[Fiche d'île] Pharoway

Tout là haut, il y a les anges, tout là haut, il y a le Paradis. C’est ce qui se dit et, quelques explorateurs célestes se plaisent à corroborer ses légendes pour en avoir été les témoins. Mais tout là-haut, par-delà les nuages et la stratosphère ; il y a la démense.
Car de même que tout au fond des abysses on y découvre la folie des profondeurs, le manque d’oxygène, à mesure que l’on atteint les strates supérieures des cieux, modèle un Homme Nouveau ; un Homme à la cervelle brisée.

L’aventure de Pharoway débute, si l’on en croit la légende, à l’an 350 ; soit il y a plus d’un millénaire. Les habitants d’une petite île de Grand Line furent atteint par ce qui leur apparaissait être un météorite. Le vestige, conservé au fil des siècles, tendit cependant à démontré qu’il s’agissait d’une statue jetée du haut des cieux.
Les hommes trouvés sur place, par vengeance envers ces dieux qui faisaient s’effondrer leurs idoles sur eux, prirent le parti de bâtir une tour qui les conduirait à eux. C’est du moins ce qui est conté à travers le monde pour expliquer comment Pharoway a pu élaborer la plus vaste, la plus haute et la plus impérieuse construction architecturale au monde. Celle-ci fut si majestueuse qu’elle atteignît les cieux et les outrepassa de bien des kilomètres encore. Cela, pour découvrir en bout de course la plus haute cité des anges, logée à la cime des plus immenses monts célestes.

On eut pu s’attendre que pareille passerelle entre ciel et terre pourrait suggérer l’engouement, mais à en constater ce qui en résultat, le Gouvernement Mondial prohiba à ses citoyens la moindre incursions en ces lieux. Il se disait que qui y pénétrait pour se hisser jusqu’à l’extrémité du ciel, perdait immanquablement la raison.
Toutes les races, curieuses de constater un jour cette légende, s’embarquèrent pour une aventure qu’ils prirent à la légère. Peut-être s’en trouva-t-il un sur dix qui, parmi eux, retourna un jour d’où il était venu. Et rarement sans séquelle.

La manque d’oxygène, à la cime de Pharoway, y est autrement plus considérable que sur n’importe quelle île céleste où seule une fatigue physique passagère accuse le coup de l’ascension. Là-haut, sans pourvoir y respirer convenablement, la folie douce s’empare des sens de qui s’y abandonne. Nombreux sont alors les explorateurs qui, enivrés par les cieux, ne les ont jamais quittés.

La folie de Pharoway, se manifeste par des symptômes plus burlesques qu’inquiétants. Loin de la folie meurtrière qui s’empara des habitants de Marre-Coche, les explorateurs des cieux, ici, se laissent envahir par un sentiment d’euphorie et de légèreté. Les scientifiques de New-Groseade, dans le rapport qui leur fut commandé par le Gouvernement Mondial, établirent le phénomène comme suit :
« Les victimes de l’ivresse céleste ne se manifestent pas par un tempérament agressif, bien au contraire. La désinvolture, l’indolence et une forme d’imbécilité induite par un sens de l’absurde perpétuel guide leur conduite. Les décisions prises sont irrationnelles mais répondant à une cohérence autre. Nos experts s’accordent à reconnaître que quiconque se perd trop haut à Pharoway ne tarde pas à devenir un crétin irraisonné et malgré tout jovial. Ces gens, des témoignages qui nous sont parvenus, ont alors élaboré une culture leur étant propre dont les tenants reposent sur des traditions insensées et des codes sociaux loufoques.

P.S : Prière d’arrêter de nous déranger vos rapports à la mord-moi-le-nœud, on a du travail plus sérieux à faire. »

C’est donc une culture loufoque qui se sera développée aux plus hautes strates de Pharoway. Une qui conduisit les habitants de toutes les races à cohabiter dans la bonhomie, mais à s’écharper pour des prétextes irraisonnés étrangers à la race.