[FICHE D'ÎLE] de Quartzoo

Personne parmi ceux n’ayant jamais visité Quartzoo par le passé sait de quoi il s’agit, mais tous sont certains de l’avoir vue : une bête immense. Pas un roi des mers ; une créature humanoïde – en tout cas bipède – trop grande pour être un géant, mais bien assez terrifiante pour être un fléau.
Cachée sous les flots, on peut apercevoir ses grands yeux bleus derrière les vagues houleuses aux abords des côtes de Quartzoo.
Jamais hostile, la créature scrute les nouveaux arrivants, grogne, puis disparaît ; comme pour tenir compte de la présente de nouveaux venus. Une expérience terrifiante qui, à elle seule, préfigure des malheurs ayant cours sur l’île.

À travers la roche, d’où que l’on parte, les nombreux chemins aménagés et taillés conduisent tous inexorablement vers une immense statue de pierre ; celle d’un géant pétrifié qui, sur son dos voûté a vu se construire une cité renforcée ; la ville de Granfor.
Ville illuminée par un faisceau vaporeux recouvrant ses bâtisses. C’est ici en effet qu’a été élaboré un modèle de bouclier électrique alimenté par une myriade de Thunder Dials au sommet d’un donjon. Un prototype expérimental dont l’élaboration aura coûté près de cinq milliards de berries. Qui cherche à pénétrer Granfor sans que le bouclier n’ait été désactivé – à moins d’être enrobé de caoutchouc – s’expose à une électrocution cuisante.
Ce bouclier peut par ailleurs être transformé en arme dès lors où toute l’électricité peut être concentrée à travers d’un canon situé au sommet du donjon.

Malgré l’augure inhospitalière des lieux, tout le monde ou presque sera bien reçu à Granfor. Pirates, marchands, touristes et autres affidés du Gouvernement Mondial trouveront ici un lieu de repos leur ouvrant les bras. Les membres de l’Armée Révolutionnaire, en ce qui les concerne, sont éliminés dans les plus brefs délais.

Les visiteurs seront reçus par le maître des lieux, un membre de la Communauté de l’Ombre qui, ne se cachant pas de l’être du fait qu’il se sait assez bien protégé et à l’abri de la moindre sanction, se vante allègrement d’avoir établi à Quartzoo le meilleur piège à géants de toutes les mers. Un vivier à esclaves dont il profite très largement des retombées économiques. Qui s’offusque de cet état de fait sera alors invité à tenter son séjour en dehors de Granfor, dans les plaines rocheuses où les géants qui les arpentent attaquent à vue le moindre individu n’étant pas de leur race.

Granfor, en imposante cité renforcée qu’elle est, est peuplée en son sein de géants enchaînés. Ceux-ci sont en effet traités comme esclaves, une expédition navale raflant chacun d’entre eux une fois par an pour les vendre sur le marché de Shabondy. Un marché lucratif dont on estime les bénéfices à plus de trois milliards de berries annuels.

Équipés d’un collier explosif autour du cou, les géants de Granfor sont aussi utilisés comme un moyen de défense. Ceux-ci sont en effet contraints d’affronter leurs congénères venus les libérer, sans quoi, l’explosion leur ferait sauter la tête. Un traitement cruel, mais qui permet en tout cas de prévenir les attaques de géants.

Si tant et tant de géants affluent à Quartzoo, cela tient au fait que la Communauté de l’Ombre, notamment grâce à la participation de Maureen Farhorn, a pu s’emparer de la plus précieuse épée de légende sur l’île de Cimetèrrie. Une relique si sacrée pour les géants que les plus vaillants d’entre eux se sont fait un devoir d’aller la récupérer.

Plantée aux pieds de Granfor, à portée du canon électrique de son donjon, celle-ci sert d’appât aux géants hardis qui, par dizaines si ce n’est plus encore, ont été vaincus et réduits en esclavage. Tandis que les géants cherchent à récupérer la prestigieuse épée d’un héros, les supplétifs du Germa 99, mandatés par la Communauté de l’Ombre, sabotent leur navire afin de les empêcher de quitter l’île afin de faciliter leur capture à terme.

Uniquement accessible via une longue chaîne reliée entre une montagne pentue ainsi qu’une autre où les parois sont trop lisses pour seulement les escalader, Le Perchoir, sauf-conduit des géants piégés à Quartzoo, a été envisagée pour empêcher l’irruption du plus dangereux élément de Granfor, celui-ci étant heureusement handicapé au point de ne pouvoir se risquer à des terrains aussi escarpés pour les chasser.

Seuls les géants et les effectifs attestant de leur appartenance à l’Armée Révolutionnaire peuvent y accéder. Tout autre intrus sera éliminé sans sommation.

Les géants ici, en effet, se sont alliés à l’Armée Révolutionnaire ayant pris leur cause en sympathie. Tous cherchent à organiser un assaut contre Granfor afin d’annihiler les esclavagistes qui y sévissent grâce au bras armé du Germa 99. Chaque tentative, cependant, se sera conclue par un échec cuisant tant la ville est si bien protégée. Que ce soit par les Thunder Dials ou encore Le Gorgon, bête noire des géants sur l’île, ayant capturé plus d’une cinquantaine des leurs jusqu’à présent.

Considéré comme une arme antique officieuse, baptisé Vulcain du seul titre que lui a assigné les esclavagistes de Quartzoo, cette créature déferla un jour de 1416 sur Quartzoo sans crier gare. Bien plus immense qu’un géant, autrement plus agressif, celui-ci avait alors dévasté Granfor sans en sapant la statue d’alors qui constituait son socle. Sans l’intervention du Gorgon, qui parvînt à le mettre hors d’état de nuire au prix de très sévère blessures, la créature se serait rendue maître de l’île.

Bien qu’on le prit pour un allié des géants, ce monstre – doté de la parole de ce que jurèrent les témoins – s’attaqua aussi à eux afin d’en faire ses serviteurs.
Cette entité gigantesque et hostile s’avère être en effet un géant antique, race disparue dont l’un des plus illustres représentant fut le monstrueux Oz. D’après ses dires, après avoir été capturé et gardé dans les sous-sols de l’île, il en existerait un autre que lui, libéré lui aussi par les géants d’Elbaf d’une captivité longue de plusieurs millénaires.

Pour l’instant, ce géant antique est conservé en vie en secret – Granfor ayant été reconstruite depuis et ses effectifs renouvelés – et ce, d’ici à ce que la Communauté de l’Ombre trouve un navire suffisamment grand pour pouvoir un jour le transporter. Non pas pour le vendre comme esclave, mais pour potentiellement le déposer sur une île à titre punitif, un peu à la manière d’une arme de destruction massive dont ils n’ont cependant pas la maîtrise.