[Fiche d'île] République de Chambard

Besoin de faire réparer son navire ? D’en faire fabriquer un, pourquoi pas. D’où que l’on vienne, indépendamment du pavillon qu’on arbore, c’est ici que ça se passe. Beaucoup de chantiers navals s’orchestrent en effet à Chambard, une île fantasque à l’architecture délibérément brouillonne et bariolée, instaurée en République non-affiliée à la Révolution.

La République de Chambard doit sa grandeur ainsi que son prestige aux pléthores d’ouvriers besogneux qui, ici, gagnent honnêtement leur vie. Mais, outre ses industries variées, qu’elles tiennent ou non au registre naval, la République de Chambard, réputée comme une nation exportatrice de biens manufacturés, est aussi un haut-lieu de la diplomatie mondiale.
Ce rang si prestigieux, l’île le doit à son Avoué du Peuple qui, reconduit aux affaires mandat après mandat depuis l’instauration de la République, sera parvenu à maintenir d’excellentes relations avec le Gouvernement Mondial et la Révolution, s’imposant même comme juge de paix dans certains contentieux insulaires.
En dépit de cette réputation, Chambard a toujours refusé de se présenter comme la tête de proue d’un mouvement de Non-Alignés, au grand dam de l’Empire du Nuvare.

La sécurité, sur l’île, est garantie par quelques effectifs de Cross Guild qui, en échange, achète ici ses vaisseaux et les fait réparer à titre gracieux. De quoi ainsi protéger efficacement la population locale à moindres frais. L’Avoué du Peuple étant un fin gestionnaire en plus d’un diplomate habile, celui-ci a su diminuer les dépenses administratives à la portion congrue tout en garantissant de très solides excédents commerciaux à sa nation.

Toutefois, même les nations les mieux gouvernées ont leurs mécontents. Les négociations commerciales de l’Avoué, pour ne pas contrarier le G.M, ont, de compromis en compromis, conduit à taxer assez lourdement l’exportation des denrées non-transformées. Assez en tout cas pour qu’il s’avéra plus avantageux d’importer ces dernières au Gouvernement Mondial que de les exploiter soi-même. Une ligue, faisant suite à cette décision politique, se sera montée en conséquence. Celle-ci, notoirement menée par les pêcheurs de l’île, sacrifiés par l’industrie à qui on a accordé la priorité, contestent le pouvoir au point de le déstabiliser.

Il se dit par ailleurs que certains membres de la Ligue des Pionniers copineraient avec les pirates pour saboter les usines et chantiers de Chambard. Cela, afin que la priorité du politique soit à nouveau accordée aux anciennes filières. Des mesures qui ont de quoi faire d’autres mécontents et précariser le pouvoir de l’Avoué.

Or, c’est l’Avoué du Peuple, par sa diplomatie habile, qui tient éloignés la Révolution et le Gouvernement Mondial en assurant l’autonomie de l’île. Sans lui, une période de troubles avec une fin déplorable ne pourrait que surgir. En dépit de ses décisions politiques parfois contestables sur la scène intérieure, c’est en effet à lui et à lui seul que Chambard doit son indépendance. Les contestataires, bien que leurs revendications soient fondées pour bon nombre d’entre elles, lorsqu’ils cherchent à chasser tel homme, ne contribuent alors qu’à scier la branche sur laquelle ils sont assis.