[Fiche d'île] Syrup

Gouvernée par un petit potentat local durant plus d’une décennie, autant d’années de malversations et autres lamentables prévarications auront poussé la population locale, pourtant pacifique, à héler l’Armée Révolutionnaire. Sans aucune assise populaire, n’étant entouré que de mercenaires pour le défendre, ce tyran de bas-à-sable fut prestement sommé à l’exil après qu’un contingentement révolutionnaire l’y enjoignit le fusil dans le dos.

Syrup, à proprement parler, n’avait pas été dévastée. La Révolution était presque advenue sans un coup de fusil un beau jour de 1518. Restait cependant à développer une île dont quinze années de gestion calamiteuse avaient achevé la résilience économique.

Aussi, parce que le contingent révolutionnaire trouva à Syrup un terreau riche et fertile, on l’attribua à l’agriculture. Pas n’importe laquelle cependant. Profitant en effet que l’île fut trop négligeable au regard de son intérêt stratégique, les révolutionnaires locaux, sans qu’ils n’en firent évidemment part à leurs supérieurs, s’adonnèrent à la culture de champignons. Allant jusqu’à importer les variétés de fugus comptant parmi les plus exotiques, à commencer par les plus prohibées d’entre elles, le parterre de tout Syrup laissa proliférer champignonnière entre autres champignons sauvages. Certains spécimens, correctement entretenus, atteignaient parfois plus de dix mètres de haut pour les plus spectaculaires d’entre eux.

Champignons alimentaires de toutes sortes, Amiudakes réservés pour les assassinats par empoisonnement, Lépiotes parasite, Amanites rigoloïdes, Lacrimoïdes, Coléroïdes, espèces hallucinogènes ; la liste des espèces fongiques dont recèlent les terres de Syrup est interminable. Le commerce de telles denrées, s’il ne s’accomplit que clandestinement, assure des rentrées d’argent faramineuses. Les révolutionnaires locaux, maquillant les comptes transmis à leurs supérieurs, prennent un soin tout particulier à dissimuler la provenance exacte de ces fonds. Il n’en demeure pas moins qu’à East Blue, le trafic de champignons finance presque à lui seul l’effort révolutionnaires de tout ce quart-monde.

Bien que la population locale n’ait pas été franchement concernée quant au sort de leur île, les retombées financières puisées depuis les champignonnières leur auront assuré un cadre de vie idyllique. De quoi acquérir toute la population à la cause révolutionnaire. Aussi, à Syrup, si la démographie n’a rien d’impressionnante au regard des effectifs trouvés sur place, il convient de retenir cependant qu’ici, chaque homme et chaque femme y sont des citoyens en arme. Qui souhaiterait s’emparer de Syrup ne pourrait le faire qu’à condition d’en exterminer la population toute entière dorénavant que celle-ci a été formée au maniement des armes.

Si, à Syrup, la loi n’y est pas plus stricte que sur d’autres îles révolutionnaires, la consommation de champignons illégaux y est puni de la peine de mort. Le contingent révolutionnaire de Syrup ne sait que trop bien quels sont les effets de ce poison fongique qu’ils répandent sur tout East Blue. Bien que fermement attachés à leurs convictions révolutionnaires, ceux-là se persuadent qu’en aggravant le problème lié aux drogues psychotropes partout sur les autres îles, celles-ci tomberont plus facilement aux mains de l’Armée Révolutionnaire et, qu’à compter d’alors, les accrocs aux champis seront soignés de leur addiction.
C’est dire si les révolutionnaires locaux assument mal d’être à la tête du plus puissant trafic de drogue d’East Blue.