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Pots Cassés [Solo]

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Bargest

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Bargest
Dim 15 Oct 2023 - 11:56
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La ville de Cormlak aurait pu avoir ce petit quelque chose de charmant si seulement ses habitants avaient l’énergie et les moyens de l’entretenir. Chaque fois que je songe à ce qui pourrait être fait si les ressources étaient équitablement réparties, je me dis que cet endroit aurait de la gueule, que le potentiel est là. Est-ce que c’est à cause de ça que je me suis enterré ici depuis une dizaine d’années ? Je sais pas trop. Cette ville est devenue ma ville, toute l’île dans sa globalité même. Enfin, pas seulement que la mienne, c’est tout le gang des BlackDogs qui l’a adopté, ou plutôt qui ont été adoptés par l’île.
Y’a pas un de mes gars qui aurait pas envie de se battre pour la libérer, pour sauver ces pauvres gens de Cormlak et ses environs. Qui aurait cru la première fois qu’on a posé un panard sur Kolomar qu’on en partirait jamais ? Eh, il y a des batailles qui prennent plus de temps que d’autres à gagner. Celles-ci sont les plus douloureuses, les plus sanglantes, quand elles s’étalent sur des années, qu’elles sont alimentées par le vice et la haine sur fond d’espoir. Mais je crois qu’ici, de l’espoir, plus personne n’en a.

Côté habitants, je veux dire. Nous, on lâchera jamais le morceau.
De l’espoir d’être libéré de la menace que représente ce salopard de Bill Hollingsworth. Quand on a commencé à foutre le bordel en ville et à se frotter au Commandant et ses hommes, y’a des années en arrière, cette flamme symbole d’espérance s’est allumée dans leurs yeux, ils y croyaient. On ne leur avait pas envoyé des samaritains, mais on leur avait envoyé des types capables de se heurter aux ordures, d’en faire le ménage. Et croyez-moi, on aurait pu y arriver. Si on avait employé les méthodes habituelles, si on avait continué comme on a l’habitude de faire, ça aurait pu se plier en moins d’une année. Mais comme dans tout bon plan, il y a souvent une couille qui tombe dans le potager, j’en ai une qui m’est tombée sur le coin de la tronche sans m’en rendre compte.

Bordel…
Si j’étais fumeur, je m’allumerai une grosse clope. A la place, je vais me contenter de scruter le ciel étoilé que j’ai sous le pif, le contempler du haut de mon perchoir, la toiture d’une modeste baraque aux tuiles vieillissantes.
Quand j’y repense, au final, c’est de ma faute si moi et les gars on est coincé depuis des années sur cette île. Je leur ai évidemment laissé le choix, pas le genre de conneries que j’aurais imposé à mes Dogs, mais ça reste ma faute.
J’ai pas le choix, je dois régler cette histoire avec Hollingsworth de la manière la plus propre possible. Ce qui veut dire que les méthodes habituelles sont laissées au placard. Pas de bombe artisanale planquée dans la taverne d’Albertorh, celle que fréquente régulièrement cette enflure de Commandant ripoux. Pas d'éviscération en place publique au beau milieu de la nuit. Pas de martelage de crâne à coup de batte, en plein jour, sur le balcon de son foutu bureau de sa putain de caserne perchée en haut de son mur de béton qui surplombe la ville. Pas d’assaut massif sur la ville en mode gros nettoyage des rues et de la pourriture qui la pollue.

Ce serait trop violent, trop sanglant, trop coûteux en pertes humaines. Alors je suis du genre à m’en tamponner royalement de ce genre de conneries, mais ici j’ai les mains liées, j’ai fait une promesse. Une foutue promesse ouais, c’est ce qui me tient par les burnes ici. C’est ce qui me retient de tout faire cramer et de traîner Bill par la peau des roustons jusqu’au milieu de la place pour lui coller ma batte dans le fondement.
Les choses doivent être faites proprement, on doit expulser Hollingsworth, pas l’atomiser. On doit dévoiler sa face pourrie à la justice, pas l’atomiser. On doit révéler au grand jour ses sales combines, pas l’atomiser. Mais c’est beaucoup plus compliqué d’exposer quelqu’un que de lui atomiser le crâne, croyez-moi. Surtout face à un Gouvernement complètement aveugle, encore plus concernant une île qui ne vaut rien à ses yeux, qu’aucun des politiciens ne doit connaître. Il nous faudrait l’intervention d’un gradé droit dans ses bottes, mais ça les mecs, ça se fait encore plus rare que de l’or ici bas.

Situation délicate, donc. Je suis une sale race, j’en ai jamais douté, mais j’ai aussi une forme d’honneur et respecter une promesse donnée à une personne qui compte, c’est dans cette ligne de conduite de laquelle je veux pas dévier. Je dois trouver un moyen de faire entendre la vérité concernant cette île et cette pourriture qui la gouverne, qui la protège et à la fois, je dois m’assurer qu’il arrive rien aux civils.

Comment est-ce que tu comptes t’y prendre, Bargest, petit salopard. Hm ?
Putain de merde, ce serait plus simple si je pouvais simplement aller lui péter la gueule.
Bargest

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Bargest
Sam 28 Oct 2023 - 21:55
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— Tu comptes contempler le ciel toute la nuit où tu viens te coucher avec moi ? Pas besoin de tourner la tête en direction de la voix pour avoir sa petite bouille bien en mémoire. Les mots prononcés m’arrachent un sourire amusé, mon regard continue de se perdre dans l’immensité étoilée. Je ne sais pas, j’ai une très belle vue d’ici… mon sourire s’élargit un peu plus, conscient de la réaction que va entraîner ma réplique. Je l’entends ricaner, inutile qu’elle s’exprime pour comprendre ce qu’elle en pense, ce qu’elle pourrait dire. Naturellement que la vue qui s’offrira à moi une fois sous les draps serait plus délicieuse encore. Pour autant, je n’ai pas envie de la rejoindre immédiatement, pas maintenant. Le silence règne plusieurs longues secondes encore, avant qu’elle ne capitule, compréhensive. — Comme tu voudras. Mais ne reste pas dehors toute la nuit. Parce qu’elle me connaît, elle sait comment je peux être, ce que je peux faire. Et c’est parce qu’elle me connaît qu’elle sait parfaitement que de me le dire n’apporte aucune garantie, que si ça doit arriver, ça arrivera.

Et ça va arriver plus vite que prévu.
Une heure vient de passer depuis cet échange, même pas. Rick se pointe devant la baraque, silencieux. Je sais ce que ça veut dire, une merde vient d’arriver. Ouais, même à cette heure de la nuit, les problèmes ne s’arrêtent pas ici. C’est ce qui arrive de vivre dans une ville qui se bat pour sa survie, pour sa liberté. Batte en main, je descends de mon perchoir, non sans avoir poussé un soupir de fatigue. C’est que j’avais réellement envie de rejoindre Yuna dans son plumard moi, de pouvoir souffler juste une nuit, de profiter de la chaleur de son corps blotti contre ma peau, d’écouter le son de sa respiration pour m’endormir. Mah… pas ce soir il faut croire. Ce genre de moment sont réservés aux mecs normaux, pas les salopards.
— Dis-moi ? Rick a ce regard qui exprime le sérieux de la situation, les yeux qui parlent pour lui, c’est du grave. — C’est Belle Gueule, les soldats de Hollingsworth lui sont tombés dessus. Je sens le sang qui commence à bouillir, la veine qui gonfle contre le coin de mon front. Je sens surtout que je vais pas apprécier la suite. — Il est dans un sale état, Chester sait pas s’il va s’en sortir, il dit que ça va se jouer dans les prochaines heures… Mes doigts se referment nerveusement sur le manche de ma batte, les mâchoires se crispent, le regard se ferme. Il me faut un peu de temps pour digérer tout ça. Rick le sait, il me connaît. Me mire marcher d’un sens puis de l’autre, tournoyant lentement mon arme dans les airs, tentant de ne pas exploser de colère sur place. Comment me mettre la rage.

— Qui a fait ça ? On a des noms ?
— Silas a parlé de l’autre enfoiré de Sergent, celui avec la balafre, et quelques soldats. Ils se sont tirés quand Silas et les autres ont rappliqués, mais Daryl les a suivi, on sait où ils sont en ce moment.
— Les autres attendent à la planque ?
— Yep, on attend que toi.


_________________________

C’est dommage, il fait si bon ce soir que ça me désole presque d’être obligé de gâcher une si belle nuit en faisant couler le sang encore une fois. J’ai amené Rick, Silas et Darius avec moi, ce sera amplement suffisant pour refaire la gueule de cet enfoiré de Sergent Morbs et les quelques raclures de bidet qui l'accompagnent. Latravius Morbs est ce genre de pourricrate qui bandent et se sentent en puissance quand ils baignent dans le chaos, quand ils nagent au milieu d’un océan de merde et d’injustice. Latravius, j’aurais pu à plusieurs reprises lui éclater le crâne et jeter son corps à la flotte, histoire qu’on en parle plus. Mais Yuna ne veut plus qu’on opère de la sorte, Yuna ne veut plus qu’on entretienne cette image de clébards enragés et violents qui nous colle aux blousons. Elle et quelques grosses têtes chez les civils qui ont monté une espèce de comité nous ont demandé de freiner nos actions coups de poings et tout ce qui consistait à lutter contre la marine en répliquant par une bonne grosse dose de violence. Ils ne veulent plus voir le sang se déverser dans les rues de leur ville, ce que je peux comprendre. Mais vous voyez bien que ce n’est pas ce qui fera avancer le conflit, encore moins le faire basculer en leur faveur…
J’ai calmé les ardeurs de mes hommes, j’ai tenté de freiner les miennes, de ne pas régler à ma manière, de faire confiance au comité de Cormlak et ce soir, c’est Belle Gueule qui en a fait les frais. Et ça me fout en rogne, bordel ce que ça me fait chier. Est-ce que je me ramollis ? Est-ce que je suis en train de perdre de vue ma cause depuis que je suis ici ? Cette foutue ville me ramollit ? De passer trop de temps avec Yuna, à la laisser me murmurer aux oreilles, ça m’aurait rendu faible ? C’est en train de bouillonner violent en moi, je ne supportes pas qu’on s’attaque directement à mes gars comme ça. Touche à un Blackdogs et c’est la meute de gros clebs énervés qui va venir te mettre en pièces.

La taverne du Sanglier Grisonnant, marrant comme ce lieu porte bien son nom. J’imagine qu’avant l’arrivée du Commandant et ses hommes, l’endroit devait avoir plus de gueule, mais depuis que la pauvreté touche sévèrement Cormlak, le Sanglier Grisonnant a mauvaise mine.
La tête empaillée de l’animal sur la devanture semble avoir mal encaissé les dernières années, tout comme la façade de l’établissement qui aurait bien besoin d’un gros coup de neuf. A en juger par la gueule que ça tire, tu croirais pas que c’est l’un des seuls lieux qui s’en sort le mieux dans toute la ville. C’est parce que la Marine l’apprécie beaucoup, qu’ils viennent régulièrement y dépenser leurs thunes après le service, à se torcher la fiole comme pour oublier toutes les horreurs commises avec l’uniforme. C’est connu qu’ils en ont fait leur petit quartier, Belle Gueule le savait. Mais Belle Gueule aime fréquenter ce bar, du moins l’une des minettes qui s’y trouve, qui y travaille.

Je lui ai toujours dit que son amour pour les femmes allait lui attirer de sacrées emmerdes un jour, que de trop vouloir renifler de l’entrejambe féminin finirait par lui claquer à la gueule. J’espérais sincèrement me tromper et continuer de passer pour un vieux con rabat-joie. Malheureusement le destin se fait souvent un malin plaisir à me torturer.
— Bargest, t’es sûr de toi ? Pas que je te fais pas confiance, tu te doutes bien, mais tu sais comment ils vont le prendre si on le fait… Je jette un œil à Silas, qui s’est avancé pour me toucher deux mots avant qu’on entre. En effet, je doute pas de sa confiance en moi, raison pour laquelle je lui remettrai pas les idées en place d’un coup de tête pas piquer des hannetons. Je suis pas un salopard avec mes gars, chacun a le droit à la parole, de remettre en cause le plan, les ordres. Il faut juste être préparé à la réponse, parfois elle peut se faire un peu violente. Mais ici, je comprends ses inquiétudes. — Je te cache pas que ça m’a turlupiné un moment pendant que je réfléchissais à la réponse qu’on allait envoyer… puis j’ai vu la gueule totalement démolie de Belle Gueule, à qui on va devoir trouver un autre surnom tant celui-ci collera plus jamais avec la tronche qu’il va se payer s’il s’en sort. Ces fumiers l’ont vraiment pas loupé. C’était pas juste un accrochage au hasard, c’était une démolition, une mise à mort préméditée que le hasard est parvenu à endiguer avant sa finalité. — S’il s’en sort. Dans son état, y’a de grandes chances que le prochain surnom soit le macchabé et rien d’autre. Ça me fait bouillir rien que d’en causer, de l’imaginer. J’en tremble de rage. — Alors oui, Silas, je suis putain de sûr. Et si le Comité ne comprend pas ça, alors j’emmerde le Comité.

Petit sourire mauvais en coin, batte sur l’épaule, je m’avance en direction de la porte du Sanglier Grisonnant. Derrière, les gars me suivent, déterminés.
Rick expulse un glaviot, rumine sa vengeance.
Darius fait craquer les phalanges de ses mains, impatient de les abattre sur la tronche des salopards à l’intérieur.
Silas vérifie la présence des couteaux à la ceinture de son pantalon, prêt à les trancher dans le tas.
Bargest

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Bargest
Mer 15 Nov 2023 - 13:46
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La porte s’ouvre, laisse une légère brise s’infiltrer à l’intérieur de la taverne, l’air frais attirant l’attention des clients. Les fioles se tournent presque toutes à l’unisson dans notre direction, histoire de zieuter qui sont les nouveaux zozios qui ramènent leurs miches ici à cette heure. Si l’ambiance était passablement joyeuse compte tenu du fait qu’un groupe de soldats de la Marine se trouvait attablé dans un coin de la pièce, probablement étaient-ils entrés en terrain conquis comme ils avaient l’habitude de le faire jusqu’ici, les tronches se décomposent dès que les cervelles font le lien entre les blousons noirs et la batte sur mon épaule. — Messieurs, voici la belle bande de salopards que vous avez demandé. Que je lâche avec un sourire qui se veut tout sauf amical, et ça pour n’importe lequel de ces trous du culs amassés dans cette pièce. Je suis tellement énervé par ce qui est arrivé à Belle Gueule que je ferai pas de distinction cette nuit, quiconque passera sous ma batte devra en payer le prix fort. Alors un conseil pour ces guignolos de clients qui ont rien à voir dans l’histoire, à leur place je me ferai tout petit, quitte à me ratatiner sur ma chaise merdique, à guetter l’occasion de déguerpir d’ici dès qu’on se sera écarté de cette fichue porte.

Notre entrée semble avoir jeté un froid, un foutu sacré froid. C’est devenu glacial tout à coup, y’a pu un son de musique, plus une claque merde qui l’ouvre et les mouches osent pas bouger une aile de peur d’être flingué en vol. Évidemment qu’ils ont tous compris que les Blackdogs venaient de se pointer dans un bar remplis de soldats de la Marine, y’a qu’à mirer le teint blafard de ce pauvre vieux Ershell, le proprio’ des lieux, pour piger. Lui qui sait le risque de dynamitage hautement élevé qu’il court à voir se réunir sous son toit les deux factions ennemies de Cormlak. Et sous ce faciès transi de peur, parce qu’il a sacrément les pétoches le vieux Ershell, je décèle un soupçon d’incompréhension. Je crois bien qu’il se demande ce qu’on fout ici, alors qu’on sait parfaitement que les mouettes investissent ce lieu tous les soirs à la même heure, et qu’on avait accepté la demande du Comité pour éviter d’y mettre un panard à ces heures-là très précisément. Pour éviter un bain de sang, qu’ils disaient.
Et dire que j’ai accepté ces conneries.

Putain de bordel de merde, au fur et à mesure que la rage reprend ses droits, je me rends compte à quel point je me suis encrassé ici, endormi, affaiblit. Adresse un sourire malicieux au tavernier, effectue quelques pas en direction du comptoir, toujours dans un silence de plomb. C’est marrant parce qu’à notre arrivée, ces saloperies de mouettes semblaient pourtant bien bavardes. Maintenant, c’est motus et bouche cousue. Pas très poli comme habitude, eh…
Six. Elles sont six autour de cette foutue table de bois, le museau plongé dans leur chope de bière et aucune qui moufte. Pourtant elles me semblaient bien plus hargneuses quand elles ont passé à tabac un de mes gars ? Alors quoi, c’est la vue de cette merveille de petite batte en bois et ces délicieux fils barbelés enroulés autour qui ont cloué les langues et subtilisé leurs burnes ? J’espère bien que non, je suis pas venu comettre un massacre sur des civils sans défense moi… Non, je suis venu casser du Marine.
Je suis venu remettre les compteurs à zéro, quoique je risque de nous donner l’avantage.

Arrêté au milieu de la taverne, je prends la parole tout en balayant du regard l’ensemble de la clientèle. — Messieurs dames, fermeture anticipée ce soir, ce bon vieux Ershell est éreinté ces derniers temps et il a besoin d’une bonne nuit de repos. Tout le monde dehors. Décarrez-moi fissa d’ici avant que le concerto d’os brisés commence, vous aimeriez pas assister à  notre représentation, croyez- moi ! C’est dit avec le sourire. Un sourire qui signifie : ne me testez pas, j’ai aucune patience ce soir.
Et ils ont pas besoin qu’on leur dise deux fois, ces petits malins, pour déguerpir aussitôt. Silas leur tient gentiment la porte, en grand homme de cœur qu’il est, et la referme sur nous une fois que le dernier client pas concerné par l’affaire s’est tiré. Il ne reste donc que nous quatre, les six saloperies de mouettes qui ont refait le portrait de Belle Gueule et le vieux Ershell, qui n’a pas encore bougé, lui. — Je comprends que c’est difficile pour toi d'abandonner ton précieux bébé, mais là mon vieux, si tu restes, c’est ta vie que tu risques d’abandonner. Promis, on essaiera de pas trop l’amocher. Contrairement aux trous de balles encore les derches vissés aux chaises. Elles sont si confortables que ça pour ne pas vouloir se lever ou c’est la peur qui rend les guibolles trop flageolantes pour supporter le poids de leur corps ?

Tandis que Rick motive Ershell à foutre le camp avant d’en prendre une sur le coin de la trogne, je m’avance vers la table de pourris, le sourire qui s’efface au fur et à mesure que je m’avance vers ces enfoirés. Et je suis surpris de constater que malgré que je me tienne à même pas un mètre de leur table, y’en a pas un qui veut bouger. Et je dois reconnaître que ça commence à devenir un poil chiant leur petit manège. Tourne la tête en direction des gars, histoire de prendre la température, savoir ce qu’ils en pensent.

Silas hauche les épaules, pas plus éclairé que moi.
Rick grince des dents, aussi gonflé que moi.  

Darius, lui, bien moins patient que moi, s’avance vers cette dite table, mains dans les poches. La tronche renfrognée, il y balance un énorme coup de panard qui retourne le mobilier sur lui-même, envoyant s’écraser à terre la bouffe et la bibine. — Oy, bande de raclures, ça vous amuse de nous prendre pour des cons ?!
Bargest

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Lun 8 Jan 2024 - 16:24
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Je peux pas en vouloir à Darius de commencer à perdre patience, je me sens pareil en réalité. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai comme l’impression que ces salopards de merde s’amusent, se foutent de nous en feintant de nous ignorer. Et j’en ai la confirmation en apercevant le sourire mauvais d’un des soldats, qui se fend la poire alors que mon gars vient tout juste de foutre en l’air leur repas et la boisson qui allait avec. Pour n’importe quel type qui se respecte, le gâchis de nourriture et surtout, de l’alcool, ça met en rogne. Celui-ci semble s’en carrer totalement, pire encore, ses potes ont la même attitude. Je suis pas devin, mais j’ai les narines qui frémissent, qui reniflent le plan foireux. Sauf que le cerveau a plus envie de réfléchir à cette heure, j’ai assez cogité ces derniers temps, j’ai assez freiné des deux pieds, me suis assez retenu. Tout ça pour qu’un de mes hommes se fasse passer à tabac, conneries.
La révolution c’est moi, c’est notre gang, c’est pas des putains de civils incapables de se défendre eux-mêmes qui vont m’apprendre comment mener le combat. Ça les fait marrer de nous prendre pour des cons ? Qu’ils rient bien forts, plutôt que de se planquer pour le faire, je vais leur donner une raison de rire aux éclats.

Resserre ma poigne sur le manche de ma batte, avance de quelques pas en direction du merdeux que j’ai surpris le sourire à la fiole. Lui propulse d’un mouvement imprégné de rage, la tête de ma batte en pleine poire. C’est comme décaniller une pomme avec un bâton, y’a des morceaux qui s’envolent à l’impact, du jus qui me salope la gueule et le corps qui s’envole en suivant la trajectoire de la frappe. Ce coup-là je peux vous assurer que je l’ai pas retenu, que j’ai frappé aussi fort que je peux détester la Marine, aussi fort que je peux haïr le Gouvernement. Le soldat s’écrase lourdement dans le mobilier sur ma gauche, probablement mort, je m’en cogne je lui adresse pas un regard. Regard noir, trogne déformée par la colère, grosse veine sur le front, je me laisse envahir par le flots d’émotions négatives et perverses qui inondent l’intérieur de la caboche.
Darius rigole, les yeux illuminés d’une lueur mauvaise. Je crois que lui aussi commençait à atteindre son point de rupture, à croupir depuis trop longtemps sur cette foutue île. — Oooh vous êtes tellement morts. Le Commandant Hollingsworth va tellement vous buter pour ce que vous avez fait ! Ah tiens, ça sait parler finalement. Première fois que j’entends le son de leur voix. Pointant de l’extrémité de ma batte l’enfoiré de merde qui vient d’ouvrir sa gueule, il a pas le temps d’en placer une autre qu’une balle vient lui faucher la mâchoire, le séchant net. Inutile de me retourner pour savoir que c’est Rick qui vient de l’abattre, le meilleur tireur chez les BlackDogs.

Cela aurait pu suffire à calmer tout le monde, à ce que l’ambiance électrique de la pièce retombe brusquement, deux cadavres étant déjà à déplorer. Mais c’est bien mal connaître les Chiens Noirs, c’est bien mal me connaître. Retour aux affaires, retour aux bonnes vieilles méthodes. On va les massacrer ces petits enculés.
Darius se jette déjà sur le sien d’adversaire tandis que j’arme une nouvelle fois mon bras pour l’abattre sur ma cible. Dans mon dos, Rick et Silas se rapprochent pour se jeter à leur tour dans la mêlée.

_________________________

Une bonne dizaine de minutes plus tard, la porte du Sanglier Grisonnant s’ouvre et deux hommes en sortent. Le premier a les jointures des pognes ensanglantées, abîmées, mais difficile de savoir si ce sang est le sien. Le second termine d’essuyer l’acier des lames de ses couteaux, les débarrassant du liquide carmin les rougissant.
Deux minutes après leur sortie, la porte de la taverne s’ouvre encore. La silhouette d’un homme de haute taille s’en échappe, blouson en cuir de cheval et barbe grisonnante. Batte posée sur l’épaule, il s’éloigne de l’établissement le pas guilleret, sifflotant un air mélodieux.
Enfin, un dernier homme s’extirpe de là, quelques dizaines de secondes après le troisième. Sa chevelure blonde et ses vêtements orangés criant dans l’obscurité, tout juste a-t-il le temps de sortir que les flammes commencent à dévorer la taverne, les vitres du Sanglier Grisonnant éclatant, le feu dévorant à vitesse accélérée la charpente.

Sans se retourner, le quatuor s’éloigne, un feu des enfers engloutissant cette pauvre auberge au sein de laquelle ils étaient entrés quelques minutes auparavant. Le vieux Ershell, propriétaire dépossédé de son bien le plus précieux, assiste impuissant à la destruction de l’œuvre de sa bien triste existence. Accourant aux abords de sa taverne en hurlant sa peine, il s’effondre à genoux, larmoyant, la tête enfouie entre ses mains vieillissantes, maudissant les révolutionnaires pour avoir détruit le Sanglier Grisonnant.
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