une inscription très simple, Ninema. — Là, c’est Mortimer et Slowup, qui rodent dans les quartiers les plus pauvres de Ninema pour faire monter la colère et la frustration chez les plus pauvres, l’idée c’est de diriger cette colère contre les gardes royaux et soldats de la Marine là-bas pour les occuper durant ces prochains jours. Si on peut détourner une partie de l’attention de l’armée royale et de la Marine sur quelques problèmes de révolte du peuple, même minime, on prend. Ça nous laissera plus de champ libre ici, à la capitale. Nouveau pion, nouvelle position. Sur une zone marquée d’un Tinariwen, cette fois. — Là, c’est Nobuto. Il se charge de repérer les lieux, de nous déterminer quelques cibles intéressantes à frapper, d’analyser les patrouilles et la façon d’agir de l’armée et de la Marine. Pas besoin qu’il assiste à cette réunion, il vient me faire des rapports en solitaire, à des heures déterminées.
Je poursuis, pas d’interruption pour le moment, on ne fait que répéter les premières consignes données en arrivant à la capitale, la nuit dernière. Ma dextre s’empare de trois nouvelles pièces. Le Fou, la Tour et le Cavalier. C’est ce dernier que je place le premier sur la carte, au cœur de la capitale. — Springer s’occupe des escarmouches, je veux commencer à saper le moral de l’ennemi et attiser la flamme de la rébellion dans le cœur de la population. Elle prendra pas si simplement, mais en l’attisant correctement, ça va le faire. Je serai là pour l’accompagner et bientôt nous aurons d’autres paires de bras. Ce qui m’amène à placer la Tour. — Rook remonte la piste des camarades révolutionnaires qui suivaient Samar avant qu’elle ne soit arrêtée. Ils n’ont pas tous été emprisonnés ou refroidis, c’est certain. Nous aurons besoin d’eux dans ce combat. Et enfin, le Fou. — Bishop prend la température au sein de la population, tend l’oreille, ouvre l’œil, glane les petites infos croustillantes utiles et oriente vers qui nous tourner pour remuer la merde. Sans le peuple, c’est quasiment impossible de réussir, ils auront qu’à souffler sur la mèche allumée pour l’éteindre avant qu’elle pète. Et nous, on veut que ça pète.

Je marque un temps d’arrêt, histoire de boire une gorgée de flotte avant de poursuivre en plaçant le Roi sur une maison dessinée à la va vite, dans un coin de la zone. — Je me charge de nous dégoter de quoi mettre le feu aux poudres. Je serai aussi aux côtés de Springer pour les actions chaudes. Chaque soir, nous nous réunirons dans cette piaule pour faire le point et adapter nos actions en fonction de l’avancée du bousin. A partir de cette nuit, on va agresser la garde, on va faire chier les patrouilles de mouettes alors tenez vous prêts, restez sur vos gardes et vous faites pas bêtement coincer. On viendra pas vous sauver les miches si vous finissez en taule, vous me connaissez, la réussite de la mission passe bien avant nos petites gueules. Soyez discrets, sans pitié, et efficaces. On a cinq jours pour mettre en place tout ça. Au cinquième jour, le feu d’artifice commence, de là on aura plus besoin de se cacher et les Black Dogs pourront se déchaîner.
C’est évidemment ce que tout le monde attend, agir dans l’ombre c’est pas forcément notre point fort, même si on se démerde toujours bien pour foutre la merde et emmerder notre monde. — Une dernière chose, vous avez entendu le p’tit chef ? Pas touche aux civils. Pas touche, ça veut dire pas touche si possible. Vous foutez pas non plus dans la merde pour un pauvre péquenot au mauvais endroit au mauvais moment. Vous salopez, vous nettoyez, c’est clair ? Les trois hochent la tête, validant les consignes. Difficile pour mon gang de faire une omelette révolutionnaire sans casser quelques œufs civils, mais on va essayer, promis mon petit Miyamoto. — Vous savez quoi faire jusqu’à demain soir. On en a terminé ici.

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Deuxième jour de l’opération, Tinariwen, la capitale du Pays.


Tapis dans l’ombre, à l’angle d’une ruelle, nous observons.
A quelques dizaines de mètres de notre position, une patrouille royale en mouvement. Le jour ne va pas tarder à se coucher, maintenant. Tous doivent être au courant de l’attaque qu’il y a eu durant la nuit dernière contre des membres de l’armée royale. Une embuscade nocturne, une attaque furtive et rapide, avant de se retirer. Le premier sang versé de l’opération, loin d’être le dernier. Maintenant que nous avons commencé à recruter quelques volontaires à la cause, nos actions vont s’intensifier tout au long des prochains jours. Le harcèlement pur et dur, voilà ce qui attend son altesse et ses fidèles. Je ne compte pas les laisser respirer, si bien qu’ils auront l’impression d’avoir face à eux une bande de clebs enragés les ayant attrapé à la jugulaire pour ne jamais les lâcher.
La patrouille se rapproche, je jette un œil à Springer positionné de l’autre côté de la rue, dissimulé derrière une pile de caisses. Quatre guerriers en armures légères, c’est qu’il fait chaud dans ce foutu pays, on aurait pas l’idée de planquer derrière l’acier irrespirable d’une armure intégrale. On doit les laisser se rapprocher encore un peu, de manière à ce qu’ils arrivent à notre hauteur. Quand c’est finalement le cas, Springer siffle un coup pour attirer leur attention dans sa direction, leur adressant un signe de la main, sourire aux lèvres. C’est le moment qu’on choisit avec les deux nouveaux pour se jeter sur eux. J’assomme le premier d’un coup de batte dans le crâne protégé par son casque, tandis que mes deux compères se ruent sur leur vis-à-vis. Le dernier est neutralisé par une salve de couteaux de lancer, l’un d'eux venant se loger dans la gorge du malheureux, réduisant au silence tout espoir d’alerter des renforts.

Voyant que ma cible gigote encore au sol, je lui en remets une couche pour lui passer l’envie de vivre. — On les vire de là fissa. C’est pas le moment de se faire griller comme des couillons, j’ai encore quelques petites surprises à leur dévoiler. Une fois les corps bougés dans les petites ruelles, à l’abri des regards indiscrets, on dépouille les soldats de leurs fringues et armures avant de les abandonner à leur sort. Reste plus qu’à foutre le camp d’ici, de déposer le butin en lieu sûr et de retourner à l’auberge…

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Troisième jour de l’opération, Tinariwen, la capitale du Pays.


Y’a comme une certaine tension qui pèse sur la capitale au troisième jour de l’opération, exactement ce que je voulais. Il faut dire qu’on a pas lésiné sur les moyens pour remuer la merde, ni sur nos heures de travail. L’accumulation de la fatigue commence doucement à se faire sentir, même si l’excitation en tient la plupart excités comme des puces.
Nous avons multiplié les actions coups de poings sur les positions de soldats de la Marine ou de l’armée royale, frappant différentes positions aléatoirement, déclenchant parfois des assauts dans le simple but de les tenir alerte, quelques échanges de coups de feu avant de filer. D’autres assauts, eux, ont un réel but stratégique, comme récupérer de l’armement ou des munitions, ou se montrer aux yeux de la population en tant que force d’opposition au pouvoir en place et au Gouvernement Mondial. Dans la journée, j’ai entamé ma campagne publicitaire contre l’emprise du Gouvernement sur ces terres. Distribution de tracts anti-Gouvernement, soutien à un pseudo révolutionnaire à l’identité totalement inventée se revendiquant comme natif de l’île et libérateur de son peuple. J’ai même payé un crieur public pour qu’il fasse passer un message tout à l’heure, en plein centre de la ville, durant le grand marché. L’idée c’est d’alimenter le peuple avec un nouvel espoir, avec une autre perspective d’avenir qu’une vie sous l’égide du Gouvernement. Certains y croiront, d’autres resteront fidèles à leur Reine, ça je m’en cogne. L’important c’est de diviser la masse, d’éparpiller le danger et même de grossir un peu nos rangs au passage pour le grand jour.

Demain, je lancerai une autre mission pour accentuer cette fracture, pour que l’union entre le peuple et ses dirigeants se brise plus vite encore…
Miyamoto Musachi

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Miyamoto Musachi
Mer 20 Mar 2024 - 12:12
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Quatrième jour. Jour de la capture du fameux Maurice. Comment le révolutionnaire comptait-il s’y prendre ? En pleine rue, au retour de sa soirée, alors qu’il titubait ? Trop risqué. Il s’agissait d’un soldat de la marine, potentiellement armé, et évidemment connu du quartier. S’il ne l’assommait pas du premier coup, le grabuge risquerait d’alerter la population aux alentours et des renforts rappliqueraient, mettant un terme définitif au sauvetage de Samar. Le taciturne ne pouvait pas se le permettre. L’échec n’était ici pas une possibilité. Au-delà de l’importance stratégique d’avoir cette demoiselle à ses côtés, on parlait surtout de la vie d’une jeune femme qui serait sacrifiée à tort.

La solution la plus sûre serait d’infiltrer son appartement et de patiemment l’y attendre. Il s’était concoctait une espèce de sérum de vérité, à la fiabilité discutable, mais étant donné l’état dans lequel arriverait sa cible, aucun problème. Quant à l’appartement en question, Musachi avait eu le temps de remarquer la même bougie s’allumer à chaque retour de soirée, au moment où son homme entrait. Il eut même aperçu, gêné, un sous-vêtement voler de cette même fenêtre et atterrir non loin de sa position. Pour y pénétrer, ses outils du « parfait cambrioleur » devrait l’aider à ouvrir la porte sans la forcer et éveiller les soupçons. Seul bémol : ne pas être vu par les voisins. Pour cela, Miyamoto avait pensé à venir aux alentours, heure à laquelle la majorité des travailleurs mangeaient. Mais pas seulement les travailleurs.

Midi approchait à grands pas. Le jeune traversa la rue et entra d’un pas décidé dans l’immeuble en question. Sans hésiter, il monta les quatre étages. L’odeur des repas embaumait tout l’escalier. Pour l’instant, personne à l’horizon. Il arriva aux pieds de la porte et déballa sa petite trousse à outils. Après une rapide observation de la serrure, il saisit un petit tournevis et une sorte de clé Allen, avec lesquelles il s’attaqua méticuleusement à la serrure. La tâche s’annonçait plus délicate qu’il l’imaginait. D’autant plus qu’il entendit une porte claquer deux étages plus haut. Pourtant, il le savait, il était proche du but. Une question de rotation. Ses craintes se confirmèrent quand il entendit des pas rapides descendre. Deux options : ramasser ses affaires et partir ou ramasser ses affaires et partir. Obstiné, sans doute à défaut, le révolutionnaire prit le risque de forcer davantage l’axe et réaliser la rotation souhaitée. Clic ! Le verrou débloqué, la porte s’ouvrit. Musachi ramassa à la hâte son matériel, entra brusquement et ferma rapidement. Il entrevit rapidement les pieds de l’homme qui descendait les escaliers.

Adossé derrière la porte, essoufflé par le stress accumulé en si peu de temps, le front perlé de sueurs, il tenta de retrouver son calme. Rapidement, l’appel du devoir l’appela et il se mit à inspecter les lieux. Malgré la désinvolture qui se dégageait de ce matelot, on pouvait dire qu’il gérer son logis comme un bon marine. L’appartement était aéré, son lit précautionneusement fait, la vaisselle nettoyée et rangée. Le temps d’un instant, le taciturne eut même peur qu’une tierce personne se trouvait dans les lieux pour tout gérer en l’absence de sa cible. Mais après une inspection plus minutieuse, rien ne fut révélé. Il se trouvait seul. Et maintenant ? Il avait presque la journée, sans doute la soirée entière pour réfléchir. Il pensait se dissimuler dans le placard de la chambre de Maurice et le prendre par surprise au moment le plus opportun, quand il aura baissé sa garde.

Ce problème résolu, Miyamoto pensa à Bargest. Il espérait que tout allait bien pour lui. Mais s’il avait décidé de le solliciter, c’était bien parce qu’il avait confiance en lui, à sa détermination et à ses méthodes, certes discutables, mais ô combien efficaces. Le taciturne pensa également à Samar, qu’il ne connaissait pas, mais qui devait se sentir bien seule sa cellule, attendant patiemment son exécution. Cette seule pensée hérissa ses poils et le rembrunit. Et les heures passèrent très lentement, sauf dans la tête du jeune qui ne cessa de penser à l’avenir de la cause. Avec El Ghamal, Miyamoto pourrait tenter de contacter d’autres personnalités importantes de la cause, peut-être Richard Bontemps dont la sagesse pourrait guider les jeunes fougueux.

Le soleil commençait à s’incliner. Musachi se rendit discrètement à la fenêtre et inspecta les passants dans la rue. Après quelques minutes, Maurice approchait d’un pas relativement las. La journée semblait avoir été longue et il portait le poids du monde sur ses épaules. Quoi de mieux que s’hydrater le gosier après un tel labeur ? Mais non. Il passa devant son bar préféré, s’arrêtera quelques instants devant la devanture, puis poursuivit sa marche jusqu’à l’entrée de son immeuble. Pourquoi fallait-il que ça tombe aujourd’hui ? pesta intérieurement le révolutionnaire. Il prépara rapidement sa seringue à la hâte et se planqua dans le placard, non loin du lit de sa cible. La clé dans la serrure, la porte s’ouvrit. Alors, il surprit une conversation entre sa cible et un voisin.

« Tiens ! Comment va mon Maurice ? On va s’prendre un canon ?
- Pas ce soir, l’ami. La journée a été longue.
- T’es pas rentré chez toi ce midi ?
- Pouahaha ! Impossible avec ce qu’on m’a collé comme boulot. Avec une exécution pareille, les préparatifs sont exceptionnels.
- Ah. Je pensais. Bon, allez, t’es sûr ? Même pas un p’tit coup ?
- Non, vraiment, mon seul souhait est de dormir. La même journée m’attend demain. »

La porte se ferma quelques instants plus tard. Ainsi, notre homme avait eu une rude journée à cause de la préparation de l’évènement de demain. Il se dirigea aussitôt dans sa chambre et s’écroula à plat ventre sur son lit, comme le ferait un enfant après une journée d’école. Mais tel un félin, Miyamoto prit son temps et attendit d’entrevoir une respiration régulière, signe d’un endormissement. Ce fut après quelques minutes, le corps complètement inerte et le cycle respiratoire régulier, que la porte de l’armoire s’ouvrit délicatement. Il approcha à pas de loup, à la fois lents et stables, jusqu’aux pieds du lit. Enfin, il bondit comme un chat sur sa proie, à califourchon pour immobiliser l’ensemble du corps, une main appuyant la tête, l’autre injectant le sérum au niveau de la nuque. Au départ, le marine se débattit ardemment, puis finit par se calmer et replonger dans un état de somnolence.

« A nous deux, Maurice. », fit le jeune homme en préparant sa victime pour l’interrogatoire.

Bargest

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Bargest
Mer 17 Avr 2024 - 22:55
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Quatrième jour de l’opération, Tinariwen, la capitale du Pays.

Cinq jours pour retourner tout un peuple contre ses dirigeants, même avec des antécédents de mouvements révolutionnaires, le Bargest a vite compris que ça allait faire trop court. Surtout, cinq jours sans pouvoir réellement secouer là où il y a besoin de le faire, c'est-à-dire dans les consciences des gens du petit peuple. Miyamoto ne voulant pas que les BlackDogs y aillent trop fort avec les habitants, imposant même qu’aucun mal ne leur soit fait et surtout de ne pas provoquer de perte civile. Un ordre qui n’aura eu de cesse de triturer les méninges du Bargest depuis qu’il l’aura entendu, le barbu au blouson noir se posant inlassablement la même question en boucle. Comment Miyamoto s’imagine que le déclic aura lieu dans les consciences, si personne ne vient faire éclater une grosse bombe dans leur cervelle de moutons asservis ? Si au départ, l’homme à la batte pensait pouvoir s’y accommoder et la jouer à la manière du jeune bretteur en costume, évitant ainsi un maximum de se salir les mains, d’entacher les rues de la ville avec le sang d’innocent, en cet instant très précis du quatrième jour de l’opération, Bargest en était arrivé à un constat très simple : Il en avait plein les miches de se plier aux ordres d’un autre.
Fatigué d’essayer tout juste après avoir commencé, il ne lui aura fallu que quelques jours pour se rendre compte qu’il n’était pas fait pour se plier au commandement d’un autre, pas de cette manière en tout cas. Qu’il collabore avec un autre camarade révolutionnaire pour des opérations de plus grande envergure comme celle qu’ils menaient actuellement, pourquoi pas, avec plaisir même, mais pas en reniant sa véritable nature. Lui qui déteste la demi-mesure, lui qui affectionne tant la violence et l'extravagance, qui a le sens du spectacle et des actions choquantes, de celles qui impriment les esprits et bouleversent les consciences, il refuse d'étouffer plus longtemps le monstre cauchemardesque qu’il est vraiment. Ce n’est pas pour rien si son identité dans la révolution se résume à un pseudonyme, à une entité, le Bargest. Ce n’est pas pour rien si le Chien Noir s’est donné pour objectif personnel de hanter le Gouvernement Mondial, de le faire tomber. Faire comme les autres le veulent, il a déjà tenté l’expérience. Ailleurs, avant, ça n’a apporté que des emmerdes et un lot de frustration plus gros que les baloches d’un taureau.

Alors il a décidé d'en mettre partout.
Et en apprenant le remaniement de l’opération, la modification de certaines parties du plan, ses hommes n’ont pas manqué de se réjouir. Eux aussi semblaient frustrés par la situation dans laquelle leur meneur les avait embarqués. Pas comme ça qu’ils bossent, pas leur façon d’agir, pas leur façon d’être, pas ce qu’ils aiment. Tous sont des révolutionnaires dans l’âme, oui, des types qui s’opposent au Gouvernement, oui, mais ils sont avant tout les pires raclures que ce monde peut offrir. Ce qu’ils veulent, c’est détruire ce monde pour le remodeler à leur image, pas juste pour faire plaisir au petit peuple. Alors vous pensez bien que d’être forcés de se comporter comme de bons samaritains ne leur plaisait pas franchement…
Croyez bien qu'aujourd'hui, le peuple de Sinah ne va pas avoir le choix que de rejoindre la révolution. Le Chien Noir ne compte pas leur laisser le choix, il entend bien leur forcer la main de la pire des manières possibles. Pour cette belle occasion, Springer, Rook et Bishop font partie du coup, ainsi qu’une dizaine d’autres sympathisants à la cause qui ont grossi les rangs ces derniers jours. Sauf qu’aucun d’entre eux ne porte le blouson noir des BlackDogs ou leurs habits habituels, le groupe a enfilé les uniformes qui ont été volé aux soldats de la Marine tout au long des nombreuses embuscades et attaques ayant été menées par les rebelles depuis leur arrivée.

C’est ainsi, sous les traits de leur ennemi, qu’ils pénètrent au beau milieu d’une large allée commerçante, feintant d’être une patrouille de plus comme les habitants peuvent en voir passer tout au long de la journée. Deux hommes de Bargest ont été postés en hauteur, faisant les guets sur les toits afin de repérer une éventuelle arrivée de renforts. Ils ne perdent pas de temps, les révolutionnaires déguisés, pour entrer en action.
Mené par un Bargest profondément impliqué dans son rôle de chef de patrouille, casquette blanche sur le crâne et uniforme de la Marine sur le dos, ils s’approchent d’un étal de fruits et légumes. — Bonjour Chef ! Vous souhaitez déguster un de nos merveilleux fruits ? N’hésitez pas, bien juteux comme ils sont, ça va vous désaltérer par cette chaleur étouffante ! Le vendeur, un natif du coin dans la quarantaine, l’accueille avec un merveilleux sourire, une bonne humeur qui semble naturelle. Tous les habitants ne sont pas favorables à la présence permanente de la Marine, d’autres pensent qu’ils se sont largement imposés, cherchant à chaperonner la royauté qui ne serait pas réellement au pouvoir contrairement à ce que la famille royale veut leur faire croire depuis des années. C’est sur ce mélange de flou et de suspicions que veut jouer Bargest, en saupoudrant allègrement le tout de violence gratuite et d’horreur. — C’est Sergent, pour vous. Ton cassant, Bargest lui adresse un regard dédaigneux. — Pourquoi pas. J’espère qu’ils seront meilleurs que ceux que j’ai mangés plus tôt. Si infecte que j’ai failli en mourir ! Un malaise s’installe progressivement, le vendeur faisant de son mieux pour ne pas manifester ses émotions. Entendre un collègue marchand se faire dénigrer ainsi que la qualité des produits de leur région, ça ne fait jamais plaisir à personne. En temps normal, Jamaal Machazair, le gérant du stand, aurait trouvé à redire pour défendre la réputation d’un collègue, mais pas ici. Pas cette fois, pas face à ce Sergent et à son regard inquiétant, hostile. Pas alors qu’une tension oppressante s’installe progressivement autour d’eux, faisant craindre au plus profond de lui le pire.

Jamaal s’affaire à sélectionner un fruit bien mûr et juteux, au goût prononcé et sucré dont ses clients raffolent. Et tandis qu’il se retourne vers le Sergent, lui tendant d’un air faussement assuré la marchandise afin qu’il lui donne son avis, il remarque du coin de l’oeil quatre soldats se détacher de la patrouille pour aller inspecter l’étal d’épices quelques mètres plus loin. Une situation qui aurait dû lui paraître banale encore une fois, mais qui provoque en lui un malaise grandissant et une telle inquiétude qu’il peine à la dissimuler.
Pour autant, le faux Sergent n’en relève rien, se contentant de prendre le fruit et sortir un grand poignard de sa ceinture avant de couper un morceau du fruit qu’il enfourne dans sa bouche. Il n’a pas mâché plus de trois fois qu’il recrache son contenu à la face du vendeur, dans un air de dégoût exprimant à quel point la dégustation lui semble atroce. — Mais qu’est-ce que c’est que cette merde encore ?! Tu cherches à m’empoisonner toi aussi ?! Sans même attendre de réponse, Bargest saisit Jamaal par le col et ramène son visage contre le sien, le front du malheureux marchand écrasant la casquette à l'effigie de la Marine. — Y’en a marre de bouffer votre merde. Y’en a marre de devoir racler pour vos fruits à la con et vos viandes dégueulasses. D’un geste violent, le Chien Noir repousse son interlocuteur en arrière qui s’écrase contre les cagettes de produits, tout se renversant sous son poids. — Y’en a marre de voir vos sales gueules. Il agite la main droite dans un arc de cercle, un doigt tendu vers le ciel. Un signal pour ses subordonnés qui comprennent immédiatement.

Le signal de la dévastation.
Les soldats se mettent à tout saccager, renversant les tables, écrasant la marchandise, envoyant valdinguer les présentoirs. Ils insultent les marchands, bousculent les habitants et menacent même les plus téméraires de recevoir une raclée s’ils ne reculent pas. Le ton monte, la peur gagne la population et l’escalade de violence se poursuit. Un homme se ramasse un coup de crosse, se retrouve roué de coups à terre. On crache au visage de sa femme, l’envoie embrasser la poussière d’une balayette. La colère gronde en réponse à cet acte de pure lâcheté, on cherche à rendre les coups, restaurer l’honneur d’une femme humiliée. Le Sergent incarné par Bargest s’avance et coupe en deux la ligne instaurée par ses hommes. Il fait face à ce mari dont le cœur s’est embrasé et l’esprit enfumé réclame justice, il ne cherche même pas à discuter, le Bargest. Il sort son révolver de son holster, le mari observe avec effroi cet homme censé représenter la justice braquer une arme mortelle juste entre ses deux yeux, à bout portant. Que la situation puisse dégénérer à ce point, il ne l’aurait jamais imaginé.
Oui, depuis quelques jours les soldats de la Marine lui paraissent plus nerveux, plus à cran, mais c’est à cause de ce que racontent les rumeurs, se disait-il. Beaucoup disent que les patrouilles se font attaquer régulièrement par un groupe d’insurgés cherchant à renverser le pouvoir en place. Alors non, il n’était pas surpris de voir des visages plus fermés, des manœuvres plus sèches, des soldats plus méfiants.

Est-ce que pour autant il s’était imaginé se retrouver un jour face au canon d’un pistolet d’un de ces soldats ? Jamais.
Est-ce qu’il aurait pu penser entendre la voix de sa femme se briser dans l’air dans un hurlement de détresse devant la mort imminente de l’être aimé ayant pris sa défense ?
Est-ce que même après ce déchaînement de violence à leur égard, ça lui aurait traversé l’esprit que le Sergent appuierait sans une once d’hésitation sur la détente, lui faisant sauter la cervelle dans la foulée ?
Non, bien sûr que non.

Et pourtant tout ça est arrivé.
Si vite que personne n’a eu le temps de réagir.
Si vite que le choc les as tous cloués sur place, tandis que la patrouille de Marines quittait les lieux.
Si vite que, lorsque les soldats de l’armée royale sont arrivés sur place, il n’y avait déjà plus aucune trace des coupables.
Si vite que les témoignages ont été unanimes. Ce sont des soldats de la Marine qui ont fait ça.

Pas moins de trois heures après ce drame, une patrouille de vrais soldats de la Marine a été prise à partie par quelques hommes portant les armes et armures de l’armée royale. Si Jamaal avait été là, il aurait très certainement pu identifier l’homme à la tête de ce détachement de guerriers au service de la Reine. S’il avait assisté à cette présumé vendetta, il aurait signalé à quel point le Sergent ayant abattu le mari de la femme ressemblait exactement au même officier dirigeant la patrouille de soldats royaux.

Mais Jamaal n’étant pas présent sur la deuxième scène, ce quatrième jour s’achève sur un bain de sang et un embrasement des forces en présence. Pas encore assez pour que tout le pays s’entretue, mais juste assez pour la grande explosion de demain…

Cette nuit, Bargest s’endort l’esprit léger et le sentiment du devoir accompli. Ce qu’il a vraiment hâte d’être à demain…
Miyamoto Musachi

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Miyamoto Musachi
Jeu 18 Avr 2024 - 11:46
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Cinquième et dernier jour. Ayant très peu dormi, Miyamoto ressentait une fatigue extrême en arrivant à la caserne. Rapidement, on lui colla un rôle dans le chantier en vue de préparer l’exécution de Samar, comme lui avait avoué Maurice. Les tâches furent relativement simples, tant elles consistaient à ramener des planches de bois aux charpentiers, à les maintenir dans une certaine position pour les fixer et ainsi monter l’échafaudage. Le temps passa bien rapidement jusqu’à l’heure du déjeuner. C’était le moment ou jamais d’accéder aux cachots dans un autre bâtiment, non loin de la garnison. Le révolutionnaire se dirigea vers le réfectoire pour prendre un plateau et se dirigea ensuite vers les cachots. A l’entrée se trouvait un soldat. Eddy. Maurice lui en avait parlé au cours de son interrogatoire. Il faisait semblant de l’apprécier, d’être sympa avec lui, seulement pour avoir quelques services en retour. En réalité, il ne pouvait pas le blairer et le trouvait absolument ringard. Mais ce type rêve tellement d’actions, de quitter l’accueil des cachots, qu’on pouvait facilement le manipuler, du moment que les supérieurs ne remarquaient rien.

« Salut, Eddy ! Je ramène le dernier déjeuner pour la détenue. », fit-il avec un clin d’œil moqueur.
« T’es toujours aussi con mon Maurice. Apporte-lui en personne et assume tes conneries. », rétorqua le dénommé Eddy. Le révolutionnaire, lui, stationna quelques instants face au soldat, mal en point.
« Tu sais quoi ? J’ai la gerbe. File manger avec les autres, je prends ton tour de garde. Tu me revaudras ça plus tard. »
« T’es sûr ? »
« Certain. J’peux rien avaler. J’me suis encore retrouvé dans un traquenard hier soir. On fait comme d’habitude. Tu bouffes pendant que je roupille tranquillement ici. Une cellule à garder, c’est pas la mer à boire. »

L’arrangement était rôdé entre les deux hommes depuis bien longtemps. Eddy sortit en chantonnant un air connu. Miyamoto descendit au niveau des cellules, vidées pour n’accueillir que cette criminelle révolutionnaire qui servira d’exemples à tous les siens. Il n’y avait pas de lumière. Contrairement aux cales des navires, les cellules n’étaient pas très humides mais conservaient une certaine fraîcheur. Une silhouette se trouvait recroquevillée sur elle-même. Le tissu de ses vêtements semblait sale, tout comme ses cheveux gras. Malgré l’obscurité, Musachi fut surpris en voyant deux petits humides, larmoyants, témoignant non pas de la tristesse, mais bien une rage inconditionnelle contre ce système. Des yeux ardents qui attaquaient tous ceux qui s’approchaient trop d’elle.

« Bonjour, Samar. Ne me réponds, n’esquisse aucun mouvement. Je m’appelle Miyamoto et dans quelques minutes, je te libèrerai. »

Un éclat d’espoir se mit à briller dans les yeux de la jeune femme. Mais elle resta méfiante. Compréhensible.

« Je ne te demande pas de me croire. Lorsque j’aurais reçu un certain signal, je te sortirai de là et nous devrons immédiatement nous fondre dans la masse. En attendant, je t’en prie, mange un peu. Ta liberté dépendra de la distance que tu seras capable de courir. »

Le révolutionnaire remonta à l’étage, s’installa et s’amusa avec les clés des serrures. En réalité, un stress commençait progressivement à s’emparer de lui. La suite de l’opération dépendait totalement de Bargest et son équipe. Et cela l’inquiétait. En effet, ce matin, les soldats parlaient d’un incident survenu au cours de la journée d’hier. Un officier aurait pété un plomb et tiré à bout portant d’un homme. Ces quartiers étant laissés à l’abandon, les renforts mirent du temps à arriver et la situation était rapidement devenue ingérable. Que diable avait fait ce monstre de Bargest ? Miyamoto plaça ses mains sur son visage, complètement anéanti par cette pensée. Ce fut à cet instant qu’Eddy entra précipitamment, tombant sur un Musachi au visage cerné, le regard complètement vide.

« Oula ! J’allais te dire qu’on t’attend pour un renfort sur Ninema, mais laisse tomber. Regarde-moi dans quel état t’es, mon vieux. », dit Eddy en pouffant de rire.
« Pourtant, j’aurais absolument tout préféré que de rester ici… »
« Tu peux oublier, l’ami. Apparemment, ça chauffe grave, là-bas. Des collègues sont grièvement blessés, d’autres apparemment morts. C’est une guerre civile. Ninema est en train de s’embraser. Depuis l’temps que je rêve d’un peu d’action. Vrai qu’on s’fait chier ici. », expliqua-t-il presque sérieusement au révolutionnaire qui jouait la déception. « Allez, surveille-moi l’autre dinde. Ça devrait aller. C’est à peine si elle bouffe. »

Puis il s’en alla. Le révolutionnaire se leva précipitamment, entrouvrit la porte et observa les mouvements dans la cour. Les soldats, en ligne, s’armèrent et se positionnèrent en plusieurs colonnes. Rapidement, prouvant que la situation l’exigeait, ils prirent la route. Tout aussi rapidement, Miyamoto sortit une cape qu’il avait dissimulé sous ses vêtements et courut ouvrir la cellule de Samar. Il lui balança la cape. « Enfile ça et suis-moi », dit-il. Hélas, la demoiselle ne semblait pas vouloir se mouvoir. Cependant, Musachi put s’apercevoir qu’elle avait mangé son repas. Tout n’était peut-être pas perdu. « Samar, on doit t’exfiltrer au plus vite. L’armée révolutionnaire a plus que jamais besoin de tes compétences. ». Ce fut l’élément déclencheur. Le fait d’avoir simplement mentionné l’Armée Révolutionnaire réveilla en elle cette flamme presque éteinte. Samar vivait pour la cause et rien ne pouvait l’écarter de ce chemin. Pas même la mort. Elle enfila la cape et sortit de sa cellule.

Ils s’arrêtèrent devant la porte de sortie que le taciturne entrouvrit une nouvelle fois. Le dernier escadron partait. « C’est quoi la suite ? », demanda la prisonnière, soudainement plus bavarde. « Quitter la garnison et atteindre un premier check-point dans lequel on nous fera un rapport de la situation. Nous devrons ensuite atteindre le point d’exfiltration au bord du fleuve Lin, qui nous mènera à la mer pour prendre le large. », rétorqua calmement le révolutionnaire en continuant d’observer les mouvements extérieurs.
« Combien êtes-vous ? »
« Pas assez. »
« Super. La cause m’envoie des amateurs en sous-effectif. »
« Il n’y a pas de cause. Si tu parviens à finir la journée en un seul morceau, ce sera uniquement grâce à moi et quelques copains. Les partisans ne demandent qu’à être réunifiés et je compte bien sur tes compétences pour y parvenir. Le Ragnarök sommeille et attend patiemment le retour de son armée. »
« Le Ragnarök. », murmura la femme originaire de Sinah, comme prise d’une illumination.

Ce fut probablement à cet instant que Miyamoto réalisa le poids des légendes dans l’esprit et le cœur des gens. Pendant un court laps de temps, le coin se retrouva désert et ce fut le signal pour courir. Les deux jeunes gens prirent leurs jambes à leur cou et coururent le plus rapidement possible jusqu’à un petit bosquet. Quelques instants plus tard, des soldats de la garnison quittèrent le bâtiment principal et se dirigèrent vers les cellules. Dans peu de temps, donc, une alerte sera lancée pour retrouver la fugitive. Inutile de commenter, les deux révolutionnaires comprirent rapidement. Les trois soldats entrèrent, Samar et Miyamoto décampèrent. Combien de temps après, ils l’ignoraient, mais des cris et le son des cloches leur parvenaient aux oreilles. Ils restèrent focalisés sur leur avenir et poursuivirent leur course jusqu’à s’enfoncer dans la capitale. Le taciturne retira son uniforme de la marine et la jeta dans une poubelle.

« Nous devons attendre ici. », dit calmement le jeune homme.
« Attendre ? Tu te moques de moi, Miyamoto ? La capitale s’agite, des patrouilles sont à nos trousses, toutes les ruelles vont être inspectées. Profitons de notre avance. », rétorqua la demoiselle d’un ton faussement calme.
« Nous attendons ici. », répéta sèchement Musachi.

Des sons leur parvenaient. Ils entendaient la population s’agiter, les fouilles de la marine s’intensifier. Le danger se rapprochait à mesure que les minutes s’écoulaient. Miyamoto était prêt à partir s’il le fallait. Mais alors qu’il réfléchissait à un second plan, un bruit métallique se frottant au sol lui parvenait. Plusieurs personnes. Un sifflement. Cette foutue batte qui grinçait au contact du sol… Bargest. Il arriva tout fringuant, tout sourire, satisfait de son travail. Oui, théoriquement, sa mission était un véritable succès. Néanmoins, la mise en œuvre faisait enrager le jeune homme qui n’avait pas prévu un tel massacre. Il repensa alors à une phrase de Ragnar et ne put s’empêcher de la formuler à voix haute : « Toute révolution nécessite du sang. »

A cette phrase, Bargest ne put s’empêcher de sourire en affichant toutes ses dents. Certaines personnes avaient besoin d’u électrochoc pour se sortir de cet état de léthargie. On leur marchait dessus mais acceptait cela. Bargest fut cet électrochoc. Musachi dut faire un effort considérable pour ne rien laisser paraître et se ressaisir. « Maintenant que nous tous rassemblés, nous devons quitter les lieux le plus rapidement possible. Bargest, tes hommes et toi, comme convenu, ouvrirez la voie avec toute la… subtilité dont vous êtes pourvus. Je fermerai la file au cas où des poursuivants se rapprocheraient un peu trop. ». Il sortit une boussole de la poche de son pantalon et observa la direction à suivre. « Le point d’exfiltration est connu de tous ? Un kilomètre sud de Ninema, à la petite embarcation qui nous attendra. Ce sera bruyant et sanglant. Nous devrons faire vite. »

Tous acquiescèrent. Tous étaient heureux de pouvoir se déchainer. Le jeune homme au regard froid tendit un couteau et pistolet à silex à la fugitive. « Ça pourrait te servir. », rajouta-t-il avec une pointe de compassion. De réputation, il savait que Samar n’appréciait guère les champs de bataille, et encore moins d’ôter personnellement la vie d’autrui. Ce raisonnement était, aux yeux de Miyamoto, totalement hypocrite étant donné qu’elle contribuait largement à certains massacres, dissimulée dans sa tanière. Des mentalités devaient changer, s’affirmer et cela commencerait dès ce jour. « En route ! »
Bargest

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Bargest
Dim 28 Avr 2024 - 0:36
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La lutte des classes, voilà le point sur lequel Miyamoto avait insisté auprès de Bargest afin que le peuple de Sinah ne se retourne contre ses dirigeants. Une idée ingénieuse en soit, qui allait fonctionner à coup sûr, mais avec si peu de temps devant eux, le Chien Noir de la Révolution n’avait pu se permettre d’y aller de façon trop passive, trop douce. Chambouler les esprits en cinq jours seulement, cela s’était révélé impossible sans faire couler le sang d'innocent ni causer de pertes civiles. Le quarantenaire à la batte barbelée l’avait bien compris, ainsi avait-il trahi sa parole, mais s’était assuré de réussir sa part de la mission. Car en effet, au cinquième jour de l’opération libération de Samar, la capitale subissait l’une de ses crises les plus importantes sur ces dernières années.
Pour cause, le peuple réclamant réparation, des explications quant à l’attitude horrible des soldats de la Marine à leur encontre. Un Sous-Officier avait exécuté sans aucune raison un pauvre homme sous les yeux de sa femme et personne n’était en mesure de justifier cet acte. Pire encore, la garde royale semblait avoir pris la décision de régler le problème à la dure en se heurtant aux troupes de la Marine. Tout cela apportait une belle confusion au sein de chacun des camps, qui ne pouvait pas totalement se fier aux autres sans craindre un couteau dans le dos ou une balle dans la tête. Et pour accentuer le phénomène et totalement scellé le sort des prémices d’une révolution, à la première heure de l’après-midi, peu de temps après le repas, un attentat frappa Tinariwen.

Une violente déflagration secoua la capitale, frappant au sein d’une zone résidentielle abritant des milliers d’habitants. Si l’explosion ne fut pas assez violente pour frapper tout le quartier, elle le fut suffisamment pour réduire en miettes une dizaine de logements. Plusieurs dizaines de civils touchés, femmes, hommes et enfants sans distinction, impossible sur le moment d’établir un bilan concret, d’énumérer les morts et les blessés. Une panique totale, une confusion à son paroxysme et des autorités amenées à intervenir alors que la confiance s’est définitivement envolée des cœurs des gens. La colère gronde et les larmes sont dépassées par l’indignation, comment peut-on laisser faire de telles atrocités ? Est-ce réellement le coup de dangereux criminels ou encore l'œuvre d’un Marine véreux ayant basculé dans la folie et s’adonnant impunément aux pires atrocités ?
Pour ne rien arranger, des petits groupes révolutionnaires formés par Bargest la veille prennent à partie les escouades de la Marine ou de la garde royale afin d’entraver les secours, de perturber la riposte et enfoncer un peu plus le clou. Certains agissent même encore sous les uniformes des mouettes, afin d’attiser la méfiance et la confusion entre les deux groupuscules des autorités. Les rebelles ne font évidemment pas le poids face au nombre et ne sont pas là pour gagner une guerre, mais bel et bien pour permettre au Musachi et à la prisonnière qu’il est venu libérer, de s’enfuir de la garnison et de regagner le point de ralliement où Bargest les retrouvera.

Le Bargest, quant à lui, se donne à coeur joie dans sa mission. Ayant pris un instant pour admirer les baraques brûler sous les flammes, lui et une poignée de ses hommes ont ensuite pris la poudre d’escampette, direction le point de rassemblement. Il sait déjà que le petit chef en costume ne sera pas content d’apprendre ce qu’il a fait, de constater qu’il n’a pas tenu parole et que les méthodes utilisées ont largement dépassé ce qu’il avait demandé. Mais il s’en fiche éperdument, il y a longtemps déjà qu’il ne se considère plus sous les ordres du sabreur dans cette mission, mais bel et bien comme un allié, un associé. Musashi mène son combat à sa façon et c’est tout à son honneur, mais le Bargest ne connaît pas d’autres méthodes pour lutter contre le Gouvernement que par la terreur et la violence. En abandonnant son identité il y a des années de cela et en prenant le pseudonyme de Bargest, monstrueux chien noir hantant les terres et les mers de ce monde, il s’est fait une promesse. Celle de voir l’empire et l’emprise instauré par le Gouvernement Mondial disparaître sous les flammes. Et surtout, en être la cause. Devenir la bête noire du Gouvernement. Pour y parvenir, les états d’âmes ne sont pas permis, ni même la pitié ou l’indulgence. Le Royaume de Sinah a eu sa chance par le passé, une figure de la révolution est même venu tenter de changer les choses, ils ont refusé la main tendue. Aujourd’hui, le Bargest a scellé leur sort et sa sentence est irrévocable.

La batte ruisselant de sang et son blouson noir en cuir de cheval souillé d’hémoglobine, c’est tout étincelant qu’il se présente à son allié.

Toute révolution nécessite du sang, hein ? Le petit ne croit pas si bien dire. Cette phrase lui arrache un sourire mauvais, empreint d’une touche de fierté. C’est qu’il a l’air de commencer à ouvrir les yeux, le jeune rebelle idéaliste. Bargest ne l’imagine pas tenir bien longtemps sur ce chemin en persistant à mener le combat avec son pseudo code d’honneur à la con et sa moralité puante et surtout, affaiblissante. L’ennemi qu’ils combattent n’a pas de morale, lui. Il ne se soucie pas de laisser traîner quelques cadavres dans son sillage, ni de faire souffrir des populations pour parvenir à ses fins. S’ils veulent mettre un terme à la domination du Gouvernement Mondial, ce n’est pas en jouant les pacifistes aux belles paroles qu’ils y parviendront. Tout ce que gagnera Musashi en la jouant ainsi, c’est de finir enterré aux côtés des autres camarades révolutionnaires morts pour la cause.
— Si les gars ont bien bossé, Nimea doit connaître sa petite guerre civile elle aussi. Y’aura pas de temps mort entre ici et le navire à atteindre, alors accrochez-vous. Serrez les dents, resserrez les miches et foncez sans vous arrêter, l’agitation devrait détourner le plus gros de l’attention. Une mise au point nécessaire avant que le petit groupe ne s’élance en direction des portes conduisant à l’extérieure de Tinariwen.

Le gros des troupes ennemis était occupé au cœur de la capitale, ainsi que dans le quartier résidentiel dans lequel l’attentat avait eu lieu. Les rebelles recrutés par les hommes de Bargest durant ces derniers jours avaient reçu pour consignes de combattre les forces de l’ordre, de tenir bon jusqu’à ce que le second meneur de l’opération ne libère la grande Samar. Seulement le chef des Black Dogs avait omis de mentionner que rien n’était prévu pour eux ensuite. Une fois Samar libérée, Bargest, Miyamoto et quelques hommes quitteraient la capitale pendant que les révolutionnaires sur place occuperaient l’ennemi autant que possible. Mais après ? Eh bien, rien. Pas de plan de sauvetage pour eux, ni de signal de repli ni rien. Des pions sacrifiables, qui finiraient tués ou capturés, voilà la finalité qui attendait ces hommes laissés sur place. Encore un détail du plan que Bargest s’était bien gardé de renseigner à son camarade maniant l’épée. Sans aucun doute qu’il aurait été révolté d’apprendre de quelle façon leurs frères étaient jetés en pâture…
Pour les membres du gang du révolutionnaire extrémiste, aucune surprise. Telle était la condition pour revêtir ce blouson noir dont ils étaient si fiers, accepter de devenir un pion sacrifiable à tout moment. Aussi, les hommes en blousons noirs combattant dans les rues de la ville alors que leur chef fuyait en sens inverse le faisaient en tout état de cause, sachant qu’ils menaient là leur dernière bataille. Quant aux autres… leur annoncer leur fin n’aurait servi à rien, si ce n’est jeter de l’eau sur la flamme de la révolte brûlant en eux, non ?

— On arrive aux portes ! Braille un Springer galvanisé par le chaos ambiant et la violence. En effet, ils arrivaient aux portes. Et si jusqu’ici, ils avaient pu se glisser dans les rues et ruelles sans trop se heurter à une résistance trop importante, la situation aux portes était à un degré différent. Comme s’y attendait Bargest, en réaction à l’état d’urgence qui avait été sonné peu de temps après l’explosion, les portes avaient été fermées et les entrées et sorties de Tinariwen déclarées interdites. Aussi, un bon paquet d’hommes de la milice locale faisaient bloc devant les portes, les armes à la main. — Springer, Rook, Bishop, vous savez quoi faire. Déclara l’homme à la barbe grisonnante sans même adresser un regard aux trois concernés, faisant tournoyer sa batte d’un mouvement de poignet. — Quant à vous… le plan concernant cette partie-là est très simple nous concernant… Battez-vous. Tenez assez longtemps pour voir ces fichues portes s’ouvrir ou crevez ici, mais j’ai prévu aucune solution miracle. Inutile de chercher à enjoliver la situation, il n’y avait pas trente-six solutions pour atteindre le désert, ils allaient devoir se battre et survivre jusqu’à ce que le trinôme en blousons noirs parvienne à leur ouvrir les portes.
Miyamoto Musachi

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Miyamoto Musachi
Mer 1 Mai 2024 - 17:38
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Ils coururent dans les rues, abandonnant certains des hommes de Bargest au combat. Ils ne semblaient pas s’en soucier, ni crier au scandale, comme si un accord tacite avait été passé entre eux. Miyamoto n’aurait jamais pu faire une chose pareille et se réjouissait lâchement d’avoir l’homme à la batte et son équipage à ses côtés. Mais malgré tout ces efforts, cette avancée sans encombre, ils se retrouvèrent non loin de la grande porte, fermée et férocement gardée par la milice locale. De tous les obstacles rencontrés, celui demeurait le plus robuste. La Révolution n’existait plus en tant que telle et personne ne pouvait se douter qu’un groupe tenterait de secourir une femme insignifiante. Il s’agissait pourtant de personnes aussi insignifiantes que cette dernière.

« Survivre dans la mêlée. Rien que ça. Rassure-moi, Samar, tu sais te battre ? », dit le taciturne sans grande conviction.
« J’ai quelques bases enseignées par Hoor. »
« Tu as été formé à bonne école. »
, rétorqua le jeune homme en esquissant un léger sourire.

Quant au plan en lui-même, Musachi regrettait de ne pas avoir plus de garantie que cela. Ils risquaient tous de mourir ou d’être capturés, pour finalement être exécutés à leur tour. Croire en ses forces était une chose, mais se jeter dans une guerre perdue d’avance en étant une autre. Le jeune révolutionnaire, dissimulé dans une ruelle avec ses comparses, sortit une longue-vue et identifia les défenses ennemies plus en détail. Pour l’heure, il n’y avait qu’un seul détachement d’une dizaine d’hommes. Ce nombre allait immanquablement augmenter au fil du temps. L’armée devait s’organiser, se restructurer après avoir restauré le calme dans les zones de guerre. S’il fallait agir, et cela le peinait de l’admettre, c’était maintenant ou jamais.

« Vous avez entendu Bargest ? En avant. », ordonna le petit chef. L’homme à la batte prit les devants, marchant seul en direction de la milice royale qui organisait un périmètre à ne pas franchir. Quand ils finirent enfin par le remarquer, les tireurs le mirent en joue, lui ordonnant de ne plus avancer. Mais cette tête de mule qui n’avait pas peur de la mort, comme on s’en doutait, décida de poursuivre sa marche. Les soldats se tendirent et purent commencer à identifier sa batte ensanglantée. Ils allaient tirer. Samar et Miyamoto n’avaient pas perdu de temps. Chacun d’un côté avaient pris position. L’ancienne prisonnière, à contre-cœur, tira sur l’un des soldats qui s’écroula presque immédiatement. Joli tir, songea Miyamoto qui avait dégainé sa lame et se précipita vers sa première cible dont il taillada la jambe. Bargest, maintenant libre, put se lancer dans la mêlée et faire pleuvoir toute sa violence.

Une balle frôla le visage du jeune Miyamoto, qui toisa du regard le tireur. Ce dernier s’apprêtait de nouveau à tirer, mais une batte renforcée de barbelés métalliques lui fracassa le crâne. Il fallait bien l’admettre, la violence et la cruauté dont faisait preuve Bargest avait le don de troubler l’esprit de l’ennemi. A mi-distance, Samar continuait à coucher l’ennemi, en évitant soigneusement le contact avec les soldats. Tuer lui était insupportable, mais le faire de ses propres mains la révulsait. Le taciturne continuait de faire pleuvoir des coups de lame, esquivait celles de l’ennemi, tout en continuant de les faire reculer jusqu’à la grande porte. Musachi n’était pas un épéiste chevronné, mais il se débrouillait bien. Le temps de forger son corps, d’être un peu plus véloce, Ragnar lui avait conseillé d’utiliser une longue lame pour être à distance des combattants au corps à corps.

« La cavalerie approche ! », hurla El Ghamal. « Que font tes hommes, Bargest !? »

Ce dernier haussa simplement les épaules après avoir retiré sa batte profondément enfoncée dans le crâne d’un soldat mort. Cette image répugna la jeune dame. Mais elle avait malheureusement raison. Les renforts approchaient. Il semblerait que la situation retrouvait un certain calme au cœur de la ville. C’était encore un véritable capharnaüm, mais la domination de l’armée du roi ne semblait plus faire le moindre doute. On entendait des cris, des ordres, des chants originaires de Sinah. « Des chants patriotiques. », murmura Samar. « Ils chantent les louanges du roi, de son armée. Ils viennent pour mettre un terme à la révolution. ». Ils étaient cernés, sans défense. Si la première escouade fut complètement neutralisée, ils ne parviendraient à se sortir vivant de celle qui arrivait, entachée de sang et encore affamée. Ils n’avaient rien à avoir avec ceux qui gardaient la porte, à croire qu’il s’agissait d’une unité spéciale. Et comme pour confirmer les pensées de son nouvel ami, la porte-parole révolutionnaire conclut : « C’est l’Armée de la Mort. Les favoris du roi. »

Un des soldats tira à distance. Miyamoto réagit aussitôt, surgissant aux côtés de Samar pour écarter le danger d’un coup de lame. Mais presque immédiatement, une seconde vint se loger dans l’épaule de ce dernier. Il gémit de douleurs mais resta debout, le regard féroce malgré son impuissance. La faucheuse approchait, prête à éliminer les trois petits récalcitrants, à les exécuter sur place pour leur audace. S’ils n’abandonnaient pas, ils sentaient la fin approcher. L’armée du roi en rigolait. Ils prenaient leur temps, appréciaient cette image des plus ridicules. El Ghamal derrière lui, Musachi reculait à mesure que l’armée approchait. Ce fut alors le moment tant attendu, l’espoir qu’il attendit tout ce temps : le mécanisme de la porte s’activa. La stupeur se lit sur les visages des soldats de cette armée de la mort. Le trio s’enfonça dans la toute petite ouverture et coururent à toute vitesse.

« Springer, Rook, Bishop, refermez immédiatement ! », pesta Miyamoto, haletant.
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