[Fiche d'île] Inquarium

Donnez un rocher perdu de la mer à des esprits fertiles, et ils y bâtiront une merveille. Inquarium n’est pas tant une île à part que le fruit de volontés ardentes.

N’étant à l’origine qu’un pic rocheux abyssal, dont la pointe émergea au milieu de la mer, Inquarium jusqu’à 1478, n’était guère qu’un vague obstacle sur une route maritime ; soit l’équivalent d’un galet perdu sur une chaussée. Quelques hommes à l’intelligence rare et, pourvus d’une créativité débordante, entreprirent de faire de ce modeste caillou, le socle même d’une prouesse scientifique inédite.

Les capitaux du Gouvernement Mondial furent opiniâtrement quémandés jusqu’à ce que les instances dirigeantes, de guerre lasse, accordèrent un modeste budget aux ingénieurs de New Groseade. Une première avance qui, au regard du projet qu’on échafaudait alors, en appellerait bien d’autres par la suite.

D’abord, on façonna autour du rocher une plateforme métallique aux aménagements côtiers dernier cri. Une île d’acier avait comme émergé de sur les flots. Mais dessus, on y bâtît rien ou, en tout cas, bien peu de choses si ce n’est quelques vagues aménagements et trois arbres pour l’esthétique. Le socle d’Inquarium, ainsi bâti, conduirait en effet ses visiteurs plus profondément dans les abysses. Le tout, en restant parfaitement au sec, bien à l’abri derrière les parois de verre et de métal.

Construite en plusieurs immenses étages, Inquarium s’accepte comme une tour d’acier s’enfonçant dans les eaux jusqu’à, plus profondément dans les abysses, se terminer en une série de « Racines » perdues en de vastes et larges conduits partis investir la mer. Ces longs et larges corridors habitables, alors, n’en finissent plus de s’étendre en d’infinis trajets labyrinthiques. Les huiles scientifiques de New-Groseade étant en effet parties pour de nouveaux projets dès 1495, leurs successeurs, autrement moins inventifs ont poursuivi sur leur lancée sans jamais savoir où s’arrêter dans leurs constrctions. De quoi alors établir sous les eaux des structures habitables tentaculaires qu’on aurait éparpillé aléatoirement dans les abysses. Un labyrinthe sous-matin qui, sans indication de chemin claire, laissa dans son sillage une foultitude de territoires abandonnés où y grouilla une bien mauvaise plèbe.