[Fiche d'île] Sélène

À Sélène, vaste agglomérat d’habitations enchevêtrées les unes sur les autres pour former des quartiers exigus, on y trouve, dans un contexte de relative pauvreté, un des rares exemples de cohabitation saine entre humains et hommes-poissons. Une concorde qui sera ainsi advenue naturellement après que les plus pauvres des deux races, conjointement, aient élaboré cette île à demi-immergée.

En dépit de la précarité ambiante - celle-ci  étant largement induite par l’absence de terres cultivables ou de quelconque manufacture - les deux races parviennent à s’entendre. L’île vit en effet loin des querelles gouvernementales du fait qu’aucune faction ne s’intéresse véritablement à cette île. Sélène n’ayant rien à faire valoir au niveau de ses ressources ou de ses infrastructures, si ce n’est peut-être des quartiers insalubres et une population inapte aux travaux qualifiés, l’île est ainsi préservée d’une invasion ou d’une razzia faute de ne rien avoir à se faire voler.

Sélène, afin que la population puisse continuer à y subsister, vit sous constante perfusion d’un conglomérat marchand composé d’hommes et d’hommes-poissons s’étant arrogés le pouvoir par l’argent. Comme Sélène dépend de l’extérieur pour absolument toute sa consommation, ce sont ces marchands – appelés La Clique – qui, sur l’île, s’imposent de facto comme les garants de la pérennité des lieux. Ils se sont ainsi arrogés un statut de sur-citoyens qui, bien que l’esclavage ne soit pas de mise ici, peuvent cependant ordonner tout ce qu’ils désirent au premier venu. On ne peut décemment rien refuser à ceux qui vous apportent tout ce dont vous dépendez pour vivre.
Leurs mérites, à ceux-là, ne sauraient d’ailleurs être contestés. Ayant découvert un moyen gardé jalousement secret de franchir Calm Belt, La Clique multiplie les expéditions à Boing et Mareaute pour y multiplier les vivres qu’elle s’en va servir à Petit ou encore au Baratie. De quoi ainsi mieux affirmer leur fortune ainsi que leur renommée.

Ainsi, les marchands de La Clique jouissent de tous les droits sur Sélène, à la mesure de petits Dragons Célestes arrogants. À la seule différence que ces marchands, eux, ne sont pas des parasites, mais les garants de la survie de l’île. Ce qui les a ainsi conduits, d’abus en abus, jusqu’à frayer avec l’hubris, à se présenter comme des dieux vivants.

La population à Sélène, malgré les apports des marchands, ne bénéficie d’aucun gouvernement effectif, ou de la moindre infrastructure viable. Une population inéduquée vit solidairement en s’entraidant entre Émergés et Immergés. Les pirates qui y abordent trouvent ici un joli vivier d’hommes pour garnir leur équipage le temps de quelques escales. Au yeux des étrangers, Sélène est une réserve de pirates intermittents qui, pour beaucoup, partent en mer plusieurs mois afin de rapporter quelques richesses aux leurs. L’économie de Sélène, alors, vit des envois d’argent des hommes partis comme pirates et de la roublardise des marchands ayant su exporter les quelques rares spécificités aquatiques de l’île.