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Les Fruits de la Colère [Solo FB]

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Ren Aoncan

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Ren Aoncan
Lun 23 Oct 2023 - 23:02
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Les Fruits de la Colère


Flashback proche
✘ Solo


Îlot Chapot - Chefhorme



- Remettez-moi la petite soeur. dis-je dans un hoquet au barman en repoussant ma pinte dans sa direction. -Putain, j’ai plus aucune idée de c’que j’fous là. J’me fume un pétard? je fouillais un instant dans une poche pour en sortir une cigarette finement roulée dont s’échappaient quelques filament verts et orangés, l’agitant sous mon nez comme pour l’incarner. - Mais non mon copain, tu me fumera quand tu aura quelque chose à fêter! Oublie pas que t’es dans la dèche mon copain !

À côté de moi, un couple ne me quittait pas du regard, se demandant probablement comment j’avais fais pour m’échapper de l’asile. Alors qu’ils profitaient d’un verre dans une atmosphère romantique, je me trouvais là à leur gâcher leur soirée depuis près d’une heure et demi à enchaîner les verres. Enfin, j’étais loin d’être le seul saoulard dans l’établissement après tout et c’était aussi la raison de ma présence en ces lieux. L’îlot Chapot, une île qui était connue pour sa forêt où poussaient ces étranges fruits du démon. Un aliment maudit qui dotait ceux en ayant mangé de pouvoirs dépassant l’entendement en échange d’une incapacité à nager. Pour un pirate, je trouvais ce genre de pari risqué, nous vivions principalement sur la mer après tout. D’autant plus pour un solitaire tel que moi qui n’avais personne pour venir me repêcher si cela m’arrivait. Ainsi, je n’étais pas venu sur cette île pour acquérir un de ces fruits de légende comme beaucoup ici, mais pour retrouver quelqu’un qui en convoitait un.

Deux ans plus tôt, j’avais faillis mourir sous le feu nourrit de trois équipages pirates dont j’avais fais partie, puis trahis pour récupérer leur magot. Certains y voyaient là une revanche en bonne et due forme, mais pas moi. De mon point de vue, j’avais mérité cet argent bien plus que ces têtes vides qui auraient tout dépensés en quelques mois. Non, j’avais des objectifs bien plus importants et des ambitions bien plus grandes que les leurs. Et, une chose était sûre : ma vengeance envers eux serait terrible. Toutefois, avant toute chose, je devais les retrouver pour récupérer le trésor qu’ils m’avaient dérobés, ou récupérés selon les avis, et surtout leur péter la gueule.

Le premier des trois équipages dans mon viseur était celui de Tom Cerano et ses Scars Pirates. L’époque où je faisais partie des leurs semblait remonter à une éternité, c’était l’équipage que j’avais rejoins juste après ma première trahison. Moins barbares que ces derniers, c’étaient des pirates plus axés sur la fête que sur la violence et les pillages, mais qui manquaient cruellement d’ambition et ne comptaient certainement pas s’aventurer sur Grand Line. Effrayés par l’inconnu, ils se contentaient de ce qu’ils connaissaient, pillant toujours les mêmes routes marchandes sur les quatre blues. Ainsi, les retrouver s’avérait compliqué, mis à part pour une chose : Tom Cerano était obsédé à l’idée d’obtenir les pouvoirs d’un fruit du démon. Et, dans cette optique, il avait placé quelques-uns de ses gars parmi les Prospecteurs sur l’île afin d’en acquérir un. Pragmatique, Cerano avait trouvé une de ces rares encyclopédies qui détaillaient l’apparence et les informations concernant bon nombre de ces fruits, ayant porté son dévolu sur les plus puissants d’entre eux : les logias. Aux côtés de cet homme, j’avais appris beaucoup de choses concernant les fruits du démon et leur fonctionnement ainsi que leurs différents types, bien que je n’avais croisé que très peu d’utilisateurs d’entre eux.  

L’homme que je recherchais s’appelait Octavio, et c’était le genre de gars à aimer picoler à outrance, une tendance que l’on avait en commun. C’est ainsi que, par simple déduction et une sérieuse envie de me bourrer la gueule, je m’étais pointé dans la taverne qui possédait la meilleure qualité d’alcool selon les rumeurs. À présent, il suffisait d’attendre ou de tendre l’oreille dans l’espoir de capter de juteuses informations.

- Eh oh y a quelqu’un? répéta le barman pour la troisième fois alors qu’il me tendait un bout de papier. - Tu comptes régler comment?

En voilà une question intéressante qui me fit aussitôt revenir à la réalité. Je n’avais pas un rond en poche, et ne possédais qu’un luth comme seul objet de valeur, sans compter mes talents exceptionnels qui allaient avec mais qui étaient inestimables.

- Écoutes mon copain, j’ai pas une thune, mais que dirais-tu que j’mette un peu d’ambiance dans ton rade avec mon luth? proposais-je alors en ramenant mon instrument vers l’avant. - J’suis plutôt doué tu sais.

- T’as intérêt, et vu ce que t’as consommé t’en as pour la soirée. Sinon... finit-il par dire en se tournant vers un des gorilles qui s’occupaient de la sécurité. - Et c’est pas des tendres.

Je déglutis en hochant la tête, prenant un air faussement effrayé par la menace du tenancier. J’étais une grande gueule généralement, mais je savais aussi jouer la comédie pour me sortir du pétrin dans lequel je me fourrais en permanence. Au fond de l’établissement se trouvait une petite scène sur laquelle un groupe de trois musiciens se produisait pour l’instant, le barman me signala alors que je passerais après eux. En attendant mon tour, je m’adossa au comptoir en buvant ma pinte de bière, mes yeux carmins balayant la pièce sous la visière de ma casquette. Toujours pas de trace d’Octavio, il me faudrait attendre davantage.

Une heure s’égrena sans que ma proie ne se pointe, et le groupe sur scène avait enfin terminé son concert, il était l’heure de me mettre au boulot. Faisant glisser la sangle qui le tenait dans mon dos, je ramenais mon luth devant moi et me levais de mon tabouret en prenant la direction de la scène. Dans ma main droite, je tenais une nouvelle pinte pour laquelle j’avais dû plaider auprès du tenancier en lui assurant que ma musique en valait la peine. L’ivresse était toujours présente, mais il m’en fallait bien plus pour enivrer mes talents de musicien.

Je pris place sur un simple tabouret, un micro-escargophone se trouvait à l’avant de la scène pour capter la musique et la retransmettre à l’étage et sur la terrasse de la taverne. Mes yeux balayèrent l’assemblée qui m’observait interloquée. Ma dégaine ne semblait pas les mettre en confiance. Une casquette blanche à visière noire vissée sur la tête et baissée jusqu’à mes yeux carmins qui illuminaient l’ombre portée par mon couvre-chef qui laissait échapper quelques mèches de cheveux blancs. Un sweat-shirt noir à capuche et un pantalon cargo assortit muni de multiples et larges poches. On ne pouvait pas dire que mon apparence s’accordait à mon instrument au premier abord.

- Qu’est-ce qu’il fout là celui-là?
- Encore un qui avait pas de quoi payer sa note et qui croît pouvoir s’en sortir. railla un autre en faisant ricaner ses amis.
- Hahaha il va tomber de haut.

Quelle bande de crétins, mais pour une fois au moins je n’aurais pas besoin de mes poings pour rabattre leur caquet. Reportant toute mon attention sur mon luth, je posais doucement les doigts de ma main droite sur les cordes tandis que l’autre main chatouillait les frètes du manche. Un instant de silence, une respiration, et j’étais partis.

Doucement, je fis sonner les notes en une suite cristalline, montant crescendo en faisant dresser les  poils de l’auditoire. Une mélopée douce mais triste qui vous prenait aux tripes, vous remémorait de mauvais souvenirs et vous nouait la gorge pour retenir vos larmes. À la mélodie s’invitèrent les cordes basses et profondes qui donnèrent du corps à l’ensemble, comme un lever de soleil qui pointe à l’horizon et embrase le monde de ses éclats rougeâtre. Un espoir qui point, qui chasse la tristesse pour vous réchauffer l’âme et souffle sa brise dans vos poils dressés. Le printemps remplaçait le froid de l’hiver. Mes doigts prirent en vitesse à la fois sur le manche qu’en pinçant et frottant les cordes, enclenchant un rythme plus avant, comme le pas d’un cheval qui accélère et vous emporte. Le trot devint un galop, évoquant la chaleur de l’été, les graves prirent le pas sur les aigus dans une chaude répétition haletante. La brise devint un vent capricieux, soufflant bourrasques tout comme de fines caresses qui s’alternaient à l’image du caprice des mers. L’embrun se mêla à la danse alors que ma paume étouffait certaines cordes à intermittence comme le fracas des vagues contre la coque d’un navire. La tempête se levait, égrenant les cordes de bas en haut, laissant un court instant de silence intentionnel, comme une respiration au milieu du chaos, reprenant alors de plus belle et plus vite que jamais jusqu’alors. Mes doigts dansaient sur le luth avec douceur et violence, un balais endiablé qu’ils exécutaient sans aucune faute. Je sentis une fine goutte de sueur se former sur ma tempe, gonflant à mesure que je me déchaînais. L’effort ne semblait pas égal à celui d’un combat, et pourtant, pour moi c’était semblable. Un morceau demandait de nombreuses heures d’entraînement pour atteindre la perfection et la battre dans cet affrontement pour la sublimer plus que jamais. J’avais vaincu la bête alors que l’automne entonnait son chant, faisant pleuvoir les feuilles de ce qui fut pour annoncer le renouveau et la fin d’un cycle que j’avais commencé quelques minutes auparavant. Une année ou une vie, un morceau de récit, et le temps qui s’enfuit. Voilà que les dernières notes sonnaient dans la taverne, ralentissant dans ce prélude de la fin, laissant les cœurs retrouver leurs rythmes et disparaître dans la nuit, résonnant en écho quelques secondes encore. Ainsi, une année était passée en l’espace de quelques minutes.

Le silence s’installa à tel point que j’entendis littéralement une mouche voler, au-dessus de la bière là-bas, tant que c’était pas la mienne vous me direz. D’un air nonchalant, mes doigts se décrispèrent sur le manche de mon bon vieux compagnon de musique et empoignais ma choppe pour boire goulûment. Mon regard revint se poser sur la foule qui reprenait son souffle, légèrement hébétés. Un premier applaudissement perça le silence, de l’autre côté du comptoir le patron du bouge saluait ma performance et fut rapidement rejoint par l’auditoire. Une salve d’applaudissements auxquels je répondis d’un sourire narquois.

- Bien, pour les présentations je crois que c’est fait. Maintenant que j’ai fais mes preuves, on va passer à un répertoire un peu plus entraînant si vous le voulez bien. dis-je d’une voix suave de crooner.

Grâce aux hauts parleurs, la foule était devenue plus compacte dans l’établissement, tant au rez-de-chaussée qu’à l’étage, ma performance les avait attirés tels des papillons de nuit attirés par une lampe. Avec un peu de chance, Octavio était parmi eux, c’était dur à dire. Mais, pour le moment, c’était l’heure du show. Et, sans plus attendre, j’enchaînais sur un répertoire plus adapté aux tavernes, à la danse et à la boisson. Le tenancier serait probablement heureux en voyant son chiffre d’affaire se décupler l’espace d’une soirée. Ça méritait bien un gros pourboire cette affaire. Que je comptais bien dépenser, comme son nom l’indiquait : pour boire.

La soirée avançait alors que j’interprétais des classiques repris en chœur par les clients comme lors d’un véritable concert de rock. Des morceaux réarrangés pour le luth, tels que La Moustache du vieux Roger, La Barbe Rouge ou Haut Séant, des musiques parfois controversées, mais qui bien interprétées relevaient du génie. Et, sans surprise, c’étaient là des morceaux que tout le monde connaissait, et ce malgré la moquerie à l’encontre du gouvernement mondial qui en suintait dans chaque rime. C’était là le pouvoir de la musique, à transcender les classes et les origines pour transmettre un message inarrêtable. Et les chants pirates et révolutionnaires en faisaient partie intégrante dans ce monde régit par l’œil inquisiteur de la marine et de son maître, le gouvernement mondial.

Un peu plus tard, la porte de la taverne s’ouvrit sur un groupe de Prospecteurs, ou plutôt de pirates. Comment je le savais ? Un homme se tenait à leur tête, toujours le même air rieur au visage depuis la dernière fois que je l’avais vu : Octavio venait de faire son entrée. Aussitôt, je baissais légèrement la tête pour laisser la visière de ma casquette couvrir mon visage. Si moi je ne l’avais pas oublié, il en était certainement de même pour lui, bien qu’il devait être persuadé que j’étais mort dans leur bombardement deux ans plus tôt. Une idée me traversa alors l’esprit en me tirant un sourire. Et pourquoi ne pas me faire passer pour un fantôme ?





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Ren Aoncan

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Ren Aoncan
Jeu 26 Oct 2023 - 2:24
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Les Fruits de la Colère


Flashback proche
✘ Solo




Une bonne heure avait déjà passée, et je continuais le concert en prenant garde à ne pas trop dévoiler mon visage à Octavio et sa bande qui s’attardaient au bar. Visiblement, leur importante commande de tonneaux d’alcool prenait du temps à rassembler et le groupe en avait profité pour prendre de l’avance. La situation n’était pas idéale, celui que je recherchais se trouvait juste sous  mes yeux mais j’étais clairement à un désavantage avec toute sa clique autour de lui. Je devais trouver un moyen de l’approcher discrètement ou de me débarrasser de sa bande uns par uns. Toutefois, je me trouvais actuellement sur scène complètement à découvert et si j’attirais trop l’attention la taverne se changerait en véritable champ de bataille. Non pas que je me souciais de la sécurité de mon public, j’avais surtout peur pour mes fesses.

Malgré tout, je gardais la face, mes doigts jouant machinalement alternant entre accords et arpèges. Mon sang bouillonnait, impatient à l’idée d’avancer dans ma quête de vengeance. Ils avaient voulus m’éliminer mais avaient échoués, et à présent ils s’en mordraient les doigts. L’ambiance était au beau fixe grâce à ma musique et Octavio ne semblait pas faire attention à moi, trop occupé à raconter des histoires au bar à un groupe de jeunes femmes. Soudain, l’un de ses gars se leva de son tabouret pour venir dans ma direction, faisant claquer une petite liasse de billets dans sa main qu’il finit par jeter sur le devant de la scène.

- Eh le ménestrel, moyen qu’tu joues Le Saké de Binks? demanda-t-il en tanguant sous l’ivresse qui l’habitait.

Malgré mes réticences à jouer un morceau surcoté, j’acquiesçais et m’exécutais en retenant le grommellement qui avait faillit sortir d’entre mes lèvres fermées. Une musique d’amateur pour des gens qui n’avaient que peu de connaissances du beau. Rien de bien surprenant, les Scars Pirates avaient toujours été ainsi, un ramassis de fêtards incultes. Alors que les premières notes de la célèbre chanson s’élevèrent, ils levèrent tous leurs verres pour trinquer en entonnant le fameux « yohohoho ». Il y avait bon nombre de chansons de pirate, ou des chants marins qui concernaient la picole, et pourtant c’était toujours celle-là qu’on me demandait de jouer. Une histoire incompréhensible d’un pirate livrant du rhum de bon matin, alors qu’un vrai pirate l’aurait bu jusqu’au fond du tonneau pour se lever le lendemain soir. Ce genre d’inepties qu’on pouvait entendre dans les chants pirates. Mais que voulez-vous, beaucoup de forbans ne sont que des ignares, et malheureusement qu’ils soient musiciens n’y change rien.

La chanson touchait à sa fin et les Scars Pirates choisirent ce moment pour mettre les voiles. Ils chargèrent leurs tonneaux sur des chariots et s’en allèrent en chantonnant. Il était temps pour moi de quitter la scène et de les suivre. Grattant les dernières notes de la mélodie, je me relevais pour saluer la foule. Toutefois, à rester assis si longtemps j’en avais oublié l’ivresse qui m’habitait depuis un bon moment déjà et, bien qu’elle n’engourdissait pas mes doigts, il n’en était pas de même pour mes pieds. M’emmêlant les pinceaux alors que j’allais quitter la scène, je trébuchais pour chuter droit vers la table la plus proche. Ma tête s’enfonça dans le bois qui céda sous le choc, m’écroulant dans un tas de bois et de verre brisé. L’incident attira l’attention d’Octavio qui s’arrêta un instant pour m’observer, mais fort heureusement mon visage était dissimulé dans la table brisée. Le pirate à la coupe afro s’en désintéressa aussitôt et repartit dans un pas de danse disco.

Je me relevais en grognant, époussetant les bris de verre et de bois qui ne s’étaient pas enfoncés dans ma peau. Fort heureusement, mon luth n’avait pas été écrasé dans ma chute. Remis debout, je saluais de nouveau le public qui se tordait de rire devant ma maladresse. Me dirigeant jusqu’au bar, je posais lourdement ma choppe vide, un grand sourire au visage malgré le filet de sang qui coulait de mon nez.

- J’ai payé ma dette, alors à toi de me rendre service maintenant, mais envoie d’abord une bouteille de rhum. déclarais-je au barman en rangeant mon luth dans mon dos.

- On avait dit toute la soirée pourtant... répondit-il, sortant tout de même ma bouteille qu’il posa devant moi.

- Mais t’as jamais eus un tel talent sur scène, il suffit de voir la clientèle que ça t’a ramené en à peine quelques heures. ricanais-je avant d’attraper la bouteille et d’arracher le bouchon avec les dents, buvant quelques gorgées au goulot. - Alors voilà comment ça va se passer maintenant mon copain, tu vas commencer par me dire ce que tu sais sur cette bande de cons qui vient de partir et moi je reconsidérerai peut-être l’idée de revenir jouer ici pour t’aider à t’en mettre plein les poches. Alors, deal?

Quelques minutes plus tard, je sortais du bâtiment avec toutes les informations dont j’avais besoin et deux autres bouteilles sous le bras. Ce petit imprévu musical avait été bénéfique et m’avait même rapporté quelques berrys, de quoi réconforter mes poches vides. Grâce aux informations obtenues auprès du barman, je savais où aller et n’avais pas besoin de coller au train de la bande à Octavio comme un ninja dans la nuit. J’avais tout mon temps, profitant des éclairages nocturnes de la ville pour me déplacer. Mon capuchon rabattu par-dessus ma casquette, je n’avais qu’à passer pour un poivrot pour ôter les doutes à quiconque serait un peu suspicieux.

L’air était frais et la nuit claire à Chefhorme, une ville au charme certain perchée au sommet de l’île. Quel que soit l’endroit où je posais le regard les bâtiments se ressemblaient avec leurs toits arrondis bleus surmontés d’une petite pointe, formant des blocs divisés par les grandes routes pavées qui bordaient des bassins naturels séparant la ville en cercles concentriques. De l’extérieur, Chefhorme ressemblait à une ville flottante posée comme par magie sur l’eau qui lui donnait un charme féerique. D’ici, marchant au bord de l’eau, je voyais les fondations qui s’enfonçaient dans les profondeurs du lac, démontrant les prouesses des constructeurs de la cité.

Ainsi je profitais de cet instant, savourant le prélude d’une vengeance qui débutait enfin. J’avais patienté deux ans pour me préparer à ça, pour être à la hauteur de la tâche. Détruire trois équipages pirates ce n’était pas rien après tout, surtout lorsque l’on est seul. J’avais affûté mes poings, si le terme s’adapte, et mes sens pour me préparer à cet affrontement.

Enfin, la sortie de la ville se dressait devant moi. Éclairé par de hauts lampadaires qui bordaient un long pont rejoignant l’immense forêt majestueuse constituant la majorité de l’île. C’était dans ces bois que l’on racontait pouvoir trouver de nombreux fruits du démon. Qu’est-ce qui expliquait tant d’apparitions de ces fruits de légende, c’était un mystère. À part moi, il n’y avait plus personne sur ce pont à cette heure avancée de la nuit. Mis à part un petit détail, j’entendais depuis un moment déjà d’autres bruits de pas que les miens mais, malgré quelques regards furtifs dans mon dos, je ne voyais personne d’autre.

- Je dois être sacrément bourré. ricanais-je en me demandant si ce n’était pas l’écho de mes propres pas que j’entendais ou bien juste mon imagination.

Je m’arrêtais un moment pour souffler, inspirant l’air frais pour me refroidir un peu les esprits en m’accoudant à la rambarde surplombant le lac. Une clope au bec, parce que l’air frais c’est surfait, je me mis à réfléchir à la manière dont j’assouvirais ma vengeance. Mon cerveau criait à la violence  pure et simple, de venger leur tentative de meurtre de la même manière, dans le sang et le feu. Toutefois, une petite voix me répétait que je valais mieux que ça. Pourtant très porté sur la baston, je n’étais pas du genre à ôter la vie sans regrets ni sentiments de culpabilité, un salopard oui mais loin d’être un monstre.

- Je devrais peut-être juste lui péter la gueule et le laisser ramasser ses dents. murmurais-je pour moi-même en tirant une taffe.

- Ou bien tu devrais juste crever une bonne fois pour toute. coupa sèchement une voix familière.

- Alors t’avais remarqué, Octavio? répondis-je calmement, à peine surpris.

- Faut dire que t’es pas très discret dans ton genre.

Je me retournais enfin pour faire face au pirate à la coupe afro qui se tenait à une dizaine de mètres, accompagné de trois de ses compères tandis que deux autres se trouvaient à la même distance de l’autre côté. Comme quoi, je ne les avais pas imaginés ces bruits de pas.

- Et maintenant, ça se passe comment? demandais-je en surveillant mes différents assaillants, m’assurant de ne pas me faire avoir par un coup dans le dos, j’avais un tatouage à préserver.

- Tu dois t’en douter Ren. dit-il en marquant une pause pour s’allumer une clope, la flamme éclairant son visage par le dessous et se reflétant dans les verres teintés de ses lunettes. - Tu meurs, enfoiré d’albinos.

À ces mots, ses cinq hommes de mains tirèrent leurs armes au clair, la lune se reflétant sur une lame lorsqu’elle fut dégainée.



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Ren Aoncan
Ven 27 Oct 2023 - 23:19
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Les Fruits de la Colère


Flashback proche
✘ Solo



- J’imagine que c’est baston au programme du coup? demandais-je d’un air penaud en posant les deux bouteilles pleines de rhum sur la rambarde du pont, sifflant le fond de la troisième que je garda en main. - Faut pas gâcher me disait mon papa. ricanais-je en me mettant dans une position digne d’un escrimeur, ma bouteille comme arme.

- Woh, t’es sérieux ? ricana Octavio en fumant sa clope adossé à la rambarde, il ne semblait pas décidé à intervenir.

Les cinq hommes de main s’élancèrent vers moi, bien décidés à me tailler en pièces. Le plus proche était l’un des deux seuls à avoir un sabre, et représentaient donc des cibles prioritaires tandis que les trois autres avaient opté pour des armes contondantes telles que des marteaux, masses et matraques. Le sabreur était déjà à portée, frappant de bas en haut alors que je faisais un pas de côté et lui écrasais le cul de ma bouteille en plein sur son nez, l’envoyant à terre avec la gueule en sang. Un autre coup quand il se relevait et le type était au tapis à gargouiller des gazouillis dans son sang. Plus jeune, les bagarres des rues m’avaient appris une chose : face à plusieurs adversaires il fallait en choisir un et le cogner vite et fort pour servir d’avertissement pour les autres.

Et cela fonctionna, l’espace d’un instant où ils firent un pas en arrière avant de repartir à l’assaut. Les bastons de pirates n’étaient pas celles des rues après tout. Je profitais de cet instant de flottement pour lancer ma bouteille dans la gueule du second sabreur, celui-ci démontrant de meilleurs réflexes en l’esquivant. Retour aux poings, voilà le prochain client qui s’approchait avec sa massue à pointes. L’arme était large et difficile à esquiver, mais les mouvements de son manieur  terriblement lents. Et, alors que la masse s’écrasait au sol juste devant moi, je m’apprêtais à lui bondir dessus pour lui faire manger mon genou. Toutefois, le dernier sabreur en avait décidé autrement, surgissant à mes côtés pour tenter de me trancher en deux parties distinctes. Un nouveau bond en arrière me permit de prendre mes distances.

- Y a rien de mieux pour dessoûler qu’une bonne bagarre. ricanais-je en sautillant sur place comme un boxeur, mes poings en garde devant mon visage.

Et en effet, l’ivresse commençait à se dissiper, me laissant regagner pleine conscience de mon environnement. Sabre et massue revinrent à la charge de concert, frappant dans tous les sens dans un dangereux balais tandis que je reculais. Leurs armes leur offraient de meilleures allonges et il était compliqué d’approcher pour les cueillir de mes poings. Je sentis quelqu’un passer dans mon dos, zieutant un instant pour voir venir la tête d’un marteau s’approcher dangereusement. Je me baissais au bon moment, accroupi à admirer le marteau d’un côté et le sabre de l’autre qui s’entrechoquaient dans une étincelle. Je tendis une jambe et tournais en arc de cercle au sol pour leur balayer les jambes et les faire tomber à la renverse. La tête du sabreur frappa le sol dans sa chute, assommé sur le coup et se mettant à baver de la mousse comme un crabe. Plus que trois. Le type à la matraque qui n’était pas encore intervenu fonça comme un boulet de canon pour me décocher un coup de pied dans le ventre alors que je me relevais. Soulevé de terre, je m’écrasais contre la rambarde, accusant le choc en grognant les dents serrées. Encore trois certes, mais ils étaient coriaces, ou bien était-ce moi qui étais un peu rouillé. De nouveau, je me relevais, crachant par terre en faisant rouler mon cou et mes épaules.

- Ma grand-mère frappait plus fort que ça. On passe aux choses sérieuses, ça vous dit?

Les trois me chargèrent de front, abattant leurs armes sur la rambarde qui éclata sous le choc en projetant ses débris dans le lac en contrebas. J’avais profité d’une ouverture entre eux pour plonger dans leur dos, et frapper celui à la masse qui fut projeté à la suite des débris. Un coup de poing en pleine gueule en cueillit un autre pour le pousser à sa suite. Mais, le dernier contra d’un coup de marteau qui faillit me péter une phalange. Il se mit à crier, me repoussant en faisant des moulinets enragés dans tous les sens. Cela relevait d’un certain amateurisme dans la matière, c’était sûrement une nouvelle recrue dans la bande qui devait faire ses preuves en ramenant ma tête ou autre connerie du même genre. J’avais toujours trouvé que les Scars Pirates avaient des manières semblables à des voyous. Et, je savais de quoi je parlais, j’en avais moi-même été un. Avec ses moulinets, le jeune voyou se fatigua vite et j’eus seulement à attendre le moment opportun pour lui décocher une droite de tous les diables, enchaînant par un uppercut qui le cueillit sous le menton et l’envoya au tapis.

- Ça t’apprendra à rejoindre des tocards! Bon maintenant, c’est le tour du chef! m’exclamais-je pas peu fier de moi, me tournant vers là où s’était trouvé Octavio pour découvrir qu’il avait mit les voiles. - Quel enfoiré!

L’enflure à l’afro avait profité du pugilat pour se tirer, sûrement vers son quartier-général dont le barman m’avait parlé. En tant que Prospecteur, le capitaine Cerano lui avait trouvé une grande cabane dans les bois pour lui et sa bande. C’était là ma prochaine destination, bien que je devais m’attendre à un comité d’accueil autrement plus conséquent.

J’attrapais mes deux bouteilles de rhum, en débouchais une et m’en prenais une grande rasade, puis une clope au bec et fumante à souhait, et je pouvais me mettre en route en fredonnant. Mon plan avait connu quelques accrocs, mais j’étais toujours debout et prêt à casser des bouches. Si Octavio avait fuit, c’est qu’il se méfiait de moi et n’était pas assuré en sa victoire si on en venait aux mains. Et c’était sûr que nous allions y venir. Un sourire aux lèvres, je quittais la roche du pont pour fouler la terre et m’enfoncer dans la forêt en suivant un petit sentier.

Majestueux, c’est le seul mot que je trouvais lorsque je voyais cette forêt aux arbres imposants, centenaires pour certains. Beaucoup d’arbres fruitiers, certains même issus de terres lointaines. Les Fruits du démon étaient répertoriés dans une encyclopédie, dont Tom Cerano possédait une copie incomplète. Ces fruits avaient chacun une apparence propre qui ressemblait étrangement à d’autres fruits connus, ainsi ils ne devaient pousser que sur certains arbres fruitiers. C’était sûrement cette idée qui avait poussé ceux ayant découvert les secrets de cette île à planter toutes sortes d’arbres qui, malgré les différences de température et d’environnement avec leurs terres natales, s’étaient parfaitement adaptés à l’île et pullulaient à présent.

Suivant les indications du barman, j’entrais sur le territoire des Prospecteurs, et plus précisément celui de ceux qu’on appelait les Percheurs. Pour comprendre cet étrange nom, il suffisait de regarder vers le haut. Je levais les yeux pour admirer les cahutes perchées dans les branches, reliées par des plateformes et des ponts de bois et de cordes suspendus. On aurait pu croire au caprice d’un enfant riche qui souhaitait un village de cabanes dans les bois. Quelques silhouettes apparaissaient ci et là dans l’obscurité de la nuit, m’observant sans que je ne parvienne à faire de même. Je sentais leurs regards dans l’ombre, une sensation désagréable qui me hérissait les poils.

Non loin de là, un large escalier grimpait en colimaçon, s’enroulant autour d’un tronc d’arbre et menant à une grande plateforme reliée de tous côtés par des ponts. Selon les informations que j’avais obtenu, il existait plusieurs escaliers semblables répartis dans la forêt des Percheurs. Tous les ponts et plateformes étaient reliés aux quatre coins de l’île, créant un réseau de ponts qui permettaient un accès rapide aux fruits des arbres et, éventuellement, un fruit du démon. Les bâtisses allaient de la petite cahute perchées à de véritables manoirs cachés dans la frondaison. Un village féerique où j’aurais volontiers emménagé si je ne prévoyais pas de partir pour le bout du monde. Mais, si un jour je devais prendre ma retraite de forban, je reviendrais peut-être ici pour me mettre au vert.

Alors que je montais dans les strates d’habitations, je sentais toujours ces regards. Grâce à leur activité de cueilleurs de fruits du démon, certains brassaient de grosses sommes qui n’avaient fait qu’augmenter le sentiment d’insécurité. Ainsi, chaque grand nom parmi les Prospecteurs devait avoir sa propre milice et mercenaires pour les défendre eux et leur fortune. Toutefois, comme les Prospecteurs étaient tous concurrents entre eux, cela ne devrait pas les déranger outre mesure que l’un d’eux disparaisse. Parcourant les ponts suspendus, je restais à l’affût des sons qui m’entouraient, et ça n’en manquait pas dans cette forêt. Mais, soudain, à quelques mètres devant moi, une silhouette se dessina dans l’obscurité sur la passerelle. Une lame brilla sous un rayon de lune, se posant sur une corde du pont au milieu duquel je me tenais.

- Fait chier.



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Ren Aoncan

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Ren Aoncan
Lun 30 Oct 2023 - 3:42
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Les Fruits de la Colère


Flashback proche
✘ Solo



La corde claqua, déséquilibrant tout un côté du pont qui se mit en branle, secoué par des ondes telles des vagues il se tortillait comme un serpent en panique. Je m’étais accroché de justesse à l’autre corde tendue à laquelle l’inconnu s’attaquait à présent, mais je ne comptais pas me laisser faire. Je profita de quelques secondes où le pont retrouvait une position horizontale pour me mettre à courir à grandes enjambées. La lame du couteau trancha le second lien alors que je plongeais juste à temps sur la plateforme. Derrière moi le pont s’écroula, les cordes claquant comme un fouet.

- Bordel, mais t’es qui toi? grognais-je en me relevant alors que la silhouette tournait les talons pour s’enfuir. - Tu crois aller où comme ça?!

Je me relevais d’un bond pour le prendre en chasse, le rattrapant rapidement en m’apercevant qu’il était plus petit qu’il m’avait semblé dans l’obscurité. Je lui attrapais le col et le plaquais contre le tronc d’arbre. La capuche de son manteau tomba dans le mouvement, révélant un gamin d’à peine douze ans qui tremblait comme une feuille. Il tenta de me poignarder avec la dague dont il s’était servit pour couper les cordes du pont, mais je bloquais son poignet de ma main libre. D’une torsion il lâcha l’arme, et ses yeux apeurés firent couler une larme dont il se débarrassa en secouant la tête comme pour réprimer ses émotions. Son regard redevint alors calme, s’opposant à mes iris rouges avec une colère et une rage dans le regard qui me surprit.

- Parle gamin, qui t’a demandé de faire ça ? demandais-je en reprenant mes esprits.

- Vas crever l’albinos, j’te dirai pas! cria-t-il en se débattant comme un diable. - Lâche-moi connard!

- Tu bosses pour Octavio ? C’est lui qui t’a dit de détruire le pont ? insistais-je verbalement, mais n’osant pas user de plus de force face à un enfant.

- J’dirai pas, lâche-moi!

À ces mots, je lâchais son col, le laissant retomber lourdement sur son cul. Le gamin accusa le coup en affichant une expression de douleur, mais sans pousser un seul cri. Un rire incontrôlable commença à monter de ma gorge, inquiétant tant je ne le laissais sortir, restant guttural à se réverbérer entre ma gorge et ma bouche. Ce gamin, il me rappelait moi au même âge lorsque je n’étais qu’un délinquant parmi une multitude qui errait dans le Grey Terminal sur l’île de Dawn. À l’époque, je m’opposais à toute autorité et ne me laissais pas marcher sur les pieds, une habitude qui avait la vie dure depuis.

- Te fier à un type comme Octavio ne t’apportera rien d’autre que du tort, voir la mort si t’es malchanceux. déclarais-je en le laissant là, m’éloignant en direction de la cabane d’Octavio et sa bande dont je voyais déjà les lumières au loin.

Je pensais avoir donné une bonne leçon à ce gamin, qu’il se remettrait un peu en question après mon conseil et abandonnerait toute idée de devenir un criminel auprès d’Octavio. Mais il n’en fut rien, le gamin apparaissant dans mon dos en me plantant sa lame dans l’épaule. Je fus saisis d’une vive douleur, voyant la courte lame ressortir de la plaie et le gamin atterrir au sol.

- Petit enfoiré. grognais-je en me retournant brusquement, le giflant du dos de la main avec assez de force pour le faire tomber par terre. - J’ai été dans la même situation que toi à ton âge petit con, et ne crois pas que je vais t’épargner juste parce que t’es jeune.

Une expression enragée avait remplacée mon air calme et posé habituel, j’avançais vers le gamin qui reculait sur le sol avec un air paniqué dans le regard. Mon poing s’arma et partit comme un boulet de canon droit vers son visage alors qu’il fermait les yeux si fort qu’une veine apparut sur sa tempe. Mon poing s’arrêta à deux centimètres de son visage, fouettant ses cheveux par le souffle alors que je lui décochais une pichenette mémorable qui claqua son front avec force. Assommé sur le coup, je pouvais revenir à mes projets et enfin me diriger vers la cabane d’Octavio.

- Putain de jeunesse, demain faudra te trouver un autre boulot p’tit con. ricanais-je alors, effaçant ce masque factice de colère. - Et putain d’Octavio, je vais peut-être le fumer finalement.

Une clope rougeoyante au bord des lèvres, je réajustais la visière de ma casquette. Je suivais la lumière au loin, quelques plateformes et quelques ponts m’en séparaient mais bientôt je pourrais faire payer le prix du sang à Octavio. J’espérais, qu’en prime, il possédait quelques biens de valeur et des berrys à subtiliser, il fallait bien vivre après tout.

Je me moquais bien de la discrétion, ma clope rougeoyait dans l’obscurité comme pour signifier mon approche à mes ennemis. L’enfoiré à l’afro savait déjà que j’arrivais après tout, pourquoi le faire attendre. De plus, à la seule lueur de ma clope, ma peau et mes cheveux très pâle me donnaient un air fantomatique dans cette nuit sombre. Et c’était exactement ce rôle que j’endosserais cette nuit, celui d’un fantôme venu chercher vengeance pour la paix de son âme.

La demeure était en vue, un large ensemble de cabanes de toutes tailles entourant une cour avec une maison aussi imposante qu’un manoir au bout de celle-ci. Je ne voyais personne, mais je sentais leurs regards posés sur moi. Derrière une fenêtre ou une porte, cachés dans un buisson, de tous côtés on m’observait, et ils se tenaient prêts à agir.

- Bah alors Octavio, on se chie dessus devant l’envoyé de la mort?! m’écriais-je en ouvrant les bras avant de lâcher un puissant rire gras. - Tu m’as tué ce jour-là aux côtés des Scars Pirates et de vos alliés de circonstances, et je sssuis revenu pour régler la note!

Je continuais de rire, son écho se réverbérant et se répétant, installant une atmosphère où mes interlocuteurs seraient un peu plus enclins à gober mon bluff, surtout si comme je le pensais Octavio recrutait des gamins. Et, comme pour me le confirmer, j’entendis un bruit métallique d’une arme qui tombe au sol, puis une porte qui s’ouvrit avant de se refermer tout aussi brusquement et que des voix d’enfants s’élevaient du bâtiments en des murmures à peine audibles. Ils hésitaient, trop jeune pour ne pas être totalement imperméables aux superstitions et histoires à dormir debout. Toutefois, le chef à l’afro ne comptait pas laisser ses naïfs stagiaires douter plus longtemps et un coup de feu retentit depuis l’intérieur du manoir. Fort heureusement pour moi, le tir n’était pas très précis et ne fit que m’effleurer le bras. Je tirais alors une longue taffe, lâchant ma clope et l’écrasant du talon en ricanant.

- Je vois que t’es toujours pas un tireur d’élite Octavio, on te disait déjà à l’époque de ne pas te laisser gagner par tes émotions, t’as vraiment pas progressé. commençais-je à ricaner avant de sentir une drôle de sensation, les larmes me montèrent aux yeux sans que je ne puisse rien contrôler, tombant à genoux alors que je recouvrais mon visage de mes mains dans des sanglots incontrôlables. - Boooordel, mais qu’est-ce qui m’arrive? me lamentais-je soudainement. - J’mérite pas d’vivre putain!

- Yahahaha je vois que mon Sad Trap fonctionne à la perfection sur toi mon cher Ren. déclara la voix d’Octavio à la fenêtre du second étage de son manoir, il se mit alors à siffler longuement. - Comme tu le dis si bien, tu ne mérites pas de vivre l’albinos. Les gars ! Achevez-le!

Tout autour de moi, la bande du type à l’afro firent leur apparition. Armés de battes, de poings américains et autres joyeusetés, je remarquais aussitôt que la moitié d’entre eux n’étaient que des ados qui avaient été embrigadés dans les affaires louches d’Octavio. Une vingtaine au bas mot, et tous s’apprêtaient à me fondre dessus alors que je me sentais incapable de répliquer. Pour une raison inconnue, mon humeur avait soudainement changée et je me sentais à présent profondément oppressé, comme si je portais le poids du monde sur mes seules épaules. Effondré à genou, je remarquais alors mon pied qui était posé au milieu d’un cercle coloré juste derrière moi, à l’endroit exact où la balle tirée par Octavio avait atterrit. J’avais été piégé.

- Espèce d’enfoiré de fils de pu...aaaah mais quelle triste profession, désolééé la maman d’Octavioooo! sanglotais-je sans parvenir à me calmer, n’ayant même pas la force de bouger mon pied hors du cercle pour vérifier si l’effet persistait. Non, au lieu de ça, je braillais en réaction à mes propres mots lorsque je retrouvais un élan de lucidité, saloperie de piège étrange. Quel genre de peinture pouvait provoquer de tels effets, c’était incompréhensible.

Et j’avais un problème bien plus urgent, la vingtaine de sous-fifres me fonçaient dessus en criant, leurs armes levées hauts prêtes à s’abattre. Je n’avais aucune envie de me défendre, leur faisant face en ouvrant les bras, prêt à être réduit à néant. Mais, un sursaut d’instinct de survie me sauva, parvenant à bouger une main pour la placer devant mon visage alors qu’un gourdin s’apprêtait à me la retourner à cent quatre vingt degrés. Percuté de plein fouet, je fus projeté sur quelques mètres en arrière, me réceptionnant en roulades avant de parvenir à me relever en titubant.

- Putain ça fait du bien, j’me sentais vraiment mal à cause de ce truc. crachais-je au sol comme pour exorciser ce sentiment, épiant mes alentours pour vérifier qu’il n’y avait pas d’autres symboles étranges. - Tu vas me le payer saleté d’coupe en boule de couille. m’écriais-je, heureux d’être à nouveau maître de mes mots et émotions.

Mais déjà, les concurrents pour se manger des mandales se présentaient. Deux types qui ne devaient pas dépasser les quinze ans et n’avaient clairement pas terminés leur puberté, s’avançaient prudemment en tenant des battes de baseball. Ils n’avaient pas l’air assurés, mais continuaient d’approcher malgré tout.

- Vous voulez vous la jouer batte, on va se la jouer batte mes p’tits bâtards. déclarais-je en attrapant le manche de mon luth qui pendait dans mon dos.

Je le dégainais comme une arme, tenue fermement à deux mains au niveau du manche. J’avais renforcé la caisse au fil des années, de cuir et de bandelettes de métal qui en faisaient une arme idéale quand il fallait taper violemment. Je bondis sur les deux jeunes, abattant mon arme droit vers une des battes en la brisant en deux. Un coup de coude suffit à envoyer le type rouler sur quelques mètres. D’un geste ample, je frappais la seconde batte qui, elle ne céda pas, mais repoussa son utilisateur jusqu’à une rambarde qui occupait le pourtour de la plateforme.

Les autres s’approchaient, commençant à m’encercler prudemment. C’était la bonne stratégie, la précipitation menant souvent à l’échec quand il fallait se coordonner avec tant de monde. Dans mon  dos se trouvait un côté de la rambarde et m’assurait de ne pas être poignardé dans le dos et d’endommager mon précieux tatouage. S’il fallait prendre des coups, je les prendrais de face. Un gars d’une vingtaine d’années s’approcha avec une machette, fouettant l’air devant lui pour m’intimider. Soudain, il s’élança, frappant de bas en haut en me manquant d’un cheveu. J’avais tourné sur moi-même comme une toupie en tenant mon luth telle une batte, m’arrêtant sur le côté du type pour le frapper si violemment qu’il quitta le sol pour partir en vol plané. Il s’écrasa sur une fille un peu plus jeune qui cria en se retrouvant coincée sous le poids de son camarade.

Une nouvelle lame fit son apparition, tintant quand j’y opposa une partie métallique de mon luth, échangeant quelques coups avant de le repousser d’un coup d’épaule pour accueillir un de ses camarades. Un couteau dans chaque main, le jeune homme tailladait en tous sens en m’obligeant à reculer jusqu’à ce que je lève brusquement un pied en tapant dans le pommeau d’un de ses couteaux, l’envoyant voler dans les airs. Le gamin le suivit du regard un instant, suffisamment distrait pour se prendre une droite en pleine mâchoire et s’écrouler à mes pieds.

Pas de pitié, je devais garder mon objectif de vue malgré leur âge. Généralement, je n’avais aucune pitié, mais j’avais quand même mes limites, et taper des gamins en faisait partie. J’en avais suffisamment chié dans mon enfance pour ne pas imposer cela aux autres. Toutefois, si je pouvais sauver ces gamins du joug d’Octavio, j’étais prêt à leur foncer dans le lard pour me débarrasser de lui au plus vite.




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Mar 31 Oct 2023 - 18:19
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Les Fruits de la Colère


Flashback proche
✘ Solo



Ces enfoirés avaient beau être jeunes pour la plupart, mais ils étaient étrangement résistants, se relevant malgré des coups qui auraient mis à terre des types deux fois plus vieux et expérimentés. Moi qui étais plutôt fier de ma force physique, mon égo en prenait un coup lorsque je les voyais se relever en grommelant, presque grognant. Depuis le début de notre affrontement, seul Octavio et moi avions pris la parole, mais pas un mot n’était sortit de la bouche de sa bande. Ils semblaient être en transe, à grogner comme des animaux sauvages acculés.

Un nouveau coup de luth en envoya un au tapis, face contre terre à me laisser admirer la marque qui peinturlurait le dos de sa veste. Un smiley rouge aux yeux en croix, assez semblable à la trace de peinture jaune tirée par Octavio un peu plus tôt et qui m’avait fait tomber dans une dépression subite et incontrôlable. Ainsi, il existait différentes couleurs et symboles qui provoquaient des effets variés sur les émotions de ceux qui marchaient dessus ou en étaient marqués directement. J’attrapais la veste du type à terre, lui arrachant le vêtement avant de le pousser du pied un peu plus loin. Le type qui grognait un instant plus tôt sembla se calmer aussitôt le vêtement retiré. Il regarda de tous côtés avant que son regard ne croise le mien, je sentis de la peur chez lui et l’homme se contenta d’ailleurs de lever les mains pour signifier sa reddition.

Toutefois, bien que j’avais découvert leur point faible, retirer toutes les vestes de mes adversaires aurait prit un temps fou. J’en repoussais deux d’un coup de luth, me baissant aussitôt pour parer à un énième assaut puis de balayer ses jambes et le projeter d’un coup de pied en me relevant. Il fallait que je trouve un moyen de me débarrasser d’eux au plus vite sans pour autant les tuer ou les frapper trop fort, ce qui réduisait grandement la liste des solutions.Trop occupé à réfléchir, je ne vis pas venir le batteur dans mon dos qui me frappa violemment, m’envoyant rouler quelques instants avant de me fracasser sur le porche d’une des petites cabanes. Je me relevais en accusant la violence du coup. J’étais résistant mais j’avais mes limites, et le coup de couteau du gamin un peu plus tôt m’avait plus affaiblit que je ne l’aurais pensé.

Un moyen pour les mettre hors d’état de nuire, j’en avais un, mais j’avais juste besoin d’un peu de temps et d’espace, ce dont je manquais cruellement ici. Déjà ils revenaient à la charge. J’évitais un coup de couteau et pliais le type d’un coup de genou en plein ventre, puis bondissais sur son dos pour gagner le toit de la cabane en un nouveau saut qui termina de mettre le gus à terre. Voilà, ici j’aurais tout à loisir de faire montre de mes talents les plus époustouflants. Les sous-fifres s’agglutinaient sur le porche, s’attaquant aux poutres et aux planches comme des zombies enragés.

- Du calme, y en aura pour tout le monde! m’exclamais-je en enfilant la sangle de mon luth, le plaçant contre mon torse prêt à l’emploi.

Mes doigts se mirent à égrener les cordes avec douceur, enchaînant en doux arpèges dignes d’une berceuse. Les notes s’élevèrent et ses effets retombèrent comme une douce brise sur les spectateurs. Leurs ardeurs s’étaient calmés et ils s’étaient arrêtés pour me regarder, et surtout m’écouter. Et, à mesure que je jouais, leurs paupières battaient de manière incontrôlable. Puis, une arme fut lâchée, et une autre, tintant sur le sol en quelques percussions bienvenues. Et enfin ce furent leurs corps qui s’écrasèrent au sol les uns après les autres, de profonds ronflements s’élevant de leurs carcasses dormantes.


Snore


Profondément endormis, les trois-quarts des combattants restants se retrouvaient hors d’état de me nuire pour le moment. Et par chance, ou une résistance quelconque aux effets hallucinatoires, tous les adolescents se trouvaient dans les endormis. Seuls quelques types parmi les plus costauds subsistaient, luttant contre quelques signes de sommeil en se donnant eux-même des claques. Je pus  profiter de ce répit, rangeant mon luth dans mon dos et faisant quelques flexions pour m’étirer avant de bondir dans la cour au milieu des gaillards hagards.

- Vous aussi vous êtes sous les effets de la peinture de l’afro ou j’peux vous taper sans remords?

- Mais de quoi tu parles mec? répondit un gars en échangeant des regards avec ses camarades, visiblement encore aux fraises comme si je venais de le réveiller.

- Okay ça me va, je prend ça pour un non. ricanais-je en me craquant les phalanges.

Je bondis sur le type en question qui tarda à réagir, mon poing s’écrasa sur son visage en le soulevant du sol, le tordant de douleur en le projetant par-dessus la rambarde de la plateforme. Je m’étais retenu jusque là, de peur de frapper un type manipulé ou embrigadé trop jeune, mais à présent je pouvais me défouler sans m’en soucier. Sans perdre de temps, je bondis sur un second mec, l’enchaînant de plusieurs coups de poings, puis taclant ses jambes d’un chassé avant d’écraser mes phalanges sur sa gueule et l’enfoncer dans les planches. J’évitais un coup de sabre d’un pas de côté et le désarmais des mains de son porteur d’un coup de pied retourné et de projeter le gars un peu plus loin d’une droite dans la tempe.  

Les deux derniers se tenaient devant moi, un possédait des poings américains et l’autre une hache, ça promettait un grand final. Un sourire en coin, je leur fis signe d’approcher et c’est celui aux poings armés qui se présenta le premier, frappant aussi vite qu’il le pouvait. J’arrêtais ses coups, les repoussant légèrement de l’intérieur vers l’extérieur, reculant quand je ne le pouvais pas puis montant ma garde pour encaisser quelques frappes. Un pas de côté et le gars frappa dans le vide, j’armais alors mon poing pour lui fracasser la tête mais le gars à la hache arrivait sur mes côtes. Je bondis dans les airs, voyant le type approcher rapidement je plaçais mon autre pied sur son pif avant  de pousser pour exécuter un salto arrière et atterrir un peu plus loin. Dès que j’eus atteins le sol, je m’élançais droit vers mon adversaire qui plaça le plat de sa hache devant lui. Métal ou autre, peu m’importait et j’envoyais ainsi une mandale droit dans l’arme, la faisant sonner comme un gong et propulsant le propriétaire dans les cordes de notre arène suspendue.

- Vous êtes balèzes vous deux, le meilleur pour la fin hein? ricanais-je en me secouant la main, endolorie par la frappe contre le métal, je n’étais pas encore au niveau pour briser une telle arme. - Pourquoi bosser pour Octavio par contre, ça je comprend pas.

- Quelle question, parce que ça paye bien nyéhéhé. répondit celui aux poings ferrés, léchant ses armes d’un air sadique.

- J’aurais pas dis mieux. Tant que j’peux écraser des gens sous ma hache sans que la marine fasse chier, j’peux pas m’en plaindre. surenchérit le gars à la hache qui avait l’air un peu idiot, impression accentuée par son grand gabarit.

- Parce que vous êtes des enfoirés, j’me disais bien.

- Tu peux parler, paraît qu’dans le domaine t’es un expert nyéhé.

Je m’élançais droit sur lui sans lui laisser le temps de reprendre son souffle, armant mon poing droit à frapper de toutes ses forces. J’avais encaissé plus tôt, c’était à son tour à présent. Il se mit en garde et je me mis à marteler, Une, deux, trois, il avait du mal à subir ces assauts répétés et à se protéger au bon moment, ainsi je lui envoyais un coup en plein ventre qui le plia suffisamment pour le percuter d’un coup de genou en pleine gueule en sautant légèrement. À peine atterris, le type à la hache entra de nouveau en action, frappant à l’horizontale afin de me trancher en deux. Le prenant de vitesse, je collais sa hache au sol à coup de poing, relevant le coude droit dans sa gueule avant de décocher mon poing gauche en plein dans son ventre. Sa main lâcha son arme et il fut à son tour projeté sur une des cabanes qui s’écrasa sous son poids.

- Avec ceci, ce sera tout? ricanais-je en m’approchant du gars aux poings de fer qui tentait de se relever. - Coucouche panier! m’exclamais-je en écrasant  mon poing sur le sommet de son crâne, l’envoyant violemment percuter les planches de la plateforme. - J’vais t’emprunter ça, j’ai jamais essayé, ça a l’air marrant. dis-je alors en retirant ses poings de métal, les enfilant sur mes phalanges et les admirant un petit moment.

Toutefois, je n’en avais toujours pas finis avec eux. Le loubard ressortait des décombres de la cabane en hurlant comme une bête enragée. Haut de deux mètres au bas mot, il affichait une musculature imposante et ne semblait pas moins dangereux ainsi désarmé. Son pas lourd fit trembler le sol lorsqu’il chargea comme un taureau. Un sourire en coin, je le regardais s’approcher en me mettant en position pour l’intercepter. Ganté des poings de fer, je ramenais mon bras en arrière, serrant bien fort mes doigts pour lui décocher une patate de tous les diables. Il accélérait, bientôt à portée et levant ses grandes paluches avec la ferme intention de me broyer dans un plaquage digne d’un sumo. Je décochais alors mon coup, envoyant une droite surpuissante en plein dans son front, soufflant une onde de choc lors de l’impact alors que le colosse s’écrasait violemment au sol, les yeux révulsés et de la bave aux lèvres.

- Avec ça, ils devraient être calmés. déclarais-je en me sortant une sèche que j’allumais aussitôt, me dirigeant d’un pas lent vers le manoir d’Octavio. - J’arrive pour toi, face de couille poilue.




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Mer 1 Nov 2023 - 17:13
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Les Fruits de la Colère


Flashback proche
✘ Solo



Par pas précautionneux, je poussais la grande double porte de l’édifice, entrant dans le manoir en restant attentif à ce qui m’entourait. Mon regard balayait l’entrée du bâtiment, un couloir assez court qui s’ouvrait sur une grande pièce au fond de laquelle se trouvait un grand escalier. Je ne savais pas s’il y avait encore des survivants dans la bande d’Octavio, ni combien ils étaient. Maintenant que je connaissais la manière avec laquelle il recrutait ses hommes en se servant de ses peintures, il était tout à fait possible qu’il en restait à se cacher dans le bâtiment, prêts à me sauter dessus à chaque instant.

Toutefois, je continuais d’avancer en direction de l’escalier, fumant par intermittence sur ma clope, et rien ne se passa. Je m’arrêtais au pied de l’escalier, observant attentivement mes alentours et la galerie des étages où aurait pu se cacher un nouvel adversaire. Peut-être m’étais-je déjà occupé de tous ses hommes à l’extérieur et qu’il ne restait plus que le boss final qui m’attendait au dernier étage. Enfin, vu le niveau de lâcheté du type, j’avais du mal à le qualifier de boss. Il avait toujours été ainsi, même à l’époque où nous naviguions sous le même étendard. Il laissait les autres faire le  plus gros du travail et arrivait juste à la fin pour s’attribuer le mérite de tous ceux qui étaient morts dans le processus. Et, à présent, avec les pouvoirs étranges dont il faisait montre avec sa peinture, cette tendance semblait s’être accentuée. Cependant, sans personne pour prendre les coups à sa place, Octavio s’avérait plutôt faible.

Je gravissais les marches unes à unes, ma respiration ralentie alors que j’étais à l’affût du moindre son, du moindre signe d’une présence. Les marches en bois grinçaient à chaque pas, un son qui dans ce silence tendu semblait emplir toute la bâtisse.

- Heeeeey hoooo! m’écriais-je, mes mains en porte-voix, laissant le vide apprécier l’écho de ma voix. - Octaviooo, sors de ta cachette, c’est le croque-mitaine pour toi!

Aucune réponse, je continuais d’avancer en regardant de tous côtés. Enfin, je gagnais le premier, suspendant mon pied alors que je m’apprêtais à marcher sur un smiley vert qui avait une tête visiblement malade, qui n’augurait rien de bon si je marchais dessus. Comme je le pensais, l’afro avait piégé cet endroit à l’aide de ses dessins bizarres. J’avais très mal vécu ces quelques secondes de dépression forcée, et ne souhaitais pas être de nouveau pris par des émotions aussi fortes. C’était tout de même impressionnant, donner autant de pouvoir à un art comme la peinture ça relevait du fantastique. Mais pas tant que ça finalement, cela me faisait penser à la façon dont je pouvais suggérer certaines actions grâce à ma musique, comme je l’avais prouvé plus tôt face aux larbins d’Octavio. Un art hypnotique que j’avais appris d’un maître sur Mirror Ball Island des années plus tôt, l’endroit le plus festif du monde disait-on.

- Quelle poésie que le combat qui s’annonce. Le peintre face au musicien, le pinceau contre la note, qui l’emportera? m’exclamais-je, assez fort pour que le type à l’afro m’entende, où qu’il soit dans le bâtiment. - Je vais déchirer la toile de ton existence pour donner à l’art un peu de répit!

- Le monde est ma toile, enculé! répondit Octavio en apparaissant subitement sur la galerie du second étage, me braquant de son revolver.

Il fit feu, tirant des billes de peinture colorées où chaque couleur avait son importance. Les projectiles pleuvaient autour de moi, éclatant en laissant des smileys de toutes les couleurs, un bleu en larmes apparut à quelques centimètres de mes pieds, manquant de peu de marcher dedans dans ma course pour éviter les projectiles. Je plongeais derrière un muret, entendant les billes éclater de l’autre côté. Les coups de feu continuèrent tandis que je progressais derrière le muret jusqu’à l’escalier menant au second étage.

Les détonations avaient cessées lorsque je gravis les marches, sans doute devait-il recharger son revolver. J’avais compté six coups, et j’étais plutôt rassuré qu’Octavio ne se soit pas beaucoup amélioré au tir depuis la dernière fois que je l’avais vu. Au second étage, l’ambiance changeait drastiquement. Des couleurs criardes et peintures bariolaient la galerie du sol au plafond, des smileys qui se cachaient dans d’autres peintures normales et sans effet, je l’espérais. Je m’aventurais à pas de velours dans le couloir, droit vers la seule pièce aux portes grandes ouvertes de l’autre côté. Une invitation claire, et donc un piège évident dans lequel je me jetais avec grand plaisir.

- Alors, on est repartit se cacher mon p’tit Octavio? ricanais-je avant de marcher sur un smiley bleu, sentant déjà l’émotion me gagner. - Oh putain désoléé mon gars, comme c’est tristeeeuh de mourir ! J’suis désolé mon ami, j’essaierai d’faire ça vite. continuais-je de déblatérer en marchant cette fois sur un vert.

La tristesse profonde s’envola, remplacée par un sentiment de dégoût qui me prenait dès que je posais le regard sur quoi que ce soit. La vision d’un smiley me prit d’un haut-le-cœur et je me précipitais vers la rambarde la plus proche pour dégobiller, me libérant surtout de liquides aux vapeurs alcoolisées. Par chance, cela m’avait permit de sortir du cercle et de retrouver mes sensations normales. La porte n’était plus très loin, et je parcourus la distance restante en longeant le mur sur la pointe des pieds.

- Enfoiré de tête de couille, tu vas m’le payer. Foutu goût dans la bouche baaaah. crachais-je avec dégoût en passant la porte.

La pièce était très grande, une salle de réception ou de banquet qui s’étendait sur une vingtaine de mètres de long, parsemée de larges colonnes blanches. Totalement dépourvue de mobilier, je n’étais pas à un avantage évident face à un tireur.

- Tu es donc arrivé jusqu’ici, l’albinos. J’aurais préféré que mes hommes soient suffisants. dit-il depuis l’autre bout de la pièce, assit sur le seul meuble de la pièce : un trône.

- Ils étaient amusants, je dois bien l’admettre. Mais tout juste suffisants pour m’échauffer. Étonnant tes graph’.

- Tu veux sans doute parler du Color Trap. J’ai appris ça en vivant ici, cette île regorge d’experts en la matière et c’est une discipline fort pratique.

- Surtout pour embrigader des jeunes paumés, n’est-ce pas? C’était quelle couleur de smiley pour qu’ils te suivent ?

- Pourquoi, tu veux la même chose? ricana-t-il en dégainant deux revolvers.

- J’vais tellement te péter la gueule que ton reflet te reconnaîtra pas.

Ces mots annoncèrent le début des hostilités. Moi m’élançant dans la salle alors qu’Octavio martelait les gâchettes de ses revolvers à peinture. Toutefois, une balle me frôla et laissa une entaille sur mon bras, ainsi il y avait également de vraies balles. Un regard vers le type à l’afro mais une bille colorée m’arrivait droit dessus. Je me baissais en la laissant passer au-dessus de ma tête, continuant de courir en m’aidant de mes mains tel un animal pour ne pas être déséquilibré, me relevant pour continuer ma course. Une nouvelle détonation, du revolver droit, et cette fois c’était bien une balle. Je plongeais de côté pour éviter le projectile, passant derrière une colonne. J’entendis de nouvelles détonations, et les deux armes sonnaient différemment.

Je sortis de ma planque, remarquant plusieurs smileys disséminés au sol. Je fis bien attention de les éviter mais j’avais de nouveaux projectiles à gérer arrivant d’en face. Ainsi, je dû avancer en me souvenant de l’emplacement de chaque peinture tout en gardant un œil sur le tireur pour éviter ses tirs. Et, sans surprise, son stratagème finit par payer. Alors que je m’étais approché d’une dizaine de mètres, mon pied foula un smiley jaune. Encore ces foutues émotions dépressives qui me poussaient à désirer la mort. Toutefois, pris par mon élan j’eus tôt fait de quitter la marque, mais ces courtes secondes furent suffisantes. Suivie d’une détonation, c’est une balle bien réelle et solide qui me percuta en plein ventre. La sensation dépressive disparue mais était de toute façon couverte par la douleur.

Dans mon élan, je me pliais, me déséquilibrais et chutais lamentablement en roulant sur le parquet. La plaie de mon ventre, bien que la balle ai traversée, ne s’arrêtait pas de saigner et la vive douleur me vrillait la tête. La balle avait surtout traversée de la chair et du gras, évitant toute contrevenue outre l’hémorragie. Mais cette dernière suffisait à me foutre dans la merde. Enfonçant une dent dans ma lèvre inférieure, je tenta de détourner la douleur, serrant mes poings sur mes renforcements métalliques. Je poussais le sol derrière moi, remontant à quatre vingt dix degrés en grognant de façon bestiale avant de foncer en direction de cet enfoiré d’Octavio.

De nouvelles balles se mirent à pleuvoir dans ma direction, tantôt billes de peinture tantôt vraies balles perforantes. Octavio semblait avoir changé les deux revolvers de main et son pistolet à peinture se trouvait à présent à droite et le vrai à gauche. Connaître cette information me permettait d’anticiper plus efficacement ses tirs. Plus que quelques mètres nous séparaient et un nouveau projectile me traversa la jambe. Me servant de mon luth pour me protéger, j’encaissais les billes de peinture sans qu’elles ne m’affectent, puis poussais sur ma jambe intacte pour bondir sur mon adversaire. J’abattis mon instrument, mais Octavio parvint à esquiver d’un bond en arrière, répondant d’une nouvelle salve de tirs. Cinq et six. J’avais tenu le compte, et comme je m’y attendais ses armes émirent un cliquètement à la place de la détonation lorsqu’il activa ses gâchettes.

- Je t’ai eu! m’exclamais-je tout sourire en lui fondant dessus.

Contre toute attente, Octavio lâcha ses deux pistolets pour porter les mains derrière son dos et en sortir deux autres. Je plaçais la caisse de mon luth contre mon torse, abandonnant toute esquive pour me contenter d’encaisser. L’afro vida ses chargeurs dans un tonnerre de détonations qui criblèrent la caisse de mon instrument, se logeant entre les bandes renforcées de cuir et de métal. J’esquivais de justesse une balle qui me frôla la joue en y laissant une entaille et arrivais finalement au corps à corps. Ne ralentissant pas ma course, je percuta de plein fouet mon adversaire qui se prit la caisse en pleine tronche et fut projeté contre l’assise de son trône. D’un bond, je survola le meuble et retombais en levant un poing armé des phalanges métalliques de l’arme subtilisée plus tôt.

- Prends toi ça dans la gueule salopard!

Patate de Forain!

Mon poing s’écrasa sur le trône, tordant le métal, explosant le bois et déchirant les tissus en relâchant un nuage de plumes mêlé à la poussière soulevée par le choc. J’avais sentis le corps d’Octavio voler un peu plus loin. Je l’avais touché certes, mais il était parvenu à ne pas se le prendre de plein fouet et devait toujours respirer quelque part dans la pièce. Mais, avec ce nuage blanc de saletés et de plumes, il m’était impossible de deviner où il se trouvait.

- Eh l’afro, tu respires encore? m’exclamais-je en jetant des regards de tous côtés, ne restant pas statique pour ne pas devenir une cible facile.

- Ouais j’suis là... répondit-il avec de la douleur dans la voix. - Mais t’en fais pas...j’ai une surprise pour toi. ricana-t-il, l’intonation de sa voix changeant en l’espace de quelques secondes jusqu’à ce que le rire se change en grognement bestial.

Sa silhouette apparut dans le nuage alors qu’il commençait à se dissiper, plus grande qu’auparavant et continuant de grossir jusqu’à ce qu’il atteigne près de deux mètres cinquante. Finalement il apparut distinctement alors que les plumes se déposaient doucement au sol. Des muscles énormes avaient complètement déformés son corps, le faisant ressembler au résultat d’une expérience douteuse. Outre cela, il restait le même, mis à part un haut-de-forme qui surmontait sa coupe afro.

- Woh t’as changé mec!




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Ren Aoncan

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Dim 5 Nov 2023 - 1:37
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Les Fruits de la Colère


Flashback proche
✘ Solo




Un véritable golgoth, disproportionné et monstrueux. Je doutais même que c’était bien Octavio face à moi, lui qui était du genre malingre et agile, voilà qu’il était devenu une boule de muscles. Plus aucun mot intelligible ne sortait de sa bouche, seulement des grognements bestiaux et de la bave qui moussait à la commissure de ses lèvres. Les manches de sa chemise rose à fleur avaient explosées, de même pour son pantalon pattes d’éléphant qui avait pété comme un pétard. En somme, et avec son chapeau haut-de-forme sur la tête, Octavio avait l’air sacrément con, à tel point que je ne pouvais pas m’empêcher de pouffer. Son regard se braqua sur moi qui, derrière ses lunettes de soleil semblait rougeoyer. Il leva une paluche aussi grande que ma tête, visant justement cette dernière d’une claque magistrale. Je reculais d’un pas, sentant le souffle me fouetter le visage.

- Putain, qu’est-ce que t’es susceptible, c’est fou avec une gueule pareille. ricanais-je de plus en plus fort, mon buste secoué de tremblements nerveux.

Des grognements furent ma seule réponse alors qu’il s’avançait d’un pas lourd pour lever un nouveau poing rageur. Il l’abattit telle une comète qui s’écrase, avec une lenteur aux relents de puissance et de poids. Ce genre de coup qu’il ne vaut mieux pas prendre de plein fouet. Toutefois, j’ai toujours été une grande gueule et j’y opposais donc mon propre poing armé, le métal n’étant pas suffisant cependant. Nos poings se rencontrèrent dans un choc brutal alors que je sentais le coup se réverbérer tout le long de mon bras comme si mes os en avaient vibrés. Mais, bien que je pouvais l’arrêter momentanément, Octavio-golgoth ne semblait pas le moins du monde affecté et revenait déjà à la charge. Il enchaîna de coups tous plus lents les uns que les autres, mais d’une puissance phénoménale. Je pris rapidement mes distances à petits bonds successifs en arrière qui me menèrent au milieu de la grande pièce vide.

- Putain quel rageux, faut vraiment que tu te calmes, moi à la base je voulais juste t’éclater la tronche et te faire cracher des infos sur Cerano, pas de quoi fouetter un chat quoi.

Son pas lourd se mit à marteler le sol en une course qui faisait même trembler les murs jusqu’au plafond. Plus lourd qu’un taureau, sa charge devait être destructrice, mais c’était peut-être là son point faible. Je regardais autour de moi, cherchant un moyen de venir à bout de ce monstre de muscles. Et un plan me vint en tête.

- Allez  ramènes ton gros cul de monstre par ici ! m’exclamais-je en reculant pas à pas en le voyant s’approcher dangereusement. - C’est ça, dandines-toi baboulinet, j’ai une surprise pour toi.

Il était tout proche et je sentais les vibrations que ses pas provoquaient jusque dans mes os, plongeant de côté sur le sol pour éviter sa charge. Il s’écrasa lourdement dans une des quatre grandes colonnes présentes dans la pièce, fauchant littéralement la roche blanche qui fut projetée en tous sens en soulevant un nouveau nuage blanchâtre dans lequel il disparut. La colonne montant jusqu’au haut plafond de la salle de banquet, c’étaient des mètres de roches qui s’effondraient autour de nous. Puis, les roches les plus hautes chutèrent à leur tour, trouant le plancher du sol à leur passage dans un fracas qui se mêla au chaos ambiant. En une minute à peine, l’ambiance avait drastiquement changée dans le bâtiment.

Les fondations même de la baraque se mettaient à trembler. Toutes ces poutres et planches accrochées aux branches et troncs proches qui se mettaient à grincer dans un chœur funeste. Annonciateur de mauvaises nouvelles, enfin selon le point de vue, de nouvelles roches se mirent à pleuvoir du toit. La colonne soutenant un poids important, son absence fragilisait tout l’ensemble. Et c’était là mon plan, guidant la brute épaisse vers une seconde colonne. Toutefois, c’était mésestimer la puissance que lui octroyait ce chapeau. Pliant ses cuisses aux muscles saillants, il bondit puissamment en imprimant un cratère dans le plancher à son décollage, montant haut dans la pièce avant de me retomber droit dessus à pieds joints. Cette attaque-ci était bien plus rapide. Je n’eus que le temps de lever ma garde et de reculer d’un pas, que le monstre atterrissait devant moi. Le plancher éclata en projetant des débris dans tous les sens, l’onde de choc seule fut suffisante pour me projeter contre la colonne dans mon dos. Le souffle coupé, je retombais à sa base à essayer de le retrouver, la bouche ouverte et le regard hagard. Devant moi, Golgothavio s’extirpait du sol dans lequel il s’était enfoncé, s’approchant de moi dès qu’il fut debout. Me toisant de son regard mauvais, il joignit ses mains pour former l’équivalent d’une masse d’arme qu’il leva au-dessus de sa tête. L’air retrouvait le chemin de mes poumons au bon moment, inspirant tout ce que je pouvais avant de rouler de côté au moment où les poings liés de la bête s’écrasaient.

Une fois de plus, le choc suffit à soulever mon corps et l’envoyer bouler à travers la pièce. Depuis ma position aérienne de projectile-humain, je pouvais admirer la seconde colonne s’écraser à son tour, ébranlant une fois de plus le toit qui se mit à trembler en laissant tomber quelques morceaux par moments. Je m’écrasais violemment au sol, sentant l’accumulation des blessures desquelles je perdais toujours du sang et, à me faire secouer dans tous les sens comme un fichu de paille, elles ne risquaient pas de se refermer de sitôt. La douleur se faisait de plus en plus présente, j’avais perdu mon instrument lors d’un des derniers assauts et j’avais une main en sang, autant dire que mon état n’était pas idéal pour affronter ce monstre. Et, même si je continuais de lui faire briser les colonnes, l’édifice serait-il suffisant pour lui écraser définitivement sa grande gueule ? Cette apparence lui octroyait une telle force couplée d’une défense solide, et mes solutions s’amenuisaient à mesure que le temps passait. Quoi qu’il en soit, une chose était certaine, c’est qu’il avait revêtu cette apparence en même temps que ce haut-de-forme bleu avec un point d’interrogation.

Golgothavio sortait du nuage de poussière blanche qu’il avait soulevé, un large morceau de colonne dans sa grande paluche. Sans prévenir, il le balança droit sur moi. Me relevant en grognant, j’esquivais de justesse en voyant le projectile passer, terminant sa course en traversant un mur. Debout sur mes deux pieds, j’avais du mal à maintenir l’équilibre, mais l’adrénaline qui montait à mon cerveau me maintenait alerte. Le monstre face à moi devait être arrêté, et j’allais m’en charger. Les mains serrées sur mes poings de fer, je l’attendais de pieds ferme. Il était lent après tout, tant que je restais en mouvement et que je restais attentif, je pourrais le berner.

- Ramènes ta grande gueule qu’on en finisse, j’vais te dégonfler enfoiré! m’écriais-je en me déplaçant droit vers la troisième colonne.

J’entendais le monstre courir derrière-moi de son pas lourd et bruyant. Ses simples pas suffisaient à faire grincer et craquer le parquet déjà fragilisé voir détruit par endroits. Des roches et des poutres continuaient de tomber du toit en faisant trembler toute la pièce. Les lampes à huile accrochées aux murs se fracassaient les unes après les autres en répandant huile et flammes. Des murs de flamme s’élevèrent dans toute la pièce, obstruant les sorties possibles et m’emprisonnant avec Octavio l’enragé. Je ne savais même pas si, dans cet état, il était encore conscient de quoi que ce soit. Si je devais l’interroger, il fallait d’abord que je le fasse revenir à la normale, enfin s’il survivait en premier lieu.

Dans mon dos, les pas se rapprochaient, et je voyais déjà son ombre me rattraper. À la lueur des flammes, son ombre le dépeignait comme un véritable monstre, un corps disproportionné, des bras tentaculaires qui s’étendaient au-dessus de moi, et ce haut-de-forme qui terminait l’ombre d’une pointe de style. Toutefois, une chose était curieuse, malgré toutes ces secousses et quelle que soit sa position, son couvre-chef ne tombait pas de sa tête bien qu’il ne semblait pas enfoncé sur sa grosse tête.

La colonne était juste devant moi et je vis du coin de l’œil une des mains du colosse s’avancer vers mon visage. Je plongeais en avant tête la première, plaçant mes mains au sol pour rouler juste à côté du grand pilier, trop proche pour qu’Octavio ne puisse l’éviter, trop concentré à me chasser. Cette fois ce ne furent pas ses poings qui détruisirent la roche, mais sa grosse trogne, et il n’y était pas allé de main morte. La troisième colonne éclata en projetant ses éclats et en crachant son habituel nuage blanchâtre. Mais, plutôt que d’en profiter pour prendre mes distance, je fis l’inverse au fi du danger que représentaient les chutes de débris. Disparaissant à mon tour dans le nuage, je retrouvais la silhouette de Golgothavio qui n’était pas difficile à reconnaître. Serrant mes poings de fer aussi fort que je le pouvais, je passais dans son dos pour le marteler de coups rageurs. Autant que je le pouvais, aussi fort dont j’en étais capable, visant des points sensibles sans que cela ne semble avoir beaucoup d’effet. Son bras bougea dans le nuage comme s’il tentait de chasser une mouche. Mais, malgré ses gestes désespérés, je continuais de frapper toujours plus vite, me baissant pour éviter d’être fauché par son bras aveugle, envoyant un violent coup de poing derrière son genou pour le lui faire plier. Mais, malgré un genou à terre, il me semblait toujours démesurément grand. Un bloc de roche aussi grand que moi s’écrasa à un mètre, annonçant la chute inéluctable de ses frangins.

Je tentais alors de m’éloigner, rencontrant dans la brume l’avant bras du monstre qui, d’un simple revers, m’envoya valdinguer sur plusieurs mètres. Mais, trop concentré sur moi, le golgoth ne vit pas tomber un énorme morceau de colonne qui lui tomba pile sur le sommet de son chapeau. Écrasé momentanément, Octavio disparu dans un nouveau nuage après avoir été plaqué au sol par la roche. Me relevant péniblement, soufflant bruyamment, j’observais ce nuage en m’attendant à voir surgir mon adversaire à tout moment. Tout autour de moi, les murs et le toit s’effondraient, mais je ne pouvais pas lâcher le nuage du regard. Pourtant, la roche qui lui était tombée sur le coin de la gueule aurait suffit à exploser un éléphant, pourtant mon instinct me criait que cet affrontement n’était pas finit. La poussière se dissipa, me laissant observer l’énorme trou dans le plancher qui avait englouti le golgoth. Pas un signe de lui, pas même à l’étage inférieur à présent partiellement visible. Les flammes s’étaient propagées jusque là et rongeaient les boiseries, pourléchant les rambardes, meubles et escaliers de ses langues ardentes. La température tout autour de moi continuait de grimper, me faisant suer à grosses gouttes.

Soudain, le parquet sous mes pieds explosa, sentant quelque chose attraper mes chevilles avant de m’attirer dans le sol. L’accalmie était terminée, et Octavio revenait à la charge. Il me fit traverser le parquet en y laissant mon empreinte, me tirant à l’étage inférieur où nous chutions ensemble sur quelques mètres. Mais, foutu pour foutu, je ne comptais pas me laisser faire. Je pliais mes genoux, plaçant mes pieds toujours tenus sur ses épaules, et j’agrippais le haut-de-forme qui semblait collé à sa tête. Quelques chocs allaient encore pour le garder en place, mais désormais je déployais toutes les forces qu’il me restait pour lui retirer son couvre-chef. Poussant sur mes jambes et tirant sur mes bras, une veine se forma sur ma tempe alors que mon visage prenait quelques nuances rougeâtre sous l’effort. Et, enfin, le chapeau se décolla de la tignasse du monstre de muscles. Et nous nous écrasions sur le parquet du premier étage. Séparés par le choc, je me retrouvais projeté jusqu’en haut d’un escalier en proie aux flammes et qui mit le feu à mon sweat-shirt. Je me mis à me rouler par terre pour tenter de les éteindre, mais en vain, retirant le vêtement à défaut d’autre solution. Torse nu, les muscles saillants et brillants de transpiration et de sang. Ma peau pâle se retrouvait bariolée de traces et poussières, de plaies qui continuaient de saigner légèrement. Mais surtout, les flammes sublimaient de couleurs le tatouage qui couvrait l’entièreté de mon dos, représentant un arbre ailé surplombé du nom « Mazino ». Ce tatouage, c’était mon passé, ma famille, ainsi que mon destin et cette quête de légende que j’avais promis à mon père de mener à sa place.

Mais revenons en à nos moutons. D’un tas de gravats, Octavio s’extirpa, couvert de sang des pieds à la tête, ses lunettes brisées on pouvait apercevoir ses yeux vitreux et hagards. J’approchais de lui dans un état à peine mieux, à la différence que je savais encore où je me trouvais. Lui semblait complètement paumé, il bougeait à peine à tenter de sortir des débris jusqu’à ce qu’il s’écrase au sol en grommelant quelques mots incompréhensibles. Il avait retrouvé sa taille normale et semblait vidé de toute force. Le chapeau en main, je le jetais d’un geste dans les flammes qui prenaient de plus en plus d’ampleur. Je m’arrêtais juste devant cet enfoiré réduit à l’ombre de lui-même, l’attrapant par le col en levant un poing avant de me rendre compte qu’il s’était évanouit.

- Fait chier, moi qui voulais le laisser là une fois les infos obtenues. maugréais-je en le soulevant pour le porter sur l’épaule comme un sac à patates. - Il pèse son poids le bougre, j’aurais pas dis.

Une poutre enflammée s’écrasa en haut de l’escalier où je me trouvais une minute plus tôt, obstruant le moyen le plus simple pour sortir du bâtiment. Tout autour, les murs craquaient et les flammes prenaient de l’ampleur, tout s’écroulait et si je ne me dépêchais pas, je finirais enseveli sous les gravats du manoir. Je passais alors devant une chambre dont la porte était au sol à se faire consumer par les flammes, la pièce se terminait par une grande fenêtre qui donnait en direction de la plateforme à l’extérieur du bâtiment. C’était parfait, raffermissant ma prise sur le type inconscient sur mon épaule, j’attrapais le matelas du lit de ma main libre avant de le placer devant moi et de foncer droit dans la fenêtre. Le verre vola en éclats, et je me mis à chuter d’un étage, m’écrasant sur  le matelas alors qu’Octavio roulait un peu plus loin dans un empilement de tonneaux. Tant qu’il crevait pas, ça ne me dérangeait pas qu’il en prenne plein la gueule. Je m’allongeais alors sur le matelas pour admirer le manoir en proie aux flammes qui s’écroulait sur lui-même.

- C’est quand même beau le feu n’empêche. ricanais-je en portant une clope à mes lèvres, tirant une longue bouffée devant ce spectacle chatoyant.




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Ren Aoncan

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Ren Aoncan
Lun 6 Nov 2023 - 2:53
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Les Fruits de la Colère


Flashback proche
✘ Solo




Les flammes du feu de camp pourléchaient la fin de la nuit alors que, à l’horizon derrière les arbres, le ciel se fardait de milles couleurs rougeoyantes. Octavio était de l’autre côté du feu, ligoté et toujours assoupi contre une souche d’arbre. Moi, je m’occupais de réparer mon luth que j’avais retrouvé dans les décombres fumants du manoir. J’avais fouillé les ruines, pillant ce qui pouvait encore l’être. Quelques thunes, des cordes pour attacher l’autre pignouf, du matériel pour réparer mon luth, des vivres pour plusieurs semaines et de l’alcool en conséquence. J’étais même tombé sur les décombres d’une pièce où Octavio avait entassé plusieurs haut-de-forme semblables à celui qui l’avait rendu monstrueux. Je les avais tous balancés au feu, tous mis à part un que j’avais gardé pour mon usage personnel, on ne savait jamais trop ce que l’avenir nous réservait. Le spectacle du manoir en flammes avait attiré quelques curieux du coin, ou plutôt quelques charognards qui souhaitaient profiter de mon dur labeur pour piller les ruines à leur tour. Ainsi, je m’étais enfoncé dans la forêt afin de trouver un endroit plus tranquille pour camper et interroger l’autre con une fois qu’il se réveillerait.

- Pourtant, que la montagne est belle- comment, peut-on s’imaginer... chantonnais-je en réaccordant mon instrument une fois les réparations terminées. - Nickel, j’étais inquiet pour toi, faut dire que j’te ménage pas. disais-je en m’adressant au luth posé sur ma cuisse, caressant tendrement ses cordes.

De l’autre côté du feu de camp, le bâtard à la coupe afro se tortillait en émergeant finalement du sommeil. Se rendant compte de sa situation, il tenta de se débattre en se tortillant comme une chenille, mais il aurait beau forcer il ne parviendrait pas à se défaire de son cocon.

- Tu sais mon pote, à force de naviguer j’ai finis par les apprendre ces putains de nœuds de marins. T’aura beau te débattre, t’es à ma merci donc arrêtes ça tout de suite ça nous fera gagner un précieux temps. déclarais-je en posant mon luth à côté de moi, me levant pour me déplacer jusqu’à une souche face à Octavio sur laquelle je pris place, sortant un paquet de clopes. - T’en veux une?

- Non merci, j’essaie d’arrêter. répondit-il les dents serrées, j’imaginais bien ses poings faire de même derrière son dos.

- Tant pis. Par contre je te propose pas un verre, t’aurais du mal dans ta position. ricanais-je en sortant une bouteille de rhum ambré d’un des sacs à mes pieds. - Malgré l’état de la baraque j’ai pu récupérer quelques trucs sympas, tu m’en voudra pas hein.

Je bu goulûment au goulot, alternant avec une grande bouffée de cigarette puis d’un râle de contentement en recrachant la fumée dans la direction de mon prisonnier.

- Kof kof, bordel, tu m’veux quoi à la fin? se plaignit-il en se secouant pour que la fumée se dissipe. - C’est pas toi qui voulais que ça se fasse vite?

- Ouais, je déconnais en fait, je préfère savourer. ricanais-je en lui donnant un coup du bout du pied. - Mais t’as raison, j’ai des questions à te poser. Et la principale c’est : où se trouve Tom Cerano et les Scars Pirates en ce moment même et qu’avez-vous fait de mon putain de trésor?

- Ça fait deux questions. Et bon, tu sais bien que moi je suis en poste ici la plupart du temps...

- Arrêtes avec tes conneries, t’étais là ce jour-là il y a deux ans. le coupais-je sèchement. - Et j’sais bien que t’es en contact avec Cerano. Alors réponds!

- Tu nous en veux pour quoi ? D’avoir volé un trésor qui nous appartenait à l’origine ? T’es un putain de voleur mon gars, prêt à trahir ses plus proches amis pour se tirer avec leur magot quand tu te lasses d’eux, d’où c’est ton putain de trésor?! s’écriait-il soudainement en vociférant, crachant ses mots en se tortillant de nouveau.

Je m’approchais brusquement, à quelques centimètres de son visage, les flammes faisant danser une ombre dans laquelle mes yeux carmins brillaient d’une lueur inquiétante. C’était de la colère, ça bouillonnait en moi, à deux doigts de fracasser le crâne de cet enfoiré sur la bûche la plus proche.

- Quand on a pas de rêves ni d’ambitions on ferme sa gueule. dis-je doucement en l’attrapant par les cheveux, les tirant légèrement en plongeant mon regard dans le sien. - Oui, je suis coupable de vous avoir volé, tout comme je l’avais fais dans les deux autres équipages qui vous ont prêtés main-forte ce jour-là, et tu sais quoi ? Si vous aviez creusés un peu plus, vous en auriez trouvés d’autres pour vous donner un coup de main. Mais la manière dont vous avez réglé le problème ? Vous vous êtes pris pour le gouvernement mondial à bombarder une île comme des attardés?! m’écriais-je en le traînant sur le sol, l’attirant vers le feu de camp. - Pas les couilles d’affronter un homme seul à terre, non, un bombardement de toute l’île était nécessaire, butant par la même occasion de nombreuses espèces végétales comme animales. Bandes de sous-merdes, je ferais aussi bien de te balancer dans le feu, ça épurerait un peu toute cette merde. m’exclamais-je en approchant son visage des flammes.

Le regard d’Octavio changea à ce moment là, lui qui semblait si sûr de lui jusque-là, se déconfit aussitôt sous la menace. Le regard fuyant, des fumerolles s’échappant de sa touffe de cheveux, il craqua en me suppliant.

- Okay, désolé, tu sais c’que sont les ordres, c’est cet enfoiré de Tom Cerano qui a initié l’truc, s’teuplait mec, on a été potes! se mit-il à déblatérer alors que j’arrêtais mon geste, n’insistant pas plus qu’avec un regard insistant. - C’est Cerano qui s’est rendu compte que t’avais déjà fais le coup à un autre équipage avant nous quand on te traquait juste après ta désertion, avec notre butin bien sûr... dit-il en marquant une pause, remarquant alors que j’approchais de nouveau son visage vers les flammes. - Ah attends ! J’suis désolé au nom des Scars, c’est vrai que c’était pas très pirate, mais c’est les capitaines des trois équipages qui ont décidés ça, moi j’ai rien à voir là-dedans ! J’ai fais qu’obéir putain!

Il paniquait de plus en plus, et je m’en délectais, stoppant tout de même mon geste. De toute façon, avec la gueule fondue il aurait eut du mal à répondre à mes questions. Je tirais de nouveau sur ses cheveux, et l’éloignais momentanément des flammes en lui tordant la nuque en arrière.

- Arrêtes de tourner autour du pot, réponds ! Où est-ce que les Scars se trouvent?!

- Ea...East Blue putain ! Aux dernières nouvelles, ils pillaient les voies commerciales en direction de Logue Town. avoua-t-il finalement, son côté rebelle à présent brisé il était bien plus facile à interroger. - Quant à ton ‘trésor’ comme tu dis, les capitaines l’ont répartis en trois parts égales entre les équipages. Quant à ce qu’ils en ont fait, là je t’assures que j’ai aucune idée de ce  qu’ils en ont foutus. Mais, pour être honnête, cent millions chacun ça part vite, ça m’étonnerait pas qu’ils aient déjà tout dépensé pour renforcer leurs équipages.

- Tu vois quand tu veux mec, c’était pas si difficile. ricanais-je en l’éloignant des flammes pour le pousser là où il était à son réveil, reprenant ma place sur la souche. - Ainsi, cet enfoiré est à East Blue, j’aurais dû m’en douter. Ce type ne changera pas visiblement, toujours à s’attaquer à ce qu’il connaît déjà, toujours dans la facilité quoi. Aaaah j’suis rassuré, je sais enfin où je dois aller! m’exclamais-je tout sourire, les ombres que les flammes dessinaient sur mon visage me donnaient l’air d’un fou.

- Et tu comptes lui faire quoi? demanda timidement Octavio.

- Me venger pardi! dis-je d’un air évident. - Les détails de la manière viendront spontanément quand je l’aurai sous les yeux, mais ça risque d’être moche ça je peux te l’assurer.

- T’es un grand malade !

- J’te l’fais pas dire! Nyéhéhéhé. ricanais-je bêtement en observant les flammes, leur reflet dans mes yeux rouges embrasa mon regard.

- Et...et moi ? Qu’est-ce que tu vas me faire maintenant que t’as ce que tu voulais? dit-il alors tout bas.

- En voilà une bonne question. répondis-je en posant mon regard sur lui, un sourire inquiétant au visage. Son expression d’assurance était brisée depuis un bon moment déjà, mais voilà qu’il se mettait à trembler à présent. Je me levais, m’approchant d’un pas intentionnellement lent pour faire monter la pression, ma main tâtonnant dans une de mes poches pour en sortir un des poings de fer que j’enfilais aussitôt. J’avais passé le temps un peu plus tôt en gravant des lettres sur les quatre phalanges de l’arme, ‘Hate’ pour celui-là, et ‘Love’ pour l’autre. - J’ai une bonne idée, mais tu vas pas aimer. Nyéhéhé.

- Non, attends...t’es pas obligé de me tuer, promis j’dirai rien, mais tu peux pas me buter comme ça, de sang froid ! paniqua-t-il en se tortillant de plus belle.

- Te fumer j’pourrais faire ça ouaip, mais j’ai une meilleure idée, j’vais t’marquer ta sale gueule pour que tu te souvienne de moi à chaque fois que tu te regardera dans une glace. déclarais-je accompagné d’un grand sourire en m’accroupissant près de lui, le maintenant d’une main alors que je levais celle armée, fermée en poing où les lettres ‘Hate’ brillèrent à la lueur des flammes. - Bonne nuit enfoiré!

Mon poing vola droit dans sa gueule, les phalanges de l’arme percutant son front avec assez de force pour y imprimer les lettres dans sa chaire. Il tourna aussitôt de l’œil, s’effondrant à côté du feu de camp. Par pure bonté d’âme, je défis ses liens pour ne pas qu’il finisse par crever au fond des bois comme une merde, et aussi parce qu’une bonne corde ça pouvait toujours servir. Fumant sur ma clope, je me relevais pour remballer mes affaires, enfilant la bandoulière de mon luth que je plaçais dans mon dos par-dessus un sweat-shirt subtilisé dans les décombres avec d’autres vêtements. J’avais réunis toutes mes trouvailles dans deux grands sacs en toile qui étaient trop encombrants pour les porter simplement. Mais j’avais de la ressources, trouvant un bâton assez long pour enfiler un balluchon de chaque côté, il me suffit alors de placer le bâton sur mon épaule et je pouvais me déplacer sans encombrer mes mains. Sans un regard en arrière, je quittais l’éclairage du feu de camp pour m’enfoncer dans la forêt. J’avais une revanche à prendre et encore pleins de gens à taper.

- On s'fume un pétard ? murmurais-je d'une petite voix ridicule pour me parler à moi-même. - Oh ouais, là je l'ai bien mérité !



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