[Fiche d'île] San Faldo

On l’appelle la Cité des Carnavals et un regard ; un regard seulement, suffit à convaincre le moindre explorateur du bien-fondé de ce titre. Que ce soient les innombrables attractions ou l’ambiance festive qui y règne, San Faldo arrache sans peine le statut d’île la plus festive à Kedétrav ou Mirrorball Island. La fête, cependant, s’y dispense ici sous diverses facettes, des plus chatoyantes aux plus lugubres. Le carnaval perpétuel, selon où vous vous trouverez dans la vaste ville, vous présentera tantôt ses atouts les plus enjoués et tantôt les plus macabres. Le sens de la fête, en effet, peut s’accomplir sous augures sanglantes selon les affinités de certains.

Mais à moins de connaître les bonnes adresses et de compter parmi les initiés de la mauvaise société, de San Faldo, vous en connaîtrez les joies pétillantes plutôt que ses délires cruels. La ville de San Faldo, dont le nom se confond avec celui de l’île, s’étend à travers tout le territoire en d’innombrables districts festifs. Séparés les uns des autres par monts et forêts, on les rejoint aisément après s’être embarqué dans les montagnes russes ou à l’issue d’une ascension aidée d’une grande-roue.

Depuis peu, les Circus Pirate s’y sont installés ou plutôt, s’y sont cloîtrés. San Faldo cumule en effet le statut de ville de fête et de repaire de canailles. Grâce à d’habiles tractations diplomatiques, le roi de San Faldo sera parvenu à négocier avec le Gouvernement Mondial un contrôle douanier incombant au Train des Mers. La Marine peut ainsi exercer un droit de regard sur les voyageurs afin de s’assurer qu’aucun criminel planqué à San Faldo ne leur échappe pour Water Seven, Saint-Poplar ou encore La Cité des Gourmet à Petit. Ce droit de regard excepté, la Marine a interdiction formelle de mettre les pieds sur l’île, faisant ainsi les beaux jours des trafiquants et criminels les plus illustres.
La piraterie est en effet en villégiature quand elle accoste à la Cité des Carnavals, pouvant s’adonner à quelques activités douteuses, aussi longtemps que celles-ci sont à même de se circonscrire dans les lieux destinés à ces usages. Le Roi de San Faldo a su s’entendre avec la Communauté de l’Ombre ainsi que les Circus Pirate afin de faire régner l’ordre. Aussi, bien que la ville soit truffée de forbans, ceux-ci filent doux. Le moindre écart de conduite peut en effet leur valoir une soudaine disparition du responsable de la plus petite malversation. Les « tours de magie » comme on les appelle par ici s’accomplissent dans le feutré, sans un cri, sans une goutte de sang et sans laisser la moindre trace ou quelconque sépulture.

Du fait d’un ordre si bien tenu, on s’étonnera, à San Faldo, de trouver des familles respectables frayer sans souci au milieu des forbans. On dit que les pirates sur place, à force de s’exposer au climat de fête et de jovialité innocente, ont été pour beaucoup domestiqués au point d’être appréciés des populations civiles. Honnêtes travailleurs et boucaniers sanguinaires, à San Faldo, peuvent ainsi festoyer bras dessus bras dessous sous les feux d’artifice de la Cité Carnaval.

Si les Circus Pirate se sont installés ici – et durablement – cela ne tient pas seulement au contexte de l’île, mais à l’interdiction formelle adressée à la Marine d’y accoster. Cet politique de non-ingérence constitue alors le sauf-conduit de cet équipage, traqué sans relâche par un Vice-Amiral enragé qui n’attend d’eux qu’une excursion par-delà les côtes de l’île afin de les cueillir.
À San Faldo, en effet, les Circus Pirate y sont autant gardiens que prisonniers. Il n’empêche qu’au milieu de cette cité carnavalesque, derrière les masques de bon aloi, on y trouve parfois le visage impénétrable d’un agent du Cipher Pol en mission.