[Fiche d'île] Holliday Island

Comme le suggère très explicitement son nom, Holliday Island s’est longtemps offerte au monde comme un complexe de détente qui ne vivait principalement que du tourisme. La présence de la Marine, installée en ces lieux de longue date, n’y était jamais que réduite à la portion congrue. L’île, en effet, ne représentait qu’un intérêt stratégique relatif et, ses rentrées d’argent, bien que raisonnables, ne justifiaient en rien qu’on y prête une attention particulière.

Les raids de pirates étant devenus monnaie courante, impactant le tourisme en conséquence et donc, la pérennité de l’île. Holliday Island avait alors dépéri, restée invariablement dans l’angle mort d’un Gouvernement Mondial trop indifférent à son sort. En 1497, à la fin du siècle précédent, la Cross Guild, célèbre agence de chasseurs de primes et de sécurité à la personne, prit le parti d’investir les lieux.

La faune flibustière y fut très vite boutée et des capitaux conséquents furent dès lors consacrés à la rénovation ainsi qu’au développement de l’île. L’investissement fut tel qu’Holliday Island, ainsi régénérée par la Cross Guild, devînt la deuxième île la plus sûre au monde après Nœillade. Une réalisation d’autant plus méritoire que l’île se trouve située en fin de parcours sur Grand Line.

Depuis le grand renouveau de l’île, le tourisme n’est plus ici qu’une manne financière résiduelle. En effet, le cadre sécurisé de l’île, associé à la très ample liberté de commerce, ont attiré ici les artisans les plus fameux comme un essaim de guêpe sur du sirop. Les libertés publiques et individuelles, en outre, comptent ici parmi les mieux respectées de toutes les îles tenues sous la coupe du Gouvernement Mondial. Cela, sans doute, tient au fait que celui-ci s’y trouve remarquablement désengagé, ayant même retiré sa garnison. Aussi longtemps que le consul verse l’impôt – généreux celui-ci – le Gouvernement Mondial accorde sa pleine confiance aux effectifs de Cross Guild quant à ce qui se rapporte à la gestion de l’île.

Ça n’est en effet un secret pour personne, mais le consul, bien que très populaire, n’est guère plus que le porte-voix du Duc d’Holliday, personnalité influente de la Cross Guild ayant établi ses pénates sur place. De cette situation, tout le monde s’en accommode à merveille aussi longtemps que la paix, le respect des lois et la prospérité sont garanties par les forces en présence.

Le titre de séjour à Holliday Island se monnaye cependant chèrement pour tout individu n’appartenant pas à la Cross Guild. Il est en effet attendu que quiconque, étranger à la guilde en ces lieux, verse alors un tribut de cinq millions de berries quotidien pour garantir son séjour. Une mesure rendue nécessaire afin d’écrémer la très forte demande d’immigration sur une île au territoire remarquablement restreint. Ne pas s’acquitter de pareille somme vous vaudra une prompte expulsion. Gare à ne pas résister cependant, la loi, façonnée par la Cross Guild elle-même, leur donne tout pouvoir pour éliminer les fauteurs de trouble.

Si le prix d’accès à pareil havre de paix semble particulièrement onéreux, son coût s’avère cependant bien relatif dès lors où l’on accède à toutes les boutiques en présence. À Holliday Island, en effet, les commerces venus de partout dans le monde y proposent des produits difficilement accessible au dehors de son littoral. Que ce soient des Dials, des Vivre Card, ou parfois même, des articles en granit marin – ceux-ci se vendant le prix fort – tout ou presque se trouve ici à portée de bourse. Du moins, à condition que celle-ci soit boursoufflée.

Chaque année sur le territoire, la Cross Guild organise une séance d’enchères où les lots les plus rares de Grand Line et du Nouveau Monde y sont proposés. Durant cet événement, le coup du séjour pour cette seule journée grimpe à cinquante millions de berries. Une somme là encore dérisoire comparée aux déferlantes de billets exhibés pour chaque acquisition.

Il est à noter que, si l’on trouve de tout à Holliday Island, l’esclavage y est en revanche prohibé. On rapporte en effet des incidents au terme desquels, des Dragons Célestes en villégiature, auraient perdu leurs esclaves. Ceux-ci ayant été libérés discrètement par les effectifs de la Cross Guild. Du fait d’un cadre de vie si somptueux où l’injustice et le crime n’y trouvent que rarement leur place, les effectifs révolutionnaires sont relativement absents. Ce qui n’empêche pas un contingent révolutionnaire de mener ici des actions terroristes occasionnelles. Cela, afin de châtier la Cross Guild de sa proximité avec le Gouvernement Mondial. De quoi ternir le nom de la Révolution qui, en jouant ainsi les fauteurs de troubles dans un lieu si paisible, décrédibilise son mouvement.

Bien entendu, tout pavillon noir, tout visage primé, s’il approche les côtes d’Holliday Island, est promis à quelques sévères déconvenues. Il ne fait pas bon être un criminel recherché sur une île étroite comptant quinze mille chasseurs de primes aguerris avec, à leur tête, le Duc d’Holliday en personne. La prudence, sinon l’instinct de survie, prévient en principe les pirates et autres révolutionnaires de s’essayer ici à la moindre intrusion. Pas à moins d’y être incognito en tout cas.