[Fiche d'île] Syphange

Logée tout au creux d’un climat tempétueux enrobant l’île à l’abri des constantes pressions et dépressions atmosphérique qui l’environnent, Syphange, ainsi enveloppée dans ce manteau climatique, se trouve alors à l’abri des galions de la Marine, trop fragiles pour tenter l’aventure. Syphange, protégée par les conditions météorologiques, est alors devenue un repaire de pirates connu de tous – à commencer du Gouvernement Mondial – mais très difficile à atteindre du fait des intempéries.

Seules les embarcations de petites tailles peuvent ici manœuvrer entre les récifs tortueux qui encerclent l’île. Des navires trop gros, avec un équipage qui plus est inconnu des locaux, conduit de toute manière les Vigilants, situés dans les colonnes rocheuses aménagées aux abords de l’île, à ouvrir le feu sans sommation. Ainsi la sécurité de Syphange n’en est que mieux garantie.

Pirates oblige, la cohabitation sur place est fragile entre les équipages. Ceux-ci ont toutefois convenu d’un pacte stipulant que, si un équipage venait à causer du grabuge, tous les autres devaient se liguer contre lui pour l’éliminer. La mesure, alors, prévient les tentatives de prise de pouvoir qui, par ce biais, sont systématiquement avortées.

Chaque équipage, pour avoir le droit de pénétrer Syphange et d’en faire un sauf-conduit, est tenu de s’acquitter d’une taxe équivalente à 10 millions par séjour sur place + 100 000 berries par hommes à son bord. La mesure, outre la nécessité de l’organisation centrale à se financer, permet ainsi d’éviter des afflux de nouveaux arrivants trop conséquents et ingérables.

Comme dans toute collectivité humaine organisée en société, un pouvoir a fini par émerger sur Syphange. L’entité politique a alors la tâche de lever l’impôt, gérer la trésorerie, et permettre que ce bout d’île entortillé où personne ne travaille, puisse être convenablement achalandé. Il existe des quartiers commerçants où tous les trafics les plus illégaux sont organisés à l’air libre sur le marché. La vente d’armes, de drogues et d’esclaves y est monnaie courante et constitue le poumon économique de l’île.

Afin d’éviter les querelles et les conflits, les lois en vigueur stipulent que les contentieux personnels se règlent par duel – donnant ainsi lieu à des combats à mort où les paris y sont conséquents – ou bien par Davy Back Fight si cela se décide entre équipage.
Par ce biais, le Davy Back Fight, utilisé à toute les sauces et pas uniquement pour régler les contentieux, est devenu un sport national dont beaucoup aiment se trouver les spectateurs sinon les participants. Les épreuves sont variées et, le spectacle, toujours entraînant.

Par le jeu et le commerce, la cohabitation entre forbans a été rendue possible et pérenne. Le tout consistant alors à empêcher le pouvoir central chargé des comptes et des dépenses de ne pas gagner trop de pouvoir. C’est pour cette raison que la fonction suprême de Grand Capitan est conviée au doyen de l’île qui, pour s’acquitter de sa charge, doit nécessairement s’entourer d’hommes en s’assurant que parmi eux, il ne s’en trouve pas deux du même équipage. Cette disposition politique prévient ainsi les ententes et garantit la faiblesse du seul pouvoir central reconnu sur place. Un système politique remarquablement bien huilé dont certains révolutionnaires cherchent même à s’inspirer.